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Capote, Truman - écrivain.

Publié le 29/04/2013

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Capote, Truman - écrivain. 1 PRÉSENTATION Capote, Truman (1924-1984), écrivain américain. Homme du monde, à la personnalité excentrique et torturée, Truman Capote a marqué la littérature américaine de la seconde moitié du XXe siècle par son style brillant et sa volonté de rapprocher la liberté de la fiction et les contraintes du journalisme. 2 UN ÉCRIVAIN DU SUD À NEW YORK 2.1 Un talent précoce Né à La Nouvelle-Orléans (Louisiane), délaissé par ses parents divorcés, Truman Streckfus Persons -- dit Truman Capote -- grandit à Monroeville (Alabama), sur la plantation de l'une de ses tantes. Enfant plutôt solitaire, il s'y lie d'une indéfectible amitié avec Harper Lee (future auteur de Ne tirez pas sur l'oiseau-moqueur [To Kill A Mockingbird, 1960]). À neuf ans, il retrouve sa mère à New York et prend le nom de famille du second époux de celle-ci, Joseph Capote. Précocement doué pour l'écriture, mais peu à l'aise en milieu scolaire, il abandonne tôt ses études, et rédige en 1943 son premier roman, Summer Crossing, considéré comme perdu jusqu'à sa publication en 2005. Il publie également ses premières nouvelles (parmi lesquelles « Miriam « en 1945, qui remporte l'année suivante le prestigieux prix O. Henry récompensant une première publication américaine) dans des magazines de renom tels que The New Yorker (au sein duquel il travaille deux ans comme correcteur), The Atlantic Monthly ou Harper's Bazaar. 2.2 Une approche éclectique de la littérature C'est toutefois avec les Domaines hantés (Other Voices, Other Rooms, 1948), qui relate l'histoire d'un garçon sudiste à la recherche de son identité, que Truman Capote fait son entrée, très remarquée, sur la scène littéraire américaine. L'homosexualité du héros de ce récit, aux résonances autobiographiques, et la photographie sulfureuse de l'auteur dans une pose suggestive, en quatrième de couverture du livre, font scandale mais n'en entament pas l'irrépressible succès, populaire et critique, aux États-Unis. L'auteur distribue dès lors, avec une aisance insolente, son talent dans différents genres : une collection de récits pointillistes, Un arbre de nuit (A Tree of Night, 1949) ; une longue nouvelle, tendre et sensible, la Harpe d'herbe (The Grass Harp, 1951) ; puis un reportage journalistique brillant et incisif sur la production de l'opéra Porgy and Bess en URSS, Les muses parlent (The Muses Are Heard, 1956), qui lui permet de se détacher progressivement des influences « gothiques « de son Sud natal. Touche-à-tout inspiré, il s'autorise même des incursions au théâtre (adaptation de la Harpe d'herbe, 1952), au cinéma (Plus fort que le diable [Beat The Devil, 1953], en tant que co-scénariste de John Huston) et à Broadway avec une comédie musicale (House of Flowers, 1954). 2.3 Une écriture précise et virtuose Centre affectif de Truman Capote qui y déploie son intense vie sociale, la ville de New York fournit à l'écrivain le cadre de la plus fameuse de ses nouvelles, Petit Déjeuner chez Tiffany (Breakfast at Tiffany's, 1958). Enlevée et ambiguë, la description subtilement distanciée des destinées contrariées et rocambolesques de Holly Golightly, une New-Yorkaise excentrique qui court les fêtes de Manhattan à la recherche d'une nouvelle vie, rencontre un large succès, redoublé trois ans plus tard par une adaptation cinématographique -- jugée, comme souvent, sacrilège par l'auteur -- à qui, sous la caméra de Blake Edwards, Audrey Hepburn prête sa désarmante innocence ( Diamants sur canapé [Breakfast at Tiffany's, 1961]). La nouvelle marque en outre une transition forte dans l'oeuvre de Truman Capote qui y fixe cette écriture virtuose, dépouillée et acérée pour laquelle il est essentiellement célébré. 3 LE ROMAN DE « NON-FICTION « 3.1 Entre littérature et journalisme Contre toute attente, Truman Capote choisit alors d'éprouver sa virtuosité en s'intéressant arbitrairement à un fait divers local, l'assassinat inexpliqué des Clutter, une famille de paysans de Holcomb (petite ville du Kansas). Dépêché en novembre 1959 sur les lieux du massacre en compagnie de son amie Harper Lee, il publie rapidement un premier article pour le The New Yorker ; le reportage se fait bientôt enquête, et pendant les cinq années suivantes, l'écrivain sillonne la région et en questionne les habitants sans relâche. Finalement publié six ans plus tard sous la forme d'un roman novateur et choquant, De sang-froid (In Cold Blood, 1965) s'impose comme le chef-d'oeuvre de Truman Capote qui, abandonnant ses tropismes citadins pour ce « roman de non-fiction « (selon ses propres termes), livre une « fiction véridique « à caractère sensationnel. Entre empathie et distanciation, l'écrivain-reporter y reconstruit l'effroyable parcours des deux jeunes meurtriers, Richard Eugene Hickock et Perry Edward Smith, de leur atroce crime jusqu'à leur exécution, en mêlant à la rigueur journalistique -- parfois au détriment de celle-ci -- les audaces narratives caractéristiques de son talent. Le roman pose les bases d'un Nouveau Journalisme américain alors en gestation dans les oeuvres de Hunter S. Thompson (Hell's Angels: A Strange and Terrible Saga [Hell's Angels, 1966]) et de Tom Wolfe (The Kandy-Kolored Tangerine-Flake Streamline Baby, 1965). De sang-froid obtient un succès considérable, et est adapté au cinéma en 1967 par Richard Brooks. 3.2 Une personnalité fantasque et tourmentée C'est, parallèlement, à cette même époque que la personnalité fantasque de Truman Capote s'épanouit complètement en société, qu'il donne des bals masqués où se presse la haute société new-yorkaise (le fameux « Black & White Ball «, en l'honneur de Katharine Graham du Washington Post), qu'il suive le groupe de rock The Rolling Stones pendant leur tournée américaine de 1972 pour un reportage avorté, ou qu'il soit nommé aux Golden Globes pour son improbable performance d'acteur débutant dans Un cadavre au dessert (Murder by Death, 1976) de Robert Moore. Ses frasques, qui font les délices d'un journalisme de scandale, semblent alors trahir une inéluctable déchéance, précipitée par des relations tourmentées et une dépendance à la drogue et aux alcools, qui lui valent bientôt ses premières hospitalisations pour dépression nerveuse. 3.3 Une dernière pirouette En 1980, un recueil d'essais (Musique pour caméléons [Music For Chameleons]) parus dans le magazine Interview d'Andy Warhol rompt enfin le long silence artistique de Truman Capote ; c'est aussi la dernière publication de son vivant. Décidément inséparable de son oeuvre, le demi-monde new-yorkais que l'auteur a hanté vingt ans durant lui fournit, dans un savoureux et grinçant épilogue post-mortem, la base d'un roman inachevé (Prières exaucées [Answered Prayers: The Unfinished Novel]), publié trois ans après sa mort, en 1987. Il y consigne de son écriture incisive les travers et coquetteries d'une certaine faune mondaine de la côte Est américaine, à peine travestie, qui, dès la publication de rares extraits dans le magazine Esquire en 1975 et 1976, est outrée de s'y reconnaître si facilement. Plus de vingt ans après sa mort, deux films inspirés de la vie de Truman Capote, interprété à l'écran par Philip Seymour Hoffman (dans Capote de Bennett Miller en 2005) et Toby Jones (dans Infamous de Douglas McGrath en 2006), témoignent de la fascination que continuent d'exercer l'oeuvre et la vie de l'écrivain. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

