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Berlin.

Publié le 20/04/2013

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Berlin. 1 PRÉSENTATION Berlin, capitale de l'Allemagne, située dans le nord-est du pays, sur la Sprée, dans la grande plaine nord-européenne. Partagée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en quatre zones d'occupation, Berlin est scindée dès 1949 en deux secteurs : Berlin-Ouest, en République fédérale d'Allemagne (RFA), et Berlin-Est, en République démocratique allemande (RDA). Enclave occidentale en RDA, Berlin-Ouest est l'une des sources de tension entre l'Est et l'Ouest au cours de la guerre froide. Le mur de Berlin, édifié par la RDA en août 1961, empêche la libre circulation entre les deux parties de la ville. Sa chute en novembre 1989 permet à Berlin de retrouver son unité et de redevenir, en 1991, la capitale de l'Allemagne réunifiée, mais la longue séparation continue de marquer le paysage urbain et les mentalités. Berlin constitue un Land couvrant une superficie de 890 km². 2 ÉCONOMIE La vie économique et sociale de la ville est indissociable de la partition dont elle a été l'objet pendant plus de quarante ans. 2.1 Une ancienne cité industrielle... À partir de 1949, Berlin-Est devient le centre des transports, de la finance et du commerce est-allemands. Traditionnellement tournée vers l'industrie, elle devient un des grands centres industriels de la RDA, où dominent les industries lourdes. Après la chute du régime communiste, elle subit d'importantes transformations économiques, liées notamment à la privatisation des sociétés autrefois nationalisées, que ralentit cependant l'obsolescence des équipements industriels. Détruit pendant la Seconde Guerre mondiale, le potentiel industriel de Berlin-Ouest souffre de nouveau lors du blocus de Berlin mis en place par l'URSS en 1948 et 1949. Après 1950, les États-Unis et la RFA décident de faire de la ville une vitrine du monde occidental. Dans ce cadre, Berlin-Ouest bénéficie du programme de reconstruction européenne, le plan Marshall. La ville redevient alors un grand centre économique (industries électriques et électroniques, constructions mécaniques, métallurgie, industries textiles, confection, imprimeries et industries agroalimentaires), une place financière internationale, un centre de recherche scientifique et un des pôles de l'industrie cinématographique ouest-allemande. 2.2 ... en mutation progressive La réunification de la ville après la chute du mur, en novembre 1989, ne se fait pas sans difficultés : elle entraîne une forte crise du logement, et les tensions sociales (grèves, manifestations, etc.) s'accroissent. Les Berlinois de l'Ouest sont particulièrement sensibles à l'alourdissement de la fiscalité, à la diminution des subventions gouvernementales et aux coupes sévères effectuées dans les budgets des services sociaux. Quant aux Berlinois de l'Est, ils ont le sentiment d'être traités en parents pauvres, sans que la réunification satisfasse les espoirs qu'ils y ont placés. Transformée en un vaste chantier par la mutation progressive de son paysage urbain et de ses infrastructures, Berlin, en devenant la capitale de l'Allemagne réunifiée en 1991, doit parvenir à renforcer son poids économique. Véritable noeud de communications, au centre d'un réseau très dense de canaux (qui la relient à l'Oder et à l'Elbe), de voies ferrées et d'autoroutes, Berlin est également desservie par les aéroports de Tegel, Tempelhof et Schönefeld. La ville bénéficie en outre d'un excellent réseau de transports en commun, avec un métro souterrain, un réseau ferroviaire aérien, un vaste réseau de bus et de tramways. L'agglomération berlinoise, qui s'étend sur les villes de Potsdam, Falkensee, Hennigsdorf, Oranienburg, Bernau, Strausberg, possède aujourd'hui tous les atouts pour renforcer son rang de grande métropole européenne. 