René DESCARTES, Principes de la philosophie (1644) Introduction / Problématisation Dans ce texte, Descartes s’attaque à un problème classique : pourquoi nous trompons-nous ?
Publié le 09/01/2018
Extrait du document
«
Partie I.
Qu'est-ce qu'une erreur ? C'est un jugement faux qui affirme quelque chose qui ne correspond pas à la
réalité, par opposition à la vérité qui signifie l'adéquation entre la pensée et la réalité.
Une
idée vraie est une pensée qui correspond à la réalité, tout simplement.
Quand Descartes affirme que l'erreur dépend de notre volonté, ça signifie que notre raison n'est pas en
cause quand on se trompe.
Elle n'est pas défectueuse à la manière d'une calculatrice mal programmée
qui nous ferait commettre des erreurs de calcul.
La volonté est la capacité à affirmer que ce que la raison
nous présente à l'esprit est vrai ou pas.
Par exemple, ma raison effectue un calcul dans un premier temps et,
dans un deuxième, c'est la volonté qui décide si ce calcul est vrai ou pas.
Autrement dit, la raison seule ne
juge pas.
Il faut une intervention de la volonté qui valide — ou pas.
La responsabilité de la volonté dans la survenue de l'erreur peut être considérée comme une bonne
nouvelle dans la mesure où elle disculpe notre raison qui n'est donc pas, en elle-même, mauvaise et inapte à
la découverte de la vérité.
Ça nous laisse donc l'espoir d'une solution : en appliquant mieux notre
volonté, nous pourrions peut-être accéder à la vérité ou, à défaut, suspendre notre jugement et
éviter de nous tromper.
Mais alors, si l'erreur dépend de notre volonté, comment expliquez que nous nous trompions puisque
personne n'a la volonté de se tromper ? En effet, il est absurde et impossible de vouloir se tromper.
Absurde
car on n'en voit pas l'intérêt, impossible puisqu'à partir du moment où je veux me tromper, je sais que je
me trompe.
Or, savoir qu'on se trompe, c'est déjà ne plus se tromper !
Descartes résout le problème en disant que nous ne voulons pas être trompés en tant que tel (« il
n'y ait personne qui veuille expressément se méprendre ») : en revanche, nous voulons donner notre
accord à des opinions qui ne sont pas certainement garanties et qui nous font donc courir le risque de nous.
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