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braves musiciens qui tracassent les cordes et les mettent à la torture en les tordant sur les chevilles.

Publié le 22/10/2012

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braves musiciens qui tracassent les cordes et les mettent à la torture en les tordant sur les chevilles. Pour ne pas surcharger le tableau en y ajoutant les coups de plectre et les griefs adressés aux cordes qui refusent le son ou l'exagèrent, car ce n'est pas à ces gens-là que je m'en prends mais à ceux dont nous avions convenu de faire nos informateurs. Ils font la même chose que les astronomes : ils cherchent les nombres dans ces accords que l'oreille entend, au lieu d'accéder aux problèmes qui imposent d'examiner quels nombres sont harmoniques, lesquels ne le sont pas, et en chaque cas, pourquoi. — G. C'est une tâche surhumaine que tu désignes là ! — S. C'est une tâche indispensable à la recherche du beau et du bien ; hors de là elle est inutile. République VII, 530c-531c e) L'éducation scientifique, prélude à la dialectique. [SOCRATE-GLAUCON] — S. A mon sens, c'est seulement si l'étude méthodique des sciences que nous venons de passer en revue accède à ce qui fait leur communauté à toutes et leur parenté, à la découverte raisonnée de ce qui les apparente, qu'elle en tirera quelque profit pour la discipline que nous avons en vue ; sinon, ce sera peine perdue. — G. J'en augure comme toi, mais c'est là un travail considérable. — S. C'est pourtant uniquement celui qu'exige le prélude ; car voyons bien que tout cela n'est que le prélude à l'air lui-même, qu'il faut apprendre ; tu ne crois tout de même pas que ceux qui sont versés dans ces sciences sont dialecticiens ? — G. Pardieu non, il y en a fort peu parmi ceux que j'ai rencontrés. — S. Or des gens incapables de donner et de rendre raison sauront-ils jamais rien de ce que nous prétendons qu'il faut savoir ? — G. Je ne le crois pas non plus. — S. N'est-ce pas là, Glaucon, l'air lui-même que la dialectique se charge de jouer ? certes c'est un intelligible, mais la faculté de voir nous en procure l'image lorsqu'elle tourne le regard, comme nous l'avons vu, d'abord vers les vivants, puis vers les astres, enfin vers le soleil lui-même. De même que ce parcours accède à la cime du monde visible, de même lorsqu'on entreprend dans la dialectique, sans recourir à aucune sensation, d'accéder par la raison à ce que chaque chose est en elle-même et qu'on n'a de cesse avant d'avoir atteint par la seule intelligence intuitive ce que le Bien est en lui-même, on parvient à la cime du monde intelligible. — G. Parfaitement. — S. N'est-ce pas cette démarche que tu qualifies de dialectique ? — G. Assurément. — S. Délivrance des liens et conversion qui fait passer des ombres aux images et à la lumière, ascension qui fait monter du fond de la caverne vers le soleil ; à ce stade, regard qui, faute de pouvoir se tourner vers les vivants, les plantes et la lumière du soleil, se dirige sur les divines imitations que reflètent les eaux et sur les ombres que portent les choses, et non plus cette fois sur les ombres des fantômes que projette une lumière non moins fantomatique si on la compare à celle du soleil — telle est l'étendue du pouvoir de cette discipline des sciences que nous avons passées en revue : elle élève ce qu'il y a de meilleur dans l'être, exactement comme nous venons de voir ce qu'il y a de plus lumineux dans le corps s'élever à la contemplation de ce qu'il y a de plus lumineux dans le lien corporel et visible. République VII, 531c-532d J Le cursus de l'éducation. [SOCRATE-GLAUCON] — S. C'est dès l'enfance qu'il faut enseigner tout ce qui touche au calcul, à la géométrie, et tout ce qui constitue la propédeutique indispensable à la dialectique, en donnant à l'enseignement une forme telle qu'il n'y ait aucune contrainte d'apprendre. — G. Pourquoi donc ? — S. Parce qu'il faut que l'homme libre n'apprenne aucun savoir en esclave. Car si les travaux corporels imposés de force ne causent aucun dommage au corps, l'enseignement qu'on impose de force à l'âme n'y reste pas. — G. C'est vrai. — S. Ainsi, mon cher, ce n'est pas dans la violence, mais dans le jeu qu'il faut instruire les enfants, pour être à même de mieux discerner l'aptitude naturelle de chacun. — G. Tu as raison. — S. Si tu t'en souviens, nous avons dit qu'il faut conduire les enfants à cheval au spectacle de la guerre ; si c'est possible sans danger, les approcher de la mêlée et leur faire goûter le sang, comme aux jeunes chiens. — G. Je m'en souviens. — S. Celui qui se montrera le plus agile en tous ces travaux, enseignements et périls, il faut le sélectionner. — G. À quel âge ? — S. À l'âge où cessent pour eux les exercices physiques obligatoires ; car tout ce temps, pendant deux ou trois ans, il est impossible qu'ils fassent autre chose, fatigue et sommeil étant ennemis des études. C'est en même temps un moyen, et non le moindre, de révéler la valeur de chacun dans les exercices physiques. — G. En effet. — S. Passé ce temps, ceux des jeunes de vingt ans qu'on aura sélectionnés recevront des distinctions supérieures à celles des autres, et une récapitulation des connaissances acquises sans ordre dans leur éducation d'enfance s'impose pour leur donner la vision d'ensemble des liens de parenté qu'elles entretiennent entre elles et avec la nature de l'être. — G. Il est certain que ce savoir est le seul qui soit assuré dans l'esprit de ceux qui l'ont acquis. — S. Et c'est l'épreuve principale permettant de discerner le naturel dialectique, car seul celui qui est capable de prendre une vue d'ensemble est dialecticien. — G. J'en tombe d'accord. — S. Voilà donc ce qu'il te faudra examiner ; les meilleurs à cet égard, solides en connaissances, solides à la guerre et dans ce que la loi prescrit de reste, ceux-là, au sortir de la trentaine, après les avoir triés parmi les présélectionnés, il te faudra les élever aux plus hautes distinctions et discerner au moyen d'une mise à l'épreuve par le pouvoir dialectique, lequel est capable, en renonçant à se servir de ses yeux et de tout autre sens, d'accéder en vérité à l'être lui-même. République VII, 536d-537d