3 PAYSAGE URBAIN 3.1 Le coeur historique de Berlin Le coeur historique de la ville se situe sur la rive orientale de la Sprée, dans l'ex-Berlin-Est, autour de l'Alexanderplatz et de la célèbre avenue Unter den Linden (« sous les tilleuls «). L'Alexanderplatz est une immense place bordée de restaurants et de grands magasins, à proximité de laquelle se trouve la tour de Télévision, haute de 365 m. Devant la porte est de l'Hôtel de Ville est érigée une statue en l'honneur des Trummerfrauen (« femmes des décombres «), ces milliers de femmes qui ont participé au déblaiement du champ de ruines qu'était Berlin en 1945. Sur l'avenue Unter den Linden, ou dans ses environs immédiats, voisinent l'Opéra, de style classique (1741-1743), oeuvre de l'architecte Georg Wenzeslaus von Knobelsdorff ; la bibliothèque d'État (1774-1780) ; le bâtiment de l'Arsenal, de style baroque (1695-1706) ; la cathédrale Sainte-Edwige (1747-1773) ; l'église gothique Saint-Nicolas (fin du XIVe siècle-début du XVe siècle) ; la cathédrale française, non loin de la Platz der Akademie (place des Gens d'armes), au coeur du quartier français du XVIIe siècle ; l'université Wilhelm von Humboldt (1810), autrefois connue sous le nom d'université Friedrich-Wilhelm, qui a vu passer sur ses bancs le philosophe Hegel et de nombreux prix Nobel. L'avenue Unter den Linden est coupée par les célèbres Friedrichstrasse et Wilhelmstrasse, où se dressait autrefois la chancellerie du Reich d'Adolf Hitler. À son extrémité se dresse le monument sans doute le plus célèbre de la ville, la porte de Brandebourg (1788-1791), autrefois située à la frontière de Berlin-Est et de Berlin-Ouest. De l'ancien mur de Berlin, il ne reste aujourd'hui que quelques pans à titre commémoratif. L'avenue la plus célèbre de l'ex-Berlin-Ouest est le Kurfürstendamm (« Ku'damm « pour les Berlinois), avec la Gedächtniskirche -- l'« église du souvenir « dont l'architecture allie les ruines de l'ancienne église de l'empereur Guillaume et un édifice moderne édifié en 1961 --, ses cinémas, ses boutiques, ses hôtels et ses restaurants à la mode. La Tauentzienstrasse, perpendiculaire au Kurfürstendamm, est une artère commerçante où se dresse l'Europa-Center (1963-1965), un ensemble de vingt-deux étages, avec restaurants, boutiques, bureaux, cinémas, planétarium et patinoire. 3.2 De vastes programmes urbanistiques Berlin n'a jamais vraiment cessé d'être l'une des plus foisonnantes villes du monde de par sa vie sociale, artistique et intellectuelle. Déstructurée lors de la partition, elle retrouve peu à peu sa cohérence urbanistique dans le cadre de vastes programmes architecturaux. Ceux-ci concernent surtout le quartier des affaires (Leipziger Platz), siège de nombreuses sociétés. Par ailleurs, la Potsdamer Platz (entre le Reichstag et la cathédrale Sainte-Edwige), coeur historique de la capitale prussienne, est le quartier gouvernemental de la nouvelle capitale allemande. Entièrement reconstruit, ce quartier, qui était à l'abandon depuis la chute du mur, abrite aujourd'hui les deux Chambres du gouvernement (Bundesrat et Bundestag) et la plupart des ministères. 