« C’est, parallèlement, à cette même époque que la personnalité fantasque de Truman Capote s’épanouit complètement en société, qu’il donne des bals masqués où se presse la haute société new-yorkaise (le fameux « Black & White Ball », en l’honneur de Katharine Graham du Washington Post ), qu’il suive le groupe de rock The Rolling Stones pendant leur tournée américaine de 1972 pour un reportage avorté, ou qu’il soit nommé aux Golden Globes pour son improbable performance d’acteur débutant dans Un cadavre au dessert (Murder by Death , 1976) de Robert Moore.

Ses frasques, qui font les délices d’un journalisme de scandale, semblent alors trahir une inéluctable déchéance, précipitée par des relations tourmentées et une dépendance à la drogue et aux alcools, qui lui valent bientôt ses premières hospitalisations pour dépression nerveuse. 3. 3 Une dernière pirouette En 1980, un recueil d’essais (Musique pour caméléons [Music For Chameleons]) parus dans le magazine Interview d’Andy Warhol rompt enfin le long silence artistique de Truman Capote ; c’est aussi la dernière publication de son vivant.

Décidément inséparable de son œuvre, le demi-monde new-yorkais que l’auteur a hanté vingt ans durant lui fournit, dans un savoureux et grinçant épilogue post-mortem , la base d’un roman inachevé (Prières exaucées [Answered Prayers: The Unfinished Novel]), publié trois ans après sa mort, en 1987.

Il y consigne de son écriture incisive les travers et coquetteries d’une certaine faune mondaine de la côte Est américaine, à peine travestie, qui, dès la publication de rares extraits dans le magazine Esquire en 1975 et 1976, est outrée de s’y reconnaître si facilement. Plus de vingt ans après sa mort, deux films inspirés de la vie de Truman Capote, interprété à l’écran par Philip Seymour Hoffman (dans Capote de Bennett Miller en 2005) et Toby Jones (dans Infamous de Douglas McGrath en 2006), témoignent de la fascination que continuent d’exercer l’œuvre et la vie de l’écrivain. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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