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Candide : Chapitre 3 - Voltaire

Publié le 11/09/2006

Extrait du document

voltaire

1ere partie : fantastique surréaliste    

 

         1. l'aspect esthétique

L’auteur présente la guerre comme une composition en deux plans :

1 er : Défilé de deux armées , une armée alignée dans un champs de bataille ordonnée On remarque  une énumération  quatre adjectifs élogieux intensifiés par « si «: beau «, « lest «, « brillant «, « ordonné «. Il y a une vision lumineuse. C'est un véritable spectacle, à rapprocher d'un tableau.

2 ème : aspect de la gaïté de la musique d’un concert. Il y'a un accompagnement musical: insistance sur « l'harmonie «, les « Te Deum « qui sont des prières chantées. Enumération des instruments de musique : du plus aigu au plus grave. canons" à la suite des instruments de musique => idée de mort. Cependant le regard de Candide est complètement déshumanisé.  Plus il ya du monde plus la fête est belle rhétorique du monde. : Millier, mille

 

           2. la comptabilité

En effet, il y a une évocation des hommes en nombre. Mort de millions d’hommes. Le narrateur tient une véritable comptabilité des tués, et énumère les chiffres et le total final sans manifester aucune émotion, sans scrupule comme si l'importance des chiffres traduit à elle seule l'opinion de l'auteur qui est de valoriser la guerre (cf. les communiqués militaires). Plus il y a d’homme, de champs de bataille, plus la guerre est immense et glorieuse. C’est la doxa. C’est la guerre qui triomphe et pas les hommes.  De même, il fait des approximations avec désinvolture: « à peu près «. « le tout pouvait bien se monter à une trentaine de mille âmes «: déshumanise les morts en les considérant dans un ensemble uniforme. Les hommes ne comptent pas.

 

                       3. un regard déshumanisé

"Harmonie" / "enfer" => contraste, antithèse. Lorsqu’il décrit les attaques, il utilise un ton très sec, purement objectif. Le narrateur se contente de citer les faits sans indignation, ce qui est plus efficace. Il y a quelque part une critique de Leibniz avec des phrases ironiques  "ôta du meilleur des mondes environ 9 à 10 000 coquins qui en infectaient la surface". Il veut dire par ici que Si "tout va bien dans le meilleur des mondes", les morts ne peuvent être que des "coquins" mais es ce une raison suffisante ?

 

           4. la justification de la guerre

Le massacre est ici moralement et socialement justifié: « infectaient «, « coquins « présentent les victimes comme des coupables. La guerre serait donc une mesure d'assainissement. La guerre apparaît donc comme saine, elle tue les moins bon d’entre les hommes qui infectent la terre. Elle est vue comme une entreprise de désinfections. La guerre est une boucherie héroïque (antithèse, oxymore)

«  Tandis que … « ils invoquent Dieu a travers des champs religieux. Il y a des étendards. Voltaire dénonce la justification religieuse de la guerre. Guerre au nom de Dieu. Elle est légitime. Il y a aussi une justification politique.

 

II Les images de la « boucherie «

 

2 partie : «  il passa.. «

 

A la fin de cette énumération qui fait l’éloge de la guerre, il y a un effet de distorsion qui attire l’attention du lecteur sur le faux éloge. Candide va raisonner ailleurs. C’est a dire qu’il déserte Voltaire fait ici voir les évènements à travers les yeux de Candide, qui découvre les effets de la « boucherie héroïque « en passant dans un village qui a été détruit et dont les habitants ont été massacrés; l'horreur de la guerre est vue de façon très réaliste, et l'écriture change: changement de temps du passé simple à l'imparfait, temps de la description; le regard de Candide se développe.

 