3.3 Un paysage urbain diversifié Le parc central du Tiergarten est le plus grand des cinquante parcs berlinois, avec quelque 32 km de sentiers. Il entoure le Palais des congrès, immense et moderne (1957), le Reichstag (1884-1894), que les nazis incendièrent en 1933, et le jardin zoologique, le plus grand et l'un des plus anciens au monde. Au sud-est du Tiergarten, Oranienburgerstrasse est le coeur du quartier juif du Berlin d'avant-guerre. On y a restauré la Nouvelle Synagogue (1866), qui avait été sérieusement endommagée au cours de la Nuit de cristal (novembre 1938). Ce quartier est également célèbre pour ses galeries d'art, ses cafés, ses bars et ses ateliers d'artistes. À proximité du lac de Wannsee s'étendent les quartiers résidentiels et bourgeois (Zehlendorf, Charlottenburg, Grünewald), tandis que les quartiers industriels et ouvriers se localisent au nord (Siemensstadt et Reinickendorf) et au sud de la ville (Marienfelde, Rüdow). Situé à proximité de l'ancien mur, le quartier ouvrier de Kreuzberg accueille depuis longtemps une population à la fois cosmopolite et underground, comptant un grand nombre d'artistes et d'intellectuels. Les forêts et les terres cultivables couvrent environ un tiers de la superficie du Land de Berlin. Au sud-ouest de la ville, dans l'immense forêt de Grünewald, baignée par le lac de Wannsee, se trouve le pavillon de chasse du grand électeur Joachim II, de style Renaissance (avec des ajouts du XVIIIe siècle). Au nord-ouest s'étend le stade où se sont déroulés les jeux Olympiques de 1936. Commencé en 1695, le château baroque de Charlottenburg se situe également à l'ouest, dans le quartier du même nom. 4 ARTS ET CULTURE 4.1 Une exceptionnelle concentration de musées La partition de la ville ayant engendré un dédoublement quasi systématique des institutions et lieux d'expositions, Berlin est un centre artistique et culturel foisonnant, comme l'illustre la profusion de musées. Progressivement, l'État tente de réunir les collections, ce qui implique des fermetures temporaires de musées pour rénovation et de lourds investissements. 4.1.1 Le Forum de la culture À proximité de Tiergarten, le Forum de la culture (Kulturforum) regroupe un complexe de musées dédiés à la peinture européenne. La Gemäldegalerie expose des peintures du XIIIe à la fin du XVIIIe siècle (durant la partition de la ville, la collection était scindée entre le Bode Museum et le musée Dahlem). La Neue Nationalgalerie, conçue par l'architecte Mies van der Rohe entre 1965 et 1968, renferme une collection d'art du XXe siècle (notamment des oeuvres d'Edvard Munch, d'Oskar Kokoschka, d'Otto Dix et de Max Ernst) et une galerie de peinture romantique (particulièrement Caspar David Friedrich et les Nazaréens tel Karl Friedrich Schinkel). Le Forum dispose également d'un musée des Arts décoratifs, d'un cabinet des Estampes, de la Bibliothèque nationale et de celle des Beaux-Arts, auxquels viennent s'ajouter le musée des Instruments de musique et la Philharmonie (1960-1963), salle de concerts de l'Orchestre philharmonique de Berlin. Non loin du Kulturforum se situent le musée et les archives du Bauhaus, retraçant l'histoire de la célèbre école d'architecture et de dessin (1919-1933). 4.1.2 L'île des Musées Dans le centre de la ville, sur la Sprée, l'« Île des Musées « (Museumsinsel) compte pour sa part cinq lieux d'exposition. Éblouissant avec ses grandes reconstructions d'oeuvres architecturales antiques, le musée de Pergame (Pergamon Museum, 1909-1930) abrite la collection des Antiquités (notamment le fameux autel de Zeus), le musée des Antiquités du Proche-Orient (avec la Porte d'Ishtar et la Voie des Processions de Babylone) et le musée d'Art islamique. À l'issue de sa rénovation, l'Altes Museum (1830) doit présenter les collections d'objets antiques. Détruit durant la Seconde Guerre mondiale, le Neues Museum (1843-1855) est lui aussi en cours de reconstruction ; à terme (2005), il doit accueillir les collections égyptiennes, exposées dans le musée égyptien (Ägyptisches Museum) de Charlottenburg, et notamment le célèbre buste de la reine Néfertiti. Rouverte à l'automne 2001 après d'importants travaux de rénovation, l'Alte Nationalgalerie (1866-1876, avec une architecture rappelant les temples romains) rassemble