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Cela revient à dire que la volonté est autonome; elle peut se déterminer indépendamment de toute considération d'un objet désiré et en fonction de la simple forme de la loi.

Publié le 22/10/2012

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Cela revient à dire que la volonté est autonome; elle peut se déterminer indépendamment de toute considération d'un objet désiré et en fonction de la simple forme de la loi. 41. L'autonomie de la volonté. L'autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui y sont conformes; au contraire toute hétéronomie du libre choix, non seulement n'est la base d'aucune obligation, mais elle est plutôt opposée au principe de l'obligation et à la moralité de la volonté. Le principe unique de la moralité consiste dans l'indépendance, à l'égard de toute matière de la loi (c'est-à-dire à l'égard d'un objet désiré) et en même temps aussi dans la détermination du libre choix par la simple forme législative universelle, dont une maxime doit être capable. Mais cette indépendance est la liberté au sens négatif, cette législation propre de la raison pure et, comme telle, pratique, est la liberté au sens positif. La loi morale n'exprime donc pas autre chose que l'autonomie de la raison pure pratique, c'est-à-dire de la liberté, et cette autonomie est elle-même la condition formelle de toutes les maximes, la seule par laquelle elles puissent s'accorder avec la loi pratique suprême. Si donc la matière du vouloir, qui ne peut être l'objet d'un désir lié avec la loi, intervient dans la loi pratique comme condition de la possibilité de cette loi, il en résulte une hétéronomie du libre choix, c'est-à-dire la dépendance à l'égard de la loi naturelle, de quelque impulsion ou de quelque penchant, et la volonté ne se donne plus elle-même la loi, mais seulement le précepte d'une obéissance raisonnable à une loi pathologique. Mais la maxime qui, dans ce cas, ne peut jamais contenir en soi la forme universellement législative, non seulement ne fonde de cette manière aucune obligation, mais elle est elle-même opposée au principe d'une raison pure pratique, et par conséquent aussi à l'intention morale, quand même l'action qui en résulte serait conforme à la loi. (Critique de la raison pratique, p. 33.) Mais pour qu'une volonté soit déterminée par la simple forme législative des maximes, il faut qu'elle soit indépendante des lois naturelles qui régissent les phénomènes, c'est-à-dire qu'elle soit libre : tu dois, donc tu peux (Cf. le texte 29). 42. La liberté et la loi morale. La liberté et la loi pratique inconditionnée s'impliquent donc réciproquement l'une l'autre. Je ne demande pas ici maintenant si elles sont distinctes en fait, ni si une loi inconditionnée n'est pas plutôt simplement la conscience d'une raison pure pratique, ni si cette dernière est identique au concept positif de la liberté; mais je demande d'où prend naissance notre connaissance de ce qui est inconditionnellement pratique, si c'est de la liberté ou de la loi pratique. Elle ne peut naître de la liberté, dont nous ne pouvons ni avoir immédiatement conscience, puisque le premier concept en est négatif, ni conclure l'existence par l'intermédiaire de l'expérience, puisque l'expérience ne nous fait connaître que la loi des phénomènes et partant que le mécanisme de la nature, juste le contraire de la liberté. Donc c'est la loi morale, dont nous avons immédiatement conscience (dès que nous formulons des maximes de la volonté) qui s'offre d'abord à nous et nous mène directement au concept de la liberté, en tant qu'elle est représentée par la raison comme un principe de détermination, que ne peut dominer aucune condition sensible et qui bien plus en est totalement indépendant. Mais comment est possible la conscience de cette loi morale? Nous pouvons avoir conscience de lois pratiques pures comme nous avons conscience de principes théoriques purs, en observant la nécessité avec laquelle la raison nous les impose et en faisant abstraction de toutes les conditions empiriques qu'elle nous impose. Le concept d'une volonté pure tire son origine des lois pratiques pures, comme la conscience d'un entendement pur, des principes théoriques purs. Que ce soit là la véritable subordination de nos concepts, que la moralité nous découvre d'abord le concept de la liberté, que par conséquent la raison pratique propose d'abord, avec ce concept, le problème le plus insoluble à la raison spéculative pour la mettre par là dans le plus grand embarras; c'est ce qui ressort clairement de la considération suivante : puisque, par le concept de la liberté, rien ne peut être expliqué dans les phénomènes, que le mécanisme naturel, au contraire, doit toujours y constituer le fil directeur, qu'en outre la raison pure, si elle veut s'élever à l'inconditionné dans la série des causes, tombe dans une antinomie où elle se perd dans l'incompréhensible, d'un côté comme de l'autre, tandis que le dernier (le mécanisme) est au moins utile dans l'explication des phénomènes, on n'aurait jamais eu l'audace d'introduire la liberté dans la science, si la loi morale et avec elle la raison pratique n'étaient intervenues et ne nous avaient imposé ce concept. Mais l'expérience confirme aussi cet ordre des concepts en nous 1. Supposons que quelqu'un affirme, en parlant de son penchant au plaisir, qu'il lui est tout à fait impossible d'y résister quand se présente l'objet aimé et l'occasion ; si, devant la maison où il rencontre cette occasion, une potence était dressée pour l'y attacher aussitôt qu'il aurait satisfait sa passion, ne triompherait-il pas alors de son penchant? On ne doit pas chercher longtemps ce qu'il répondrait. Mais demandez-lui si, dans le cas où son prince lui ordonnerait, en le menaçant d'une mort immédiate, de porter un faux témoignage contre un honnête homme qu'il voudrait perdre sous un prétexte plausible, il tiendrait comme possible de vaincre son amour pour la vie, si grand qu'il puisse être. Il n'osera peut-être assurer qu'il le ferait ou qu'il ne le ferait pas, mais il accordera sans hésiter que cela lui est passible. Il juge donc qu'il peut faire une chose, parce qu'il a conscience qu'il doit la faire et il reconnaît ainsi en lui la liberté, qui, sans la loi morale, lui serait restée inconnue. (Critique de la raison pratique, p. 29-30.) Dire que l'homme est libre, c'est dire que si son caractère sensible est pris dans l'enchaînement naturel des phénomènes, il n'en dérive pas moins de son caractère intelligible qu'il a librement choisi. 43. Liberté et déterminisme. On peut donc accorder que, s'il était possible pour nous d'avoir de la manière de penser d'un homme, telle qu'elle se montre par des actions internes aussi bien qu'externes, une connaissance assez profonde pour que chacun de ses mobiles, même le moindre, fût connu en même temps que toutes les occasions extérieures qui agissent sur ces derniers, on pourrait calculer la conduite future d'un homme avec autant de certitude qu'une éclipse de lune ou de soleil, et cependant soutenir en 1. La liberté ne se prouve pas; mais elle s'éprouve dans l'expérience morale.