         1. la diversité des victimes

Il y a une multitude de victimes. Toutes les victimes sont répertoriées: femmes, enfants, vieillards. C'est-à-dire que la guerre frappe d’une manière aveugle. Une description d'un réalisme très cru montre l'ampleur des massacres: le champ lexical de la violence et du caho est très étendu et diversifié, désigne les actes meurtriers des soldats et leurs résultat: « criblés de coups «, « égorgées «, « éventrées «, « brûlées «, etc. Il y a un effet de rimes internes avec une assonance en « é «. Utilisation d’adjectifs au participe passé donne l’impression de subir l’action. De plus étant donné qu’ils ont seulement deux syllabes on peut scander les mots et donner de l’importance à chaque syllabe,  Le narrateur précise des détails anatomiques horribles des gens blessé,  suggère la souffrance des agonisants, et montre qu'il s'agit de familles entières. Il s’attache aux mamelles ensanglantées (lait = vie/ sanglantes = mort).. C’est un détail phycologiques. C’est un tableau barbare.  Utilisation de litote (expression atténuée de la réalité : dire moins pour exprimer plus) "besoins naturels de quelques héros" = viol L'horreur s'accroît du fait que les victimes ne sont pas des combattants mais des êtres faibles. Voltaire reste sobre : les faits sont présentés sans qu'il s'implique, pour laisser au lecteur la liberté de se faire sa propre opinion.

 

         2. la réciprocité

Ces massacres se produisent dans les deux camps, intergeangabilité des villages : tantôt un village, tantôt un autre. « Bulgares « et « Abars «: le comportement similaire des deux armées montre que ces massacres sont la conséquence directe de la guerre; la barbarie n'appartient pas qu'à un seul camp. C’est le théâtre de la guerre : la guerre est bien définie comme un spectacle qui indispose Voltaire. Il y a une dénonciation virulente avec le langage des mots.

 

III La dénonciation et son efficacité

 

En principe, la description très réaliste de la guerre et de ses conséquences devrait suffire à la rendre condamnable, mais Voltaire a utilisé d'autres moyens pour la dénoncer: la double vision et l'ironie; il cherche à attirer l'attention de son lecteur par des effets de décalage.

 

         1. une légitimité apparente

La guerre aurait avant tout une légitimité esthétique: Voltaire la montre ironiquement comme un spectacle (champ lexical du spectacle, conception théâtrale de la guerre: « héroïque «), puis il décrit de façon très réaliste ses conséquences avec les massacres de civils. Il s'agit là de deux visions inconciliables de la guerre; il évoque également la complicité de la religion : « Te Deum « et de la politique : selon les lois du droit public" Avec l’expression C’est le théâtre de la guerre : la guerre est bien définie comme un spectacle qui indispose Voltaire. Il y a une dénonciation virulente avec le langage des mots.

 

         2. la responsabilité

La responsabilité de la guerre est identique dans les deux camps, et incombe à leurs souverains: « les deux rois « et à leur appétit de conquête. On trouve dans la description de la bataille des images implicites de la critique; par exemple le dernier instrument évoqué est « le canon «: la guerre n'est pas de la musique, mais la mort. « Telle qu'il n'y en eu jamais en enfer « monde de l'insoutenable, de l'inimaginable.

Voltaire discrédite ironiquement Candide: « tremblait comme un philosophe «; il discrédite sérieusement son aveuglement, car au milieu des massacres: « et n'oubliant jamais Mlle. Cunégonde «.Par cette expression. Il dit aussi qu’un philosophe qui a traité de la guerre ne serait pas assez courageux pour la faire. Voltaire l’avoue lui-même il s’autodérisionne.

Conclusion

Ce chapitre peut être lu de plusieurs façons; on peut le considérer dans une perspective simplement narrative: c'est le premier choc de Candide, qui le confronte au problème de la guerre. Il y'a également une lecture philosophique: c'est l'apparition pour lui du mal sur la terre => texte représentatif du XVIIIème, où la guerre est un thème récurrent. Dans cet extrait de Candide, Voltaire critique l'horreur de la guerre et l'optimisme de Leibniz. Guerres condamnées : guerres de conquêtes

Cette condamnation s'inscrit dans le combat des philosophes pour construire une société plus humaine et plus civilisée. L'art du conteur présente comme un spectacle plaisant une réalité qui ne l'est pas. => Ironie Celle-ci s'efface face à un spectacle trop horrible, mais le ton reste très sobre

 

Le passage demeure convainquant  et toujours d’actualité. La guerre est une atteinte profonde aux droits de l’homme. C’est une énonciation du mal. Oter la vie de manière légale vis-à-vis de la politique, de la politique et de la religion est la plus grande plaisanterie qu’il existe. En Europe, il n’y a plus de guerre. Cependant, dans le monde, l’ONU n’arrive pas a gérer tous les conflits.

