Bernard Werber, Les fourmis

Résumé : Jonathan Wells, serrurier au chômage, hérite de l’appartement de son oncle, Edmond Wells avec l'interdiction d'aller à la cave. L'ayant peut connu, il se renseigne sur lui auprès de plusieurs personnes de son entourage. Un jour son chien descend à la cave et il se voit obligé d'y aller. Huit heures après il remonte avec le cadavre du chien. Les jours suivants il y retourne de plus en plus longtemps jusqu’à ne plus revenir. Sa femme Lucie qui s'inquiète décide de le chercher et disparaît à son tour. Par la suite plusieurs disparitions ont lieu. Parallèlement à cette histoire non loin de là dans une cité de fourmis Rousses, le 327°mâle est témoin de plusieurs faits étranges : d'abord lors d'une expédition de chasse tout son groupe est mystérieusement décimé puis des fourmis à l'odeur de roche tentent de le tuer. Allié à deux autres fourmis, la 56° femelle et la 103 683ème asexuée, il mène l'enquête. Lors de leur mission 327° se fait tuer par les fourmis à l'odeur de roche et 56° découvre qu'elles sont des fourmis « anti mauvais stress ». De son cotée 103 683°trouve le véritable responsable du massacre : un insecticide. Dans le monde des humains Augusta, la grand-mère de Jonathan, ainsi que deux amis d'Edmond décident d'aller ensemble dans la cave. Après avoir passé plusieurs pièges ils retrouvent tous les disparus dans un centre d'étude souterrain, fondé par Edmond, consacré aux fourmis. Jonathan explique qu'il a mis au point ses pièges pour garder à l’abri les découvertes de son oncle qui avait réussi à établir une communication secrète avec les fourmis. Jugement personnel : Le livre est divisé en deux univers distincts, qui finissent par se recouper à la fin du récit : le monde des humains et celui des fourmis. D'un côté nous avons Jonathan qui hérite de l'appartement de son oncle, dans la cave duquel il disparaît mystérieuse. De l'autre un groupe de fourmis enquête sur la mort suspecte d'un groupe des leurs. Il s'agit ici de donner son opinion sur ce livre. Dans un premier temps nous développerons les aspects positifs de ce roman, puis nous évoquerons les points sur lesquels nous émettons des réserves. Le livre les Fourmis, richement documenté, permet de découvrir un univers à l'organisation, la complexité et la sophistication insoupçonnées. L'auteur a réussi à captiver son lecteurs sur un sujet qui a première vue ne semble pas très accrocheur. Ce livre nous permet de plonger dans le monde incroyable des fourmis, on se retrouve entraîné dans les aventures des ces diverses petites protagonistes. C'est un véritable changement d'échelle que nous fait vivre ce roman, on passe de l'échelle humaine à l'échelle « myrmécéenne » . On se retrouve prit de compassion pour ces êtres, au mode de vie à la fois éloigné et proche du notre. Le lecteur ressort transformé de cette expérience avec un regard tout à fait autre sur ces insectes. C'est aussi une belle leçon d’ humilité que nous offre ce livre, en effet il montre que cette espèce surpasse en bien des points l'humain : depuis 120 millions d’années, elle a survécu, prospéré, et sans doute compris bien des choses qui nous échappent encore aujourd’hui. En parallèle a cet univers l'intrigue qui repose sur la mystérieuse cave où tout le monde disparaît ou en revient fou est très captivante. Elle nous saisit tout au long du récit. On apprécie l'univers de cette cave qui fait ressurgir des souvenirs, des pensées enfouies à ceux qui entrent , qui provoque la peur puis la terreur et après l'apaisement, le calme, la paix intérieure. De plus le style fluide et léger de l'auteur permet une lecture facile et agréable. Toute fois on regrette le manque d'homogénéité entre le début et la fin du roman : les données très scientifiques et proches du réel sur le fonctionnement des fourmis du début sont de plus en plus romancées au cours du roman jusqu’à finir en pure fiction ( lorsque la fourmi demande à Edmond pourquoi il est triste, par exemple). Au fil des pages l'auteur tombe dans l'anthropomorphisme, il attribue aux fourmis des sentiments, une intelligence humaine: « Chez 56° l'abattement succède à la colère » (page 193) ; « maintenant elle sait tout ; Ce sont les humains, qui ont fait ça. Mère les connaissait. Elle les a toujours connus. […] Elle les a soutenus eux contre ses propres cellules » (page 305). Ainsi le roman perd de son intérêt documentaire car le lecteur n 'arrive plus à distinguer le vrai du faux. On aurait préféré qu'il définisse vraiment les personnages des fourmis d'une façon soit vraisemblable soit fictive. Par ailleurs les très longues descriptions des guerres entre fourmis, de leur rapport aux autres insectes, de leur vie quotidienne, font qu'à certains moments du récit on décroche