« 76 PLATON PAR LUI-MÊME nous l'avons vu, d'abord vers les vivants, puis vers les astres, enfin vers le soleil lui-même.

De même que ce parcours accède à la cime du monde visible, de même lorsqu'on entreprend dans la dialectique, sans recourir à aucune sensation, d'accéder par la raison à ce que chaque chose est en elle-même et qu'on n'a de cesse avant d'avoir atteint par la seule intelligence intuitive ce que le Bien est en lui-même, on parvient à la cime du monde intelligible.

- G.

Parfaitement.

- S.

N'est-ce pas cette démarche que tu qualifies de dia­ lectique? - G.

Assurément.

- S.

Délivrance des liens et conversion qui fait passer des ombres aux images et à la lumière, ascension qui fait monter du fond de la caverne vers le soleil ; à ce stade, regard qui, faute de pouvoir se tourner vers les vivants, les plantes et la lumière du soleil, se dirige sur les divines imitations que reflètent les eaux et sur les ombres que portent les choses, et non plus cette fois sur les ombres des fantômes que projette une lumière non moins fantomatique si on la compare à celle du soleil -telle est l'étendue du pouvoir de cette discipline des sciences que nous avons passées en revue : elle élève ce qu'il y a de meilleur dans l'être, exactement comme nous venons de voir ce qu'il y a de plus lumineux dans le corps s'élever à la contemplation de ce qu'il y a de plus lumineux dans le lien corporel et visible.

République VII, 53lc-532d f) Le cursus de l'éducation.

[SOCRA TE-GLAUCON] - S.

C'est dès l'enfance qu'il faut enseigner tout ce qui touche au calcul, à la géométrie, et tout ce qui constitue la propédeutique indispensable à la dialec­ tique, en donnant à l'enseignement une forme telle qu'il n'y ait aucune contrainte d'apprendre.- G.

Pourquoi donc? - S.

Parce qu'il faut que l'homme libre n'apprenne aucun savoir en esclave.

Car si les travaux corporels imposés de force ne causent aucun dommage. »

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