des tableaux et des sculptures du XIXe siècle (auparavant visibles au château de Charlottenburg) ; c'est le musée le plus réputé du pays pour sa collection de peintures étrangères. Situé à la pointe de l'Île des Musées, le Bode Museum (1897-1904), qui a fermé ses portes pour travaux, doit accueillir l'art paléochrétien et byzantin, ainsi que la sculpture du Moyen Âge au 4.1.3 XVIIIe siècle. Les musées du quartier Dahlem Dans le quartier Dahlem, le Museum Dahlem regroupe le musée d'Ethnographie, le musée d'Art indien et le musée d'Art de l'Extrême-Orient, qui forment à eux trois un vaste complexe, le musée des Cultures extra-européennes. Depuis la réunification, les collections européennes du musée d'Ethnographie ont rejoint celles du musée des Arts et Traditions populaires d'Allemagne pour former le musée des Cultures européennes (Museum Europäischer Kulturen). Au nord de Dahlem, le Brücke Museum expose des oeuvres allemandes expressionnistes du 4.1.4 XXe siècle (Die Brücke et Der Blaue Reiter) dont celles d'Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff ou Emil Nolde. Les musées de Charlottenburg Aux abords du château de Charlottenburg se trouve le musée Bröhan -- avec des collections Art déco et Jugendstil (Art nouveau) --, le musée de Préhistoire et de Protohistoire, aussi que le prestigieux Musée égyptien (Ägyptisches Museum) dont les collections vont, à terme, être exposées au Neues Museum sur l'Île des Musées. Parmi les autres musées de la ville, le musée de Checkpoint Charlie est consacré au Mur et à la division de la ville ; construit en 1987, il est situé sur un ancien point de passage entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Autre musée d'histoire, le Musée juif, ouvert en 1999 dans un bâtiment en angles vifs et lignes brisées, abrite une exposition permanente retraçant les deux millénaires de la communauté juive à Berlin et en Allemagne. Dans le quartier d'Oranienburg-Sachsenhausen se trouve l'un des premiers camps de concentration d'Allemagne, construit en 1936, aujourd'hui un monument du souvenir. Édifice baroque, le bâtiment de l'Arsenal accueille quant à lui le musée de l'Histoire allemande. À proximité se situe le Deutsche Guggenheim, musée de la fondation Guggenheim ouvert en 1997. L'ancienne gare de Hambourg (Hamburger Bahnhof), dédiée depuis 1996 à l'art contemporain, présente notamment des oeuvres de Joseph Beuys, d'Andy Warhol et de Roy Lichtenstein. 4.2 De prestigieuses institutions culturelles Les grandes salles de spectacle sont l'Opéra allemand, l'Opéra-Comique, le théâtre Hebbel, les théâtres Schaubühne et Volksbühne ou encore le Theater am Schiffbauerdamm, port d'attache du Berliner Ensemble, fondé par Bertolt Brecht. De nombreux festivals sont organisés chaque année à Berlin, notamment le Festival international du film de Berlin. La ville accueille également des manifestations de nature diverse, comme la Grüne Woche (Semaine verte), la plus grande foire agricole d'Allemagne. Outre l'université Humboldt, les établissements d'enseignement supérieur sont le collège d'enseignement de l'économie Bruno Leuschner (1950) ; le collège d'enseignement de la musique Hanns Eisler (1950) ; l'université libre de Berlin, fondée en 1948 pour faire concurrence à l'université Humboldt, alors située à Berlin-Est ; et l'université technique de Berlin (1879). Berlin abrite également l'Académie de la télévision et du film allemand (1966) et le collège des Arts (1975). 5 HISTOIRE Occupée par des groupes de chasseurs dès 8000 av. J.-C., la région est peuplée au début de notre ère par des tribus germaniques, puis, cinq siècles plus tard, par les Wendes. Sa conquête par Charlemagne n'est qu'éphémère. 