de l'intrigue. De plus les aspects répétitifs de l'histoire nous donne envie d'aller directement au dénouement : Jonathan descend à la cave il ne revient pas, alors sa femme descend à son tour et ne remonte pas davantage, puis se sont des pompiers qui disparaissent … en parallèle les fourmis font la guerre, elles réchappent à divers dangers, elles partent en expédition, on décrit leur mode vie… Enfin le rebondissement final avec l'incendie de la fourmilière est amené de façon assez grotesque et manque de subtilité : les personnages Jean et Philippe sont assez caricaturaux. Malgré quelques longueurs et un anthropomorphisme excessif qui nuit à la cohérence de l'intrigue, ce roman original est agréable à lire. Il est instructif et suscite une réflexion intéressante. Plan de dissertation : I- A travers son histoire, le roman Les fourmis peut intéresser les jeunes d'aujourd'hui, il invite le lecteur à la découverte du monde fascinant de ces insectes. Il interroge le lecteur sur la suprématie de l'homme et l'invite à la réflexion. a) Ce livre, richement documenté, nous fait découvrir l'univers incroyable des fourmis de manière ludique. Exemple : « Elle touche son premier segment […] et lit son âge […]Sur le second, l'ouvrière repère sa case[…]. Sur le troisième, son espèce et sa cité. […] Le cinquième sert à réceptionner les molécules pistes. Le sixième est utilisé pour les dialogues simples. » (page 22) ; « Alerte. C'est la guerre. » (page 44) c/c : Dans le première extrait on apprend comment les fourmis arrivent à s'identifier et à communiquer entre-elles, l'auteur se sert de cette caractéristique pour les faire ensuite échanger comme on le voit dans le second passage. Il transforme donc une donnée scientifique en véritable élément important qui va permettre de créer un dialogue pour rendre le récit plus vivant. Exemple : « Alerte ; C'est la guerre. Les naines ont détruit notre première expédition. Elle ont une arme nouvelle aux effets destructeurs » c/c : Dans ce passage,le 327° mâle informe les fourmi, de la cité, d'un grand danger. L'auteur fait de cette petite fourmi une véritable héroïne de roman. b)Ce livre nous pousse approfondir nos connaissances sut les fourmis.  Exemple : «Les oiseaux, lézards ou mammifères insectivores qui ont le malheur d'approcher se font aussitôt émietter. […] Les magnans n'ont peur d'aucune bête. Un fois, j'ai vu un chat trop curieux se faire dissoudre en un clin d’œil.» (page 77) c/c : Les fourmis magnans dont parle ce passage peuvent intriguer le lecteur et lui donner envie de chercher plus d'informations sur cette espèce qui selon le roman décime tout sur son chemin. c) Enfin, ce roman fait aussi réfléchir le lecteur en l'interrogeant sur la suprématie supposée de l'homme et sur son comportement irresponsable pour son environnement. Exemple : « On a fait tellement de bêtise, au siècle dernier avec les insecticides chimiques. […] l'insecte a par exemple une parade contre-tout poisons chimiques : la mithridatisation.[…] Si bien que ceux-i tuaient plus d'humains que d'insectes » (page 75) c/c : Cet extrait invite a se questionner sur les pratiques humaines : comme l'utilisation des insecticides qui n'ont que des effets provisoires et qui sont dangereux sur le long terme aussi bien pour la nature que pour l'homme. II- Ce roman policier captive son lecteur et le distrait. Le style de l'auteur accessible, permet de nous plonger facilement dans le roman et de nous changer les idées le temps d'une lecture. a) L'intrigue riche en péripéties et en suspens arrive à captiver le lecteur et le faire voyager. Exemple : « -Ils sont là ! -Qui est là ? Bon sang ! Les cadavres ? Répondez ! -Attention… On entendit toute une série de détonations nerveuses, des cris puis la ligne fut coupée. » c/c : Comme ont le voit dans cet extrait des policiers descendent dans la cave et à nouveau ont ne sait pas ce qui se passe derrière la mystérieuse porte. L’énigme de la cave tient ainsi le lecteur en haleine tout au long du récit en ne révélant pas ce que deviennent les disparus b)Les descriptions, les dialogues, le registre courant, le récit en alternance permet eu lecteur de s'immerger sans difficulté dans l'histoire. Exemple : « L'araignée s'approche encore vérifiant au passage un filins endommagés. 56° peut ainsi voir de un superbe animal orange et noir, pourvu de huit yeux verts passé au dessus de sa tête. » (page 193) ; « ça pue.  » (page 113) ; « son odeur de roche se fait plus forte » (page 55) c/c : A travers les différentes descriptions, comme celle des araignées et celle des odeurs dans ces extraits, se livre nous fait vivre une véritable expérience sensorielle qui contribue à rendre le récit vivant en permettant au lecteur de participer « comme s'il y était ».