Beckmann, Max - dessin & gravure.
Publié le 15/05/2013
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Au milieu des années 1920, il se sépare de Minna Tube et épouse Mathilde (Quappi) von Kaulbach.
Pour la première fois, en 1926, une exposition lui est consacrée à New York qui étend sa réputation aux communautés artistiques internationales.
Ses voyages en Italie de 1926-1927 lui inspirent des sujets légers comme des sérénades et des scènes de bain.
Il s’installe à Paris en 1929, y loue un atelier et noue des liens avec Henri Matisse, Georges Braque, Fernand Léger, Georges Henri Rouault
et Pablo Picasso.
4 LES ŒUVRES ALLÉGORIQUES DE L’EXIL
En 1931, Beckmann expose à la galerie de la Renaissance dans une relative indifférence du public parisien puis repart en Allemagne.
Son désarroi face à la montée du nazisme dans les années 1930 lui inspire une série de neuf triptