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Ce Que Le Jour Doit  La Nuit-Yasmina Khadra

Publié le 13/05/2012

Extrait du document

Le roman :

Le roman de Yasmina Khadra évoque une Algérie magnifique et bouleversante, multiple etsingulière.Enfant Younes connait une misère sans nom, jusqu’au jour où il est confié à son oncle qui va luidonner une éducation solide. Et Younes, algérien musulman est petit à petit intégré dans unmilieu aisé et catholique. Mais cette aisance a un prix, le renoncement. Il ne voit presque plusses parents, il devient Jonas. Toute sa vie, cette sorte de double appartenance le tient au borddes conflits, en lisière de la violence qui va enflammer le pays. En lisière ? Seulement enapparence car il est Younes et Jonas et la guerre, c’est à l’intérieur de lui qu’elle se livre.Younes pour ce peuple auquel il appartient, pour cette mère dont il a perdu la trace, pour cepère fantôme qui le hante. Younes pour ce peuple qui est le sien et qui a été dépossédé detout. Jonas avec ses nouveaux « parents » qu’il aime profondément, Jonas avec ses amis, uneadolescence presque légère où l’amitié est un ancrage essentiel. Les premiers émoisamoureux, les premières désillusions… Jonas pour les apprentissages… Younes pour lesinterdits arbitraires. Et puis l'indéfectible douleur d'un amour défendu par une absurdepromesse.Le roman couvre une période (des années 30 à nos jours), dont le point névralgique est laguerre d’Algérie. Le déchirement, ce point où deux « peuples » ne peuvent plus se comprendre,plus se pardonner, ce point où la vie ne trouve plus d’autre voie que la voie sanglante."Cette terre était prête à accueillir toutes les joies du monde. C’était une patrie merveilleuse,fascinante et généreuse. Mais des hommes ne mesuraient pas le privilège qu’ils avaient devivre sur cette terre. Repliés sur leurs communautés, par une sorte d’instinct grégaire, ils ontcru pouvoir réduire un pays à leur propre univers clos sur lui-même. Ils ont dressé des rempartsautour d’eux. Ils sont devenus otages de leur cage dorée. Cette cage les empêchait d’aller versles autres et de s’enrichir d’eux;" déclare Yasmina Khadra dans une interview au journall’Humanité.La fin du roman est bouleversante. Et le livre éclaire d’un jour nouveau tout un pan d’histoire.Peut-être précisément parce que Younes Jonas se trouve à la confluence, à cet endroit où deuxhistoires auraient pu, tels les affluents d’un même fleuve, se rencontrer et se mêler, se mettreen valeur l’une l’autre, se nourrir mutellement et grandir ensemble mais où elles se sontaffrontées avec une telle violence qu’elles se sont, chacune, automutilées.

L'auteur :

Yasmina Khadra est né en 1955 et s'appelle de son vrai nom Mohamed Moulessehoul. Il adéjà publié sous ce nom nouvelles et romans en Algérie. Officier dans l'armée algérienne, il aparticipé à la guerre contre le terrorisme. Il a quitté l'institution en 2000, avec le grade decommandant, pour se consacrer à sa vocation: écrire. Il choisit de le faire en français. Moriturile révèle au grand public. Aujourd'hui écrivain internationalement connu, Yasmina Khadra esttraduit en 33 langues.

Source : site internet de l'auteur : http://www.yasmina-khadra.com

L'extrait :

A onze ans, ce sont des éveils qui vous désarçonnent. Les questions ne vous apportant pas deréponses, vous vous accommodez de celles qui vous conviennent. J’étais persuadé que lamisère ne relevait pas de la fatalité, qu’elle s’inspirait exclusivement des mentalités. Tout sefaçonne dans la tête. Ce que les yeux découvrent, l’esprit l’adopte, et on pense que c’est là laréalité immuable des êtres et des choses. Pourtant, il suffit de détourner un instant son attentionde la mauvaise passe pour déceler un autre chemin, neuf comme un sou, et si mystérieux quel’on se surprend à rêver… A Jenane Jato, on ne rêvait pas. Les gens avaient décidé que leur destin était scellé et qu’il n’y avait rein d’autre autour, ni derrière ni en dessous. A force deregarder la vie du côté où le bât blesse, ils avaient fini par faire corps avec leur strabisme.Mon oncle me tendit sa main. Je la saisis au vol. Quand ses doigts se refermèrent autour demon poignet, je cessai de regarder derrière moi.J’étais déjà ailleurs. (Page 90)

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