5.1 La résidence des Hohenzollern En 1147, les Wendes sont vaincus par Conrad III de Hohenstaufen, le duc Henri le Lion et le comte Albert l'Ours, qui prend alors le titre de margrave de Brandebourg. Aux environs de 1230 sont fondés les bourgs de Cölln, sur une île de la Sprée (aujourd'hui l'« île des Musées «), et de Berlin, sur la rive droite. Les deux villes adhèrent en 1359 à la Ligue hanséatique. En 1415, elles passent de la domination des électeurs de Brandebourg à celle des Hohenzollern, qui les réunissent pour en faire leur capitale. Sous la dynastie des Hohenzollern, les industries papetière, textile et du cuir se développent, ainsi que les poteries et les brasseries. Pendant la guerre de Trente Ans, Berlin est soumise, après 1631, aux armées suédoises, qui exigent un lourd tribut. Famine, épidémies de peste, incendies et pillages achèvent d'appauvrir la ville et contribuent à réduire sa population au nombre de 6 000 ou 7 000 habitants. 5.2 La capitale de la Prusse Frédéric-Guillaume, électeur de Brandebourg de 1640 à 1688, réhabilite Berlin. Il encourage l'immigration, accueillant notamment les huguenots chassés de France par la révocation de l'édit de Nantes (1685). Près de 6 000 d'entre eux s'installent à Berlin. L'influence française sur la vie berlinoise est dès lors considérable et la cité devient un grand centre intellectuel. Sous le règne de Frédéric Ier, électeur de Brandebourg de 1688 à 1701 et premier roi de Prusse de 1701 à 1713, Berlin devient la capitale du royaume de Prusse. Elle connaît alors un grand essor et est embellie par de somptueux édifices publics. Berlin continue de s'agrandir tout au long du XVIIIe siècle malgré l'occupation de la ville par les Autrichiens en 1757, puis par les Russes en 1760. En 1786, à la mort du roi Frédéric II le Grand, la population de Berlin compte 150 000 habitants. À la fin du XVIIIe siècle, la capitale prussienne est l'une des plus belles et des plus prestigieuses villes d'Europe (porte de Brandebourg, avenue Unter den Linden, quartier en damier de la Friedrichstadt, palais de Charlottenburg, Opéra de Berlin, etc.). Durant les guerres napoléoniennes, après la bataille d'Iéna (octobre 1806), les Français occupent la ville. En 1810, l'université de Berlin est créée sous le patronage de W. von Humboldt. Point de départ de la révolution allemande de 1848, la ville poursuit sa croissance, bénéficiant de l'ascension politique et économique de la Prusse : en 1870, elle compte 800 000 habitants. 5.3 La capitale des Reich En 1871, Berlin devient, sur l'initiative du chancelier Otto von Bismarck, la capitale du II e Reich (Empire allemand unifié). Du 13 juin au 13 juillet 1878, le congrès de Berlin réunit les représentants des grandes puissances européennes pour tenter de régler la question des Balkans. Dans les décennies qui suivent, la ville devient un grand centre industriel, spécialisé dans les constructions mécaniques, les équipements électriques (Siemens, AEG) et le textile. Son développement commercial se voit renforcé par l'aménagement d'un grand réseau de chemin de fer convergeant vers la ville. L'afflux massif d'ouvriers entraîne une forte croissance démographique et spatiale de la capitale (développement des quartiers ouvriers au nord et à l'est). Cette prospérité matérielle et ses travers sociaux sont stigmatisés par un groupe d'avant-garde, composé d'intellectuels et d'artistes (Kurt Tucholsky, Heinrich Mann, etc.). Ville d'arts et de culture, Berlin acquiert également une renommée mondiale pour le prestige de ses théâtres, de ses concerts et de ses expositions. Après la Première Guerre mondiale, la révolution éclate à Berlin. Guillaume II est contraint d'abdiquer et la République de Weimar est proclamée. En 1920, les communes voisines de Berlin sont rattachées à la ville, donnant naissance au « Grand Berlin «, fort de 3,85 millions d'habitants. Pendant la République de Weimar, Berlin est durement touchée par la crise économique, mais continue à briller par la richesse de sa vie artistique, littéraire, théâtrale, cinématographique et musicale, avec notamment Bertolt Brecht, George Grosz, Otto Dix ou encore Fritz Lang. L'arrivée au pouvoir des nazis est marquée par l'incendie du Reichstag en 1933. La vie culturelle berlinoise connaît alors un rapide déclin. En 1936, la capitale du III e Reich accueille les jeux Olympiques. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, de violents bombardements et des combats de rue acharnés, opposant Allemands et Russes, réduisent la ville en cendres. De 4,4 millions d'habitants avant la guerre, la population de Berlin tombe à 2,8 millions d'habitants. Plusieurs dizaines de milliers de juifs berlinois sont déportés vers des camps de concentration. La capitulation allemande est signée à Berlin le 8 mai 1945. 5.4 Une ville divisée À la suite des accords de Potsdam (juillet-août 1945), Berlin, quoique située à l'intérieur de la zone soviétique, est divisée comme l'Allemagne en quatre secteurs d'occupation (soviétique, britannique, américain et français) sous autorité interalliée. Lorsqu'en 1948 survient la fin de l'administration commune de la ville, l'URSS tente de contraindre les puissances occidentales à abandonner leurs secteurs respectifs et décide de couper toutes les voies d'accès terrestres menant aux secteurs occidentaux de la ville. Le blocus de Berlin (mars 1948-mai 1949) est déjoué par un pont aérien de grande envergure, établi par les Occidentaux. Celui-ci dure onze mois et la ville reste finalement divisée. En 1949, le secteur soviétique est incorporé à la République démocratique allemande (RDA) et Berlin-Ouest devient un Land de la République fédérale d'Allemagne (RFA). En juin 1953, des Berlinois de l'Est travaillant au programme de construction de la Stalinallee se soulèvent, déclenchant une vague de manifestations ouvrières et de grèves dans toute la RDA. Il s'ensuit de violents affrontements avec la police. Les troupes et les chars soviétiques interviennent pour rétablir l'ordre : 260 manifestants, 116 policiers et 18 soldats soviétiques sont tués pendant ces affrontements, que suivent des arrestations massives et l'exécution d'une centaine de civils ( voir manifestations de Berlin). En août 1961, le gouvernement de la RDA construit le mur de Berlin, afin d'enrayer l'émigration massive des Allemands de l'Est, qui se rendent dans le secteur occidental de Berlin puis, de là, en Allemagne de l'Ouest. En 1967 et 1968, Berlin-Ouest est le théâtre de grandes manifestations étudiantes, revendiquant des réformes politiques et universitaires. La politique d'ouverture vers les pays de l'Est (Ostpolitik) menée par Willy Brandt, maire de Berlin-Ouest de 1957 à 1966 et chancelier de la République fédérale d'Allemagne de 1969 à 1974, entraîne une certaine libéralisation dans les relations entre Berlin-Est et Berlin-Ouest. Au début des années 1980, Berlin-Ouest a retrouvé, une fois encore, son rayonnement culturel et sa prospérité économique. Parallèlement, Berlin-Est reste un centre culturel réputé. 5.5 La capitale réunifiée Symbole de la division de l'Allemagne, le mur de Berlin est démantelé en novembre 1989. À la suite de la réunification du pays, en octobre 1990, Berlin réunifiée est une nouvelle fois choisie -- par le Bundestag, en juin 1991 -- pour être la capitale de la nation. En janvier 1994, le président de la République s'installe officiellement à Berlin, suivi par le Bundestag et le Bundesrat, qui quittent Bonn pour Berlin respectivement en 1999 et 2000. Superficie du Land : 890 km² ; population (2005) : 3 387 800 habitants.

