Dans ce texte, Aristote évoque un problème classique: les méchants sont-ils nécessairement malheureux?
Publié le 26/01/2020
Extrait du document
«
que la société d'autres méchants, or il semble que ce n'est pas là ce qu'il désire.
Il doit alors porter un
masque, se faire passer pour autre qu'il n'est vraiment, faire semblant d'être gentil.
De plus, il cherche non pas
à employer quelques heures à rechercher les autres, mais bien à 'passer ses journées' avec eux.
Ce n'est
pas simplement une façon d'occuper un peu de temps libre ici et là, mais bien un attachement sur le
long-terme; il veut absolument être entouré, comme s'il était dépendant.
On devine alors que le
méchant cherche avant tout une présence quelconque, mais bien une présence: l'affection qu'il porte à
l'autre ou ses qualités spécifiques ne semblent pas importer car il veut juste être avec quelqu'un, et cela
peut être n'importe qui.
C'est un exemple de relation tout à fait unilatérale: dans une amitié normale, les
deux parties se doivent de contribuer à la relation à parts égales pour la voir grandir, mais dans cette
situation l'autre personne semble exister au seul titre de distraire le méchant.
De plus, l'amitié nécessite
de la vertu et de l'honnêteté, or le méchant ne l'est pas car il prétend être autre, il porte un masque.
C'est une relation non viable et malsaine.
Aristote rappelle cependant en utilisant le mot 'mais' que le méchant n'est pas comme les autres.
En effet, on
pourrait supposer qu'il n'y a rien de malsain à vouloir passer beaucoup de temps avec les autres si on est une
personne normale, mais il fait une distinction claire entre le méchant et le gentil.
Il précise directement que
le méchant se '[fuit] [lui]-même'.
On comprend alors que le méchant ne supporte effectivement pas la
solitude car alors il ne prétend plus; le masque tombe et il se voit tel qu'il est vraiment.
Les idées noires le
saisissent et 'seul avec [lui]-même', il repense à tout ce qu'il a fait et est chargé de regrets et surtout il va
vouloir ressentir du plaisir à nouveau et recommencer.
Il paraît paradoxal de se dire que le méchant
regrette ses mauvaises actions mais prévoit qu'il en commettra de nouvelles.
Il apparaît alors que le
méchant ne peut pas contrôler son vice et que la méchanceté serait dans sa nature.
Le méchant
souffre alors d'être méchant, et Aristote continue sa thèse en expliquant les raison de son mal-être.
Aristote explique ensuite dans cette deuxième partie pourquoi le méchants est malheureux.
Le méchant n'a 'aucun sentiment d'affection pour [lui-même]': il ne s'aime pas et ne semble pas être aimé.
»
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