Dans l’article Guerre du dictionnaire philosophique, article 1764, page 118, qui fait référence aux guerres de conquêtes et  diplomatiques, il est dit :

«  la religion naturelle a mille fois empêcher au citoyen de commettre des crimes. Une âme bien n’a pas la volonté, une âme tendre s’en effraie.. Mais la religion artificielle encourage à toutes les cruautés [énumération]... Pillage, meurtre.. Chacun marche gaiement aux crimes sous la bannière de son saint. «

voltaire

« liberté de se faire sa propre opinion. 2.

la réciprocitéCes massacres se produisent dans les deux camps, intergeangabilité des villages : tantôt un village, tantôt un autre.

« Bulgares » et« Abars »: le comportement similaire des deux armées montre que ces massacres sont la conséquence directe de la guerre; labarbarie n'appartient pas qu'à un seul camp.

C'est le théâtre de la guerre : la guerre est bien définie comme un spectacle quiindispose Voltaire.

Il y a une dénonciation virulente avec le langage des mots. III La dénonciation et son efficacité En principe, la description très réaliste de la guerre et de ses conséquences devrait suffire à la rendre condamnable, mais Voltairea utilisé d'autres moyens pour la dénoncer: la double vision et l'ironie; il cherche à attirer l'attention de son lecteur par des effetsde décalage. 1.

une légitimité apparenteLa guerre aurait avant tout une légitimité esthétique: Voltaire la montre ironiquement comme un spectacle (champ lexical duspectacle, conception théâtrale de la guerre: « héroïque »), puis il décrit de façon très réaliste ses conséquences avec lesmassacres de civils.

Il s'agit là de deux visions inconciliables de la guerre; il évoque également la complicité de la religion : « TeDeum » et de la politique : selon les lois du droit public" Avec l'expression C'est le théâtre de la guerre : la guerre est bien définiecomme un spectacle qui indispose Voltaire.

Il y a une dénonciation virulente avec le langage des mots. 2.

la responsabilitéLa responsabilité de la guerre est identique dans les deux camps, et incombe à leurs souverains: « les deux rois » et à leur appétitde conquête.

On trouve dans la description de la bataille des images implicites de la critique; par exemple le dernier instrumentévoqué est « le canon »: la guerre n'est pas de la musique, mais la mort.

« Telle qu'il n'y en eu jamais en enfer » monde del'insoutenable, de l'inimaginable.Voltaire discrédite ironiquement Candide: « tremblait comme un philosophe »; il discrédite sérieusement son aveuglement, car aumilieu des massacres: « et n'oubliant jamais Mlle.

Cunégonde ».Par cette expression.

Il dit aussi qu'un philosophe qui a traité de laguerre ne serait pas assez courageux pour la faire.

Voltaire l'avoue lui-même il s'autodérisionne.ConclusionCe chapitre peut être lu de plusieurs façons; on peut le considérer dans une perspective simplement narrative: c'est le premierchoc de Candide, qui le confronte au problème de la guerre.

Il y'a également une lecture philosophique: c'est l'apparition pour luidu mal sur la terre => texte représentatif du XVIIIème, où la guerre est un thème récurrent.

Dans cet extrait de Candide, Voltairecritique l'horreur de la guerre et l'optimisme de Leibniz.

Guerres condamnées : guerres de conquêtesCette condamnation s'inscrit dans le combat des philosophes pour construire une société plus humaine et plus civilisée.

L'art duconteur présente comme un spectacle plaisant une réalité qui ne l'est pas.

=> Ironie Celle-ci s'efface face à un spectacle trophorrible, mais le ton reste très sobre Le passage demeure convainquant et toujours d'actualité.

La guerre est une atteinte profonde aux droits de l'homme.

C'est uneénonciation du mal.

Oter la vie de manière légale vis-à-vis de la politique, de la politique et de la religion est la plus grandeplaisanterie qu'il existe.

En Europe, il n'y a plus de guerre.

Cependant, dans le monde, l'ONU n'arrive pas a gérer tous les conflits.Dans l'article Guerre du dictionnaire philosophique, article 1764, page 118, qui fait référence aux guerres de conquêtes etdiplomatiques, il est dit :« la religion naturelle a mille fois empêcher au citoyen de commettre des crimes.

Une âme bien n'a pas la volonté, une âme tendres'en effraie..

Mais la religion artificielle encourage à toutes les cruautés [énumération]...

Pillage, meurtre..

Chacun marchegaiement aux crimes sous la bannière de son saint.

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