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Bernhard, Thomas.

Publié le 14/05/2013

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Bernhard, Thomas. 1 PRÉSENTATION Bernhard, Thomas (1931-1989), poète, romancier et auteur dramatique autrichien, reconnu dès les années soixante comme l'écrivain de langue allemande le plus original, le plus important, mais aussi le plus cinglant de sa génération. 2 UNE JEUNESSE MARQUÉE PAR LA MALADIE Né à Heerlen (Limbourg, Pays-Bas), Thomas Bernhard passe son enfance chez ses grands-parents, à Vienne, tandis que sa mère est restée à travailler au pays. Son grand-père, Johannes Freumbichler, écrivain régionaliste, a sur lui une influence décisive. En 1940, son père, qu'il ne connaît pas, se suicide. En 1942, sa mère l'envoie dans un « foyer d'éducation « national-socialiste mais, deux ans plus tard, sur l'initiative de son grand-père et malgré l'extrême indigence de sa famille, il reçoit des cours de violon, de dessin et de peinture à Salzbourg. À l'âge de seize ans, il commence un apprentissage chez un épicier tout en poursuivant ses cours. Atteint de tuberculose, il entre à l'hôpital quelques jours après son grand-père, qui y meurt le 11 février 1949. Thomas Bernhard doit faire plusieurs séjours au sanatorium de Grafenhof, et c'est cette immobilisation forcée qui l'incite à lire et à écrire. Il y fait aussi la connaissance d'Hedwig Stavianicek, de trente-cinq ans son aînée, qui est sa compagne jusqu'en 1984, date de sa mort. À partir de 1952, Thomas Bernhard devient journaliste au Demokratisches Volksblatt de Salzbourg, où il tient la chronique judiciaire. Parallèlement, et jusqu'en 1957, il suit des cours de mise en scène et d'art dramatique au Mozarteum et publie ses premiers recueils de poésie dans diverses revues. En 1963, Gel, son premier roman, est salué par la critique. Suivent en 1964 Amras -- un livre que Thomas Bernhard chérit particulièrement dans l'ensemble de sa production -- puis Perturbation, en 1967. Dès lors et jusqu'à la fin de sa vie, il publie chaque année plusieurs ouvrages. 3 DES RAPPORTS DIFFICILES AVEC L'AUTRICHE Son discours de remerciements pour le Petit Prix national de littérature en 1968 est à inscrire au nombre des multiples scandales qui jalonnent les oeuvres et les apparitions publiques de Thomas Bernhard. Ce dernier reçoit cependant, deux ans plus tard, le prix Büchner, le plus prestigieux des prix allemands, pour la Plâtrière (1970), sans cesser pour autant d'éreinter férocement les institutions autrichiennes. Controversé mais combatif, Thomas Bernhard se joue des provocations : « Mon existence tout entière ne répond qu'à la seule volonté de déranger et d'irriter. « En 1972, il se défait officiellement de tout lien d'appartenance au catholicisme et, en 1979, il démissionne de l'Académie allemande de langue et de littérature. Son dégoût pour la société autrichienne est tel qu'il en vient à interdire la vente de ses livres en Autriche. 4 FASCINATION / RÉPULSION POUR LE THÉÂTRE Bernhard affiche son horreur pour le théâtre, ce qui -- paradoxalement et dans la dynamique de cette négation-- , ne l'empêche pas d'écrire une quinzaine de pièces, sur le mode de la fascination et du défi. Il confie à Claus Peymann la mise en scène d'Une fête pour Boris (1970), puis de l'Ignorant et le Fou (1972) et, par la suite, de presque toutes ses pièces, de Minetti (1976) au Faiseur de théâtre (1985). Le théâtre de Thomas Bernhard s'étend à différents registres : celui de la politique (la Société de chasse, 1974 ; le Président, 1975 ; les Célèbres, 1976 ; Avant la retraite, 1979), celui du théâtre lui-même (Au but, 1981 ; le Faiseur de théâtre ; Les apparences sont trompeuses, 1983 ; Simplement compliqué, 1986 ; Minetti). Deux figures de philosophes y apparaissent, notamment dans Emmanuel Kant et dans Déjeuner chez Wittgenstein (1984). Quant à sa dernière pièce, Heldenplatz (littéralement, « la Place des héros «, 1988), elle fera à nouveau scandale. 5 L'OBSESSION DE LA MORT En vérité, sa maladie pulmonaire et ses problèmes cardiaques ne lui laissent plus que « le temps le plus bref « : son écriture participe de cette urgence. Thomas Bernhard fait de la littérature son ultime moyen de survie. Comme en marge de la folie, il s'y montre hanté par l'absurdité fondamentale de la vie. Ses livres sont pour lui l'occasion à la fois de disserter en profondeur et d'énoncer les plus anodines banalités, tant sur les prix littéraires que sur les cafés viennois, sur la campagne autrichienne ou sur la maladie, au cours de soliloques hallucinés et itératifs. Les oeuvres de Thomas Bernhard ont un indéniable caractère autobiographique. Dans plusieurs récits, on retrouve ainsi la personnalité de son grand-père, comme dans l'Origine (1975), la Cave (1976), ou encore dans Un enfant (1982), qui sont autant de témoignages d'amour, de respect et de reconnaissance intellectuelle. Dans le Neveu de Wittgenstein (1982), il fait part de son admiration pour ce philosophe dont il souligne l'originalité et la vérité pathétique. Nombre des textes de Thomas Bernhard se caractérisent par un goût manifeste pour le dénigrement et la noirceur. L'obsession de la mort ne l'abandonne jamais, ni celle du suicide : elles l'accompagnent tout au long de ses oeuvres, selon des modulations et des registres variés. Elles sont présentes dans le Naufragé (1983), bâti sur son amitié avec Glenn Gould et prenant aussi pour modèle l'écriture contrapunctique des Variations Goldberg de Bach, comme dans Maîtres anciens (1985), un texte de réflexions sur l'art, sans doute le plus abouti, né de la contemplation de l'Homme à la barbe blanche du Tintoret. Mais, au coeur des ténèbres, le rire parfois éclate : dans le désastre même, Thomas Bernhard trouve encore matière à jubilation. Thomas Bernhard est mort le 12 février 1989 dans sa maison de Gmunden, quelques heures après le quarantième anniversaire de la mort de son grand-père. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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