« cours de la Nuit de cristal (novembre 1938).

Ce quartier est également célèbre pour ses galeries d'art, ses cafés, ses bars et ses ateliers d'artistes. À proximité du lac de Wannsee s'étendent les quartiers résidentiels et bourgeois (Zehlendorf, Charlottenburg, Grünewald), tandis que les quartiers industriels et ouvriers selocalisent au nord (Siemensstadt et Reinickendorf) et au sud de la ville (Marienfelde, Rüdow).

Situé à proximité de l'ancien mur, le quartier ouvrier de Kreuzberg accueilledepuis longtemps une population à la fois cosmopolite et underground, comptant un grand nombre d'artistes et d'intellectuels. Les forêts et les terres cultivables couvrent environ un tiers de la superficie du Land de Berlin.

Au sud-ouest de la ville, dans l'immense forêt de Grünewald, baignée par lelac de Wannsee, se trouve le pavillon de chasse du grand électeur Joachim II, de style Renaissance (avec des ajouts du XVIIIe siècle).

Au nord-ouest s'étend le stade où se sont déroulés les jeux Olympiques de 1936.

Commencé en 1695, le château baroque de Charlottenburg se situe également à l'ouest, dans le quartier du même nom. 4 ARTS ET CULTURE 4.1 Une exceptionnelle concentration de musées La partition de la ville ayant engendré un dédoublement quasi systématique des institutions et lieux d'expositions, Berlin est un centre artistique et culturel foisonnant,comme l'illustre la profusion de musées.

Progressivement, l'État tente de réunir les collections, ce qui implique des fermetures temporaires de musées pour rénovation et delourds investissements. 4.1. 1 Le Forum de la culture À proximité de Tiergarten, le Forum de la culture (Kulturforum) regroupe un complexe de musées dédiés à la peinture européenne.

La Gemäldegalerie expose des peinturesdu XIIIe à la fin du XVIII e siècle (durant la partition de la ville, la collection était scindée entre le Bode Museum et le musée Dahlem).

La Neue Nationalgalerie, conçue par l'architecte Mies van der Rohe entre 1965 et 1968, renferme une collection d'art du XXe siècle (notamment des œuvres d'Edvard Munch, d'Oskar Kokoschka, d'Otto Dix et de Max Ernst) et une galerie de peinture romantique (particulièrement Caspar David Friedrich et les Nazaréens tel Karl Friedrich Schinkel).

Le Forum dispose également d'unmusée des Arts décoratifs, d'un cabinet des Estampes, de la Bibliothèque nationale et de celle des Beaux-Arts, auxquels viennent s'ajouter le musée des Instruments demusique et la Philharmonie (1960-1963), salle de concerts de l'Orchestre philharmonique de Berlin.

Non loin du Kulturforum se situent le musée et les archives du Bauhaus,retraçant l'histoire de la célèbre école d'architecture et de dessin (1919-1933). 4.1. 2 L'île des Musées Dans le centre de la ville, sur la Sprée, l'« Île des Musées » (Museumsinsel) compte pour sa part cinq lieux d'exposition.

Éblouissant avec ses grandes reconstructionsd'œuvres architecturales antiques, le musée de Pergame (Pergamon Museum, 1909-1930) abrite la collection des Antiquités (notamment le fameux autel de Zeus), lemusée des Antiquités du Proche-Orient (avec la Porte d'Ishtar et la Voie des Processions de Babylone) et le musée d'Art islamique.

À l'issue de sa rénovation, l'AltesMuseum (1830) doit présenter les collections d'objets antiques.

Détruit durant la Seconde Guerre mondiale, le Neues Museum (1843-1855) est lui aussi en cours dereconstruction ; à terme (2005), il doit accueillir les collections égyptiennes, exposées dans le musée égyptien (Ägyptisches Museum) de Charlottenburg, et notamment lecélèbre buste de la reine Néfertiti.

Rouverte à l'automne 2001 après d'importants travaux de rénovation, l'Alte Nationalgalerie (1866-1876, avec une architecture rappelantles temples romains) rassemble des tableaux et des sculptures du XIXe siècle (auparavant visibles au château de Charlottenburg) ; c'est le musée le plus réputé du pays pour sa collection de peintures étrangères.

