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Médée Furieuse  Eugène Delacroix, 1838 huile

Publié le 24/02/2020

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delacroix
Médée Furieuse  Eugène Delacroix, 1838 huile sur toile, 260x165cm Palais des Beaux Arts de Lille   L'artiste : Eugène Delacroix est un célèbre peintre du XIXe siècle. Il appartient au mouvement du romantisme. Bien que son talent pour la peinture ne soit révélé que sur le tard, faisant suite à ses prédispositions pour la musique, Eugène Delacroix va pendant plus de 45 ans, offrir au monde un grand nombre d’œuvres. Quand il meurt le 13 août 1863, 9140 travaux lui sont attribués : 853 peintures, 1525 pastels, 6629 schémas, 109 lithographies et 60 livres de croquis.     Le Contexte : Le tableau remporte un succès au Salon de 1838. Acheté par l’Etat il sera envoyé au musée de Lille. Le tableau de Lille est suivi de deux répliques plus petites en 1862 commandées par la Société Artésienne des Amis des Arts (collection particulière) et par le banquier Pereire (musée du Louvre) et d’une version différente en 1859 (jadis à Berlin, mais disparue).   L'oeuvre : Delacroix se réfère à un personnage mythologique de la tragédie antique, Médée, qui abandonnée et trahie par Jason, s'apprête à assassiner ses enfants.  La magicienne Médée, fille du roi de Colchide, a aidé Jason et les Argonautes à conquérir la Toison d’Or contre son père. Par amour pour son mari Jason, elle a commis des crimes atroces : son frère a été coupé en morceaux, et le tyran Pélias est mis à bouillir par ses propres filles. Exilé avec Médée en Corinthe, Jason se voit proposer par le roi Créon un mariage avantageux avec sa fille. Médée, répudiée, offre une tunique empoisonnée à sa rivale. Sentant ses deux enfants menacés par Créon, Médée s’apprête à les tuer elle-même plutôt que les laisser tuer par d’autres.    C’est le moment précédant tout juste ce drame que Delacroix nous livre. Médée, acculée dans sa grotte, semble, plutôt que furieuse - comme l’indique le titre - effrayée par des poursuivants invisibles pour le spectateur mais dont le surgissement parait imminent, ce qui renforce la tension dramatique. La lumière pénètre dans la grotte par la gauche, modelant avec sensualité les chairs généreuses. La sauvagerie exprimée à travers le décor (la grotte, la terre, les herbes) et les personnages (chevelure, brutalité des gestes, ombre sur le visage, bras et yeux des enfants) contraste avec la richesse du bijoux (diadème) sur la tête de la reine bafouée. La dague (poignard), seul élément vertical interférant dans cette composition pyramidale (pyramide des corps : les deux enfants et leur mère ne font qu'un), viendra meurtrir la rondeur de ces rondes chairs enfantines (Le garçon blond est inspiré de la Vierge aux Saints Innocents de Rubens (Louvre)).  La résolution de Médée se lit sur son profil et son poing refermé sur la dague, sa rage dans les couleurs de la robe (rouge et brun).     

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