Carnot, Réflexions sur la puissance motrice du feu (extrait) En 1824,
Publié le 27/04/2013
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L’on a souvent agité la question de savoir si la puissance motrice (3) de la chaleur est limitée, ou si elle est sans bornes ; si les perfectionnemens possibles des machines à feu ont un terme assignable, terme que la nature des choses empêche
de dépasser par quelque moyen que ce soit, ou si au contraire ces perfectionnemens sont susceptibles d’une extension indéfinie.
L’on a aussi cherché longtemps, et l’on cherche encore aujourd’hui, s’il n’existerait pas des agens
préférables à la vapeur d’eau pour développer la vapeur motrice du feu ; si l’air atmosphérique, par exemple, ne présenterait pas, à cet égard, de grands avantages.
Nous nous proposons de soumettre ici ces questions à un examen réfléchi.
(1)On peut affirmer que l’extraction de la houille a décuplé en Angleterre depuis l’invention des machines à feu.
Il en est à peu près de même de l’extraction du cuivre, de l’étain et du fer.
L’effet produit il y a un demi-siècle par la
machine à feu sur les mines d’Angleterre se répète aujourd’hui sur les mines d’or et d’argent du nouveau monde, mines dont l’exploitation déclinait de jour en jour, principalement à cause de l’insuffisance des moteurs employés aux
épuisemens et à l’extraction des minerais.
1.
(2)Nous disons diminuer les dangers des voyages : en effet, quoique l’emploi de la machine à feu sur un navire offre quelques dangers que l’on s’est beaucoup exagérés, ils sont compensés et au-delà par la faculté de se tenir toujours
sur une route frayée et bien connue, de résister à l’effort des vents lorsqu’ils poussent le navire contre les côtes, contre les bas-fonds ou contre les écueils.
2.
(3)Nous nous servons ici de l’expression puissance motrice pour désigner l’effet utile qu’un moteur est capable de produire.
Cet effet peut toujours être assimilé à l’élévation d’un poids à une certaine hauteur ; il a, comme on sait, pour
mesure le produit du poids multiplié par la hauteur dont il est censé élevé.
3.
Source : Carnot (Nicolas Léonard Sadi), Réflexions sur la puissance motrice du feu, Paris, Vrin, 1978.
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