Situé à la pointe de l'Île des Musées, le Bode Museum (1897-1904), qui a fermé ses portes pour travaux, doit accueillir l'artpaléochrétien et byzantin, ainsi que la sculpture du Moyen Âge au XVIIIe siècle. 4.1. 3 Les musées du quartier Dahlem Dans le quartier Dahlem, le Museum Dahlem regroupe le musée d'Ethnographie, le musée d'Art indien et le musée d'Art de l'Extrême-Orient, qui forment à eux trois unvaste complexe, le musée des Cultures extra-européennes.

Depuis la réunification, les collections européennes du musée d'Ethnographie ont rejoint celles du musée desArts et Traditions populaires d'Allemagne pour former le musée des Cultures européennes (Museum Europäischer Kulturen).

Au nord de Dahlem, le Brücke Museum exposedes œuvres allemandes expressionnistes du XXe siècle (Die Brücke et Der Blaue Reiter) dont celles d'Ernst Ludwig Kirchner, Karl Schmidt-Rottluff ou Emil Nolde. 4.1. 4 Les musées de Charlottenburg Aux abords du château de Charlottenburg se trouve le musée Bröhan — avec des collections Art déco et Jugendstil (Art nouveau) —, le musée de Préhistoire et deProtohistoire, aussi que le prestigieux Musée égyptien (Ägyptisches Museum) dont les collections vont, à terme, être exposées au Neues Museum sur l'Île des Musées. Parmi les autres musées de la ville, le musée de Checkpoint Charlie est consacré au Mur et à la division de la ville ; construit en 1987, il est situé sur un ancien point depassage entre Berlin-Est et Berlin-Ouest.

Autre musée d'histoire, le Musée juif, ouvert en 1999 dans un bâtiment en angles vifs et lignes brisées, abrite une expositionpermanente retraçant les deux millénaires de la communauté juive à Berlin et en Allemagne.

Dans le quartier d'Oranienburg-Sachsenhausen se trouve l'un des premierscamps de concentration d'Allemagne, construit en 1936, aujourd'hui un monument du souvenir.

Édifice baroque, le bâtiment de l'Arsenal accueille quant à lui le musée del'Histoire allemande.

À proximité se situe le Deutsche Guggenheim, musée de la fondation Guggenheim ouvert en 1997.

L'ancienne gare de Hambourg (HamburgerBahnhof), dédiée depuis 1996 à l'art contemporain, présente notamment des œuvres de Joseph Beuys, d'Andy Warhol et de Roy Lichtenstein. 4.2 De prestigieuses institutions culturelles Les grandes salles de spectacle sont l'Opéra allemand, l'Opéra-Comique, le théâtre Hebbel, les théâtres Schaubühne et Volksbühne ou encore le Theater amSchiffbauerdamm, port d'attache du Berliner Ensemble, fondé par Bertolt Brecht.

De nombreux festivals sont organisés chaque année à Berlin, notamment le Festivalinternational du film de Berlin.

La ville accueille également des manifestations de nature diverse, comme la Grüne Woche (Semaine verte), la plus grande foire agricoled'Allemagne. Outre l'université Humboldt, les établissements d'enseignement supérieur sont le collège d'enseignement de l'économie Bruno Leuschner (1950) ; le collège d'enseignementde la musique Hanns Eisler (1950) ; l'université libre de Berlin, fondée en 1948 pour faire concurrence à l'université Humboldt, alors située à Berlin-Est ; et l'universitétechnique de Berlin (1879).

Berlin abrite également l'Académie de la télévision et du film allemand (1966) et le collège des Arts (1975). 5 HISTOIRE Occupée par des groupes de chasseurs dès 8000 av.

J.-C., la région est peuplée au début de notre ère par des tribus germaniques, puis, cinq siècles plus tard, par lesWendes.

Sa conquête par Charlemagne n'est qu'éphémère. 5.1 La résidence des Hohenzollern En 1147, les Wendes sont vaincus par Conrad III de Hohenstaufen, le duc Henri le Lion et le comte Albert l'Ours, qui prend alors le titre de margrave de Brandebourg.

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