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C. CE QUE VEUT DIRE LA QUESTION : « QU'EST-CE QUE...

Publié le 22/10/2012

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C. CE QUE VEUT DIRE LA QUESTION : « QU'EST-CE QUE... « 1. CE QU'ELLE NE VEUT PAS DIRE [SOCRATE-HIPPIAS] — S. Puisque tu m'y autorises, permets-moi de te questionner en jouant le rôle de cet homme [qui me harcèle de ses objections]. Car si tu lui débitais le discours sur les belles occupations dont tu viens de me parler, dès que tu aurais fini, après t'avoir écouté, il ne t'interrogerait sur rien d'autre avant de t'avoir interrogé sur le beau, car c'est ainsi qu'il procède habituellement et il te dirait : « Étranger, n'est-ce pas par la justice que les hommes justes sont justes ? « Réponds-moi donc, Hippias, comme si c'était lui qui t'interrogeait. — H. Je répondrais que c'est en effet la justice. — S. Ainsi c'est bien quelque chose de déterminé que la justice ? — H. Parfaitement. — S. Ainsi c'est aussi par la sagesse que les sages sont sages, et par le bien que toutes les bonnes choses sont bonnes ? — H. Évidemment. — S. Et toutes ces causes sont des réalités déterminées, faute de quoi, il n'y aurait sans doute rien de tel ? — H. Assurément, elles sont réelles. — S. Mais toutes les belles choses également, n'est-ce pas par le beau qu'elles sont belles ? — H. Oui, c'est par le beau. — S. Et le beau est une réalité déterminée ? — H. C'en est une ; mais à quoi tendent ces questions ? — S. u Dis-moi donc, Étranger, demandera-t-il, ce que c'est que le beau. « — H. Mais alors, Socrate, l'homme qui demande cela veut savoir ce qui est beau ? — S. Je ne crois pas, Hippias, ce qu'il veut savoir, c'est ce qu'est le beau. — H. Mais où est la différence ? — S. Tu n'en vois pas ? — H. Aucune. — S. Pourtant tu es plus savant, c'est évident ? Néanmoins réfléchis, mon cher, il ne te demande pas : qu'est-ce qui est beau, mais bien : qu'est-ce que le beau ? Hippias Majeur, 287bc 2. LA RÉPONSE IDÉALE [SOCRATE-EUTHYPHRON] — S. Essaie maintenant, mon cher Euthyphron, de répondre plus clairement à ma question. Car ta précédente réponse ne m'a pas suffisamment instruit : je te demandais ce que peut bien être la piété et tu m'as dit que ce que tu es en train de faire en ce moment, poursuivre ton père en justice pour meurtre, se trouve être un acte pieux. — E. Et j'ai dit vrai, Socrate. — S. Peut-être bien, mais il y a beaucoup d'autres choses que tu qualifies de pieuses. — E. Et qui le sont en effet. — S. Mais rappelle-toi, je ne t'invitais pas à me faire connaître une ou deux des nombreuses choses qui sont pieuses, mais bien cette forme en elle-même qui fait que toutes les choses pieuses sont pieuses ; car il me semble que tu as admis que c'est par une forme unique que les choses impies sont impies et que sont pieuses les choses pieuses, t'en souvient-il ? — E. En effet. — S. Eh bien, apprends-moi ce que peut bien être cette idée, afin que dirigeant vers elle mon regard et m'en servant comme d'un paradigme, je qualifie de pieux tout acte semblable venant de toi ou d'un autre, et que je n'accorde pas cette qualification à l'acte qui ne lui ressemble pas. Euthyphron, 6ce D. DIFFICULTÉS DE LA DÉFINITION 1. LES ÉCUEILS DE L'IMAGE [HIPPIAS-SOCRATE] — H. J'ai bien compris, Socrate, et je vais répondre à ton homme en lui disant ce qu'est le beau, sans crainte d'être jamais réfuté. Sache bien, s'il faut dire vrai, que le beau, c'est une belle fille. — S. Par le chien, Hippias, voilà une belle et brillante réponse. Et si je la prends à mon compte, j'aurai répondu correctement et je ne risquerai pas d'être réfuté. — H. Comment serais-tu réfuté ? C'est l'avis de tout le monde et tous tes auditeurs témoigneront que tu as raison. — S. Soit ; mais admets que je reprenne ce que tu dis, mon homme va me tenir à peu près ce langage : toutes ces choses que tu déclares belles seraient belles à la condition qu'existe le beau en soi ; et je reconnaîtrai que si une belle fille est belle, c'est qu'il existe quelque chose par quoi toutes ces choses sont belles. — H. Crois-tu donc qu'il entreprenne encore de contester la beauté de ce dont tu parles, ou, s'il s'y risque, qu'il ne se couvrira pas de ridicule ? — S. Qu'il s'y risque, je n'en doute pas ; qu'il se couvre de ridicule, c'est l'événement qui le montrera ; mais ce qu'il dira, je veux t'en faire part. Il me dira : tu es suave, Socrate, mais est-ce
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