« 87 La liberté et la loi morale 42.

La liberté et la loi morale.

La liberté et la loi pratique inconditionnée s'impliquent donc réciproquement l'une l'autre.

Je ne demande pas ici maintenant si elles sont distinctes en fait, ni si une loi inconditionnée n'est pas plutôt simplement la conscience d'une raison pure pratique, ni si cette dernière est identique au concept positif de la liberté; mais je dt:mande d'où prend naissance notre connaissance de ce qui est inconditionnellement pratique, si c'est de la liberté ou de la loi pratique.

Elle ne peut naître de la liberté, dont nous ne pouvons ni avoir immédiatement conscience, puisque le premier concept en est négatif, ni conclure l'existence par l'intermédiaire de l'expérience, puisque l'expérience ne nous fait connaître que la loi des phénomènes et partant que le mécanisme de la nature, juste le contraire de la liberté.

Donc c'est la loi morale, dont nous avons immédiatement conscience (dès que nous formulons des maximes de la volonté) qui s'offre d'abord à nous et nous mène directement au concept de la liberté, en tant qu'elle est représentée par la raison comme un principe de détermination, que ne peut dominer aucune condition sensible et qui bien plus en est totalement indépendant.

Mais comment est possible la conscience de cette loi morale? Nous pouvons avoir conscience de lois pratiques pures comme nous avons conscience de princi­ pes théoriques purs, en observant la nécessité avec laquelle la rai­ son nous les impose et en faisant abstraction de toutes les condi­ tions empiriques qu'elle nous impose.

Le concept d'une volonté pure tire son origine des lois pratiques pures, comme la cons­ cience d'un entendement pur, des principes théoriques purs.

Que ce soit là la véritable subordination de nos concepts, que la moralité nous découvre d'abord le concept de la liberté, que par conséquent la raison pratique propose d'abord, avec ce concept, le problème le plus insoluble à la raison spéculative pour la mettre par là dans le plus grand embarras; c'est ce qui ressort clairement de la considération suivante : puisque, par le concept de la liberté, rien ne peut être expliqué dans les phénomènes, que le mécanisme naturel, au contraire, doit toujours y constituer le fil directeur, qu'en outre la raison pure, si elle veut s'élever à l'inconditionné dans la série des causes, tombe dans une anti­ nomie où elle se perd dans 1 'incompréhensible, d'un côté comme de l'autre, tandis que le dernier (le mécanisme) est au moins utile dans 1 'explication des phénomènes, on n'aurait jamais eu 1 'audace. »

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