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CAEM

Publié le 22/02/2012

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Le Conseil d'assistance économique mutuelle (ou Comecon - Council for Mutual Economic Assistance - en anglais) est créé en janvier 1949, en réponse au plan Marshall, lancé en juin 1947 et boycotté par l'Union soviétique. Il comprend à l'origine six pays : l'URSS, la Tchécoslovaquie, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie et la Roumanie. L'Albanie se joint au groupe en 1949 et la RDA (République démocratique allemande) en 1950. L'Albanie quitte l'organisation en 1961 après avoir pris le parti de la Chine dans le schisme sino-soviétique. Le CAEM s'élargit hors de l'Europe en 1962 en admettant la Mongolie. Cuba devient membre en 1972 et le Vietnam en 1978. La candidature du Mozambique (1981) sera rejetée. À l'Ouest, le CAEM est décrit comme étant une zone de libre-échange, un club ou un bloc composé d'un très grand et de plusieurs petits pays, ou bien comme un système dont les pays membres ont recherché une expansion protégée de leur production, ou encore comme un mécanisme qui a permis à l'URSS de tirer des gains spécifiques ou non conventionnels (de nature politique) de l'échange. À l'Est, le CAEM est décrit comme un groupement qui assure une coordination de la planification visant à une intégration économique socialiste, par le biais d'une accélération du développement économique des pays membres et de l'établissement d'une division du travail plus rationnelle entre eux. Résistances à une planification supranationale. En réalité, cette coordination des plans ne sera jamais mise en oeuvre, en raison notamment de l'opposition de la Roumanie (rejointe à la fin des années 1960 par la Tchécoslovaquie et par la Hongrie) à la planification supranationale qu'une telle coordination aurait impliquée. La plupart des analystes, occidentaux notamment, soulignent l'inefficacité du mécanisme des échanges extérieurs planifiés et du système primitif des règlements internationaux fondé initialement sur le clearing (compensation) bilatéral et puis, avec la création de la Banque internationale de coopération économique (1963), sur les compensations multilatérales. Certains nient un quelconque rôle du CAEM dans la spécialisation des pays membres, mais d'autres reconnaissent qu'une spécialisation a bien eu lieu, en la qualifiant généralement de « contre-productive » car découlant de décisions politiques et non pas des mécanismes du marché. Pour exemples de spécialisation sont citées les productions d'autobus en Hongrie, de navires en Pologne, de véhicules industriels en Bulgarie, de machines destinées à l'industrie chimique et à l'industrie textile en RDA, d'équipements pour l'industrie pétrolière en Roumanie, d'équipements pour l'industrie chimique en Russie et en Tchécoslovaquie. À cela il faut ajouter la réalisation de projets d'investissements communs, les plus importants concernant les infrastructures énergétiques : l'oléoduc Druzhba (« Amitié », 5 500 km), qui relie les puits de pétrole de l'URSS aux pays d'Europe centrale, le gazoduc Soyuz (« Union », 2 750 km) relié aux pays européens et le Mir (« Paix »), énorme réseau électrique allant de la Mongolie jusqu'en Europe. Le CAEM ne pouvait survivre à l'effondrement du système soviétique. Le choix d'effectuer désormais les échanges mutuels aux prix mondiaux (dès janvier 1991) et les paiements en devises convertibles s'est traduit par une chute brutale des échanges intrabloc. La dissolution du CAEM est décidée le 28 juin 1991. Liliane PETROVIC

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