Biély, Andréi - littérature.

Biély, Andréi - littérature. 1 PRÉSENTATION Biély, Andréi (1880-1934), écrivain russe, l'une des figures dominantes du symbolisme, auteur de Pétersbourg. 2 ENTRE DEUX SIÈCLES Né à Moscou d'un père professeur de mathématiques et doyen de l'université de Moscou, Andréi Biély, de son vrai nom Boris Nikolaïevitch Bougaïev, se passionne très tôt pour la poésie et devient notammentle lecteur admiratif d'Oscar Wilde, de Friedrich Nietzsche et du symboliste Maurice Maeterlinck. Il entreprend des études de sciences naturelles pour ne pas déplaire à son père, mais se consacre rapidement à l'écriture. Andréi Biély (« Andréi le candide «) s'impose dans son pays comme le théoricien du symbolisme et annonce le renouveau de la prose russe. Son oeuvre, qui recouvre de nombreux genres (il est tour à tour poète, romancier, philosophe ou critique littéraire), témoigne de son idéal d'un art absolu, où fusionneraient poésie, musique et métaphysique (les Arabesques, 1911). Ses recherches stylistiques avec toutes sortes de néologismes et de violences infligées à la grammaire et à la syntaxe ont grandement influencé les travaux des formalistes russes. 3 UN SYMPHONISTE En 1902, Andréi Biély publie la Seconde Symphonie dramatique, premier volet d'une série de quatre essais poétiques qui révèlent son style complexe, alliant musicalité, verve satirique et réflexion métaphysique. Cet ouvrage est suivi de la Première Symphonie héroïque (1904), de la Troisième Symphonie (1905) puis de la Quatrième Symphonie (1908). Ces symphonies font sa célébrité auprès de l'élite intellectuelle russe contemporaine. 4 ENTRE « ORIENT ET OCCIDENT « Andréi Biély est en outre l'auteur d'une trilogie romanesque, « Orient et Occident «, remarquable par la nouveauté de son style poétique, assonancé et rythmé, et par la liberté prise avec les contraintes narratives traditionnelles. Dans la Colombe d'argent (1910), la réalité du monde paysan de la Russie centrale est mêlée à un climat d'étrangeté et de mysticisme. Dans Pétersbourg (1912), le deuxième et le plus célèbre de ses récits, une intrigue policière et politique particulièrement sombre reflète l'atmosphère troublée qui règne pendant la Révolution de 1905, au cours de laquelle s'opposent la Russie occidentale et la Russie orientale. La complexité de la construction narrative, empruntant à la fois à la symbolique musicale et à l'architecture de Saint-Pétersbourg, illustre bien la virtuosité de son écriture. Il achève ce cycle romanesque sur une note autobiographique et décortique, à travers une évocation nostalgique, sa conscience enfantine dans Kotik Letaev (1917-1918). 5 UNE POÉSIE DÉSABUSÉE La poésie d'Andréi Biély reflète quant à elle ses préoccupations personnelles et politiques : Or dans l'azur (1904) et les vers désabusés de Cendre (1909) et de l'Urne (1909), recueils écrits après l'échec de la révolution de 1905. Premier rendez-vous (1921) est sa dernière grande oeuvre poétique. 6 ENTRE DEUX RÉVOLUTIONS L'évolution politique de la révolution bolchevique déçoit profondément Andréi Biély ; dès lors, il se consacre davantage à la critique littéraire et publie Souvenirs sur Blok (1922-1923), ouvrage précieux sur le symbolisme russe et son principal représentant, Aleksandr Aleksandrovitch Blok, et l'Art de Gogol (1934). Il écrit également une chronique historique en trois volumes intitulée Moskva (Un Moscovite excentrique, 1926 ; Moscou dans la tourmente, 1926 ; Masques, 1932) et une série de recueils de souvenirs (À la frontière de deux siècles, 1931 ; Début de siècle, 1933 ; Entre deux révolutions, 1934) qui évoquent notamment le milieu professoral moscovite dans lequel il a grandi, les décadents, le courant symboliste, et sa relation d'amitié puis de haine avec Aleksandr Blok. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.