Berberova, Nina - littérature.
Publié le 30/04/2013
Extrait du document
Berberova, Nina - littérature. Berberova, Nina (1901-1993), femme de lettres russe naturalisée américaine. Née à Saint-Pétersbourg, dans une famille de la bourgeoisie, Nina Nikolaïevna Berberova émigre en France au début des années vingt avec son compagnon d'alors, le poète Vladislav Khodassévitch (1886-1939). Tous deux y mènent une vie que n'épargnent pas les difficultés matérielles, mais qui se révélera riche en rencontres. Journaliste aux Dernières Nouvelles, le quotidien de l'émigration russe à Paris, elle y fait paraître ses premiers récits (ou nouvelles), qui, inspirés de sa propre expérience comme de faits divers, peignent la vie des émigrés russes ; ces scènes de l'émigration -- où la tragédie se lit en demi-teinte -- seront plus tard regroupées au sein d'un recueil, l'Allègement du destin (Obleg?enie u?asti, 1949). Plusieurs d'entre elles lui assureront un succès tardif ; c'est le cas notamment de l'Accompagnatrice (Akkompaniator?a, 1935), qui la révèle au public français (en 1985 seulement, tandis que Claude Miller en donne une adaptation cinématographique en 1992), ou du Laquais et la Putain (Lakej i devka, 1937). Sont également issus des périodiques russes de l'émigration ses chroniques, tour à tour enjouées et pitoyables : les Chroniques de Billancourt (Bijankurskie prazdniki, 1930-1940). Parallèlement à ses nouvelles, Nina Berberova écrit des romans, dont le succès n'égalera toutefois jamais, même a posteriori, celui de ses récits brefs : les Derniers et les Premiers (Poslednie i pervye, 1930), la Souveraine (Povelitel'nica, 1932), Sans déclin (Bez zakata, 1938), le Cap des tempêtes (Mys bur', 1950-1951). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Nina Berberova poursuit son activité de journaliste dans les pages littéraires d'un nouveau périodique russe. Elle publie par ailleurs un compte-rendu d'audience du procès Kravtchenko ( l'Affaire Kravtchenko, 1949) et se fait biographe (Tchaïkovski [Cajkovskij], 1936 ; Borodine, 1938 ; Alexandre Blok et son temps, 1947). En 1950, pour diverses raisons (échec sentimental, dispersion du milieu littéraire russe, engagement marxiste d'une bonne partie de l'intelligentsia française...), elle part vivre aux États-Unis. Elle y écrit de nouveaux récits, dont le Roseau révolté (Myslja??ij, 1958) et le Mal noir (?ernaja bolezn', 1959), dans lesquels la dialectique autrefois centrale du maître et de l'esclave semble céder le pas à ses autres thèmes de prédilection : la solitude, l'incommunicabilité, la difficile quête du bonheur... En 1972, elle rédige son autobiographie, C'est moi qui souligne (Kursiv moj, 1972). Après sa naturalisation en 1954, elle enseigne dans les prestigieuses universités Yale et Princeton. Ce n'est que quelques années seulement avant sa mort que Nina Berberova connaîtra la satisfaction de voir son oeuvre enfin traduite et reconnue dans la plupart des pays occidentaux et dans son pays d'origine. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
Liens utiles
- Analyse L'accompagnatrice Nina Berberova
- L'Accompagnatrice de Nina Berberova (fiche de lecure)
- Madame Bovary et la littérature sentimentale
- l'histoire de la littérature
- En quoi la littérature et le cinéma participent-ils à la construction de la mémoire de la Shoah ? (exemple du journal d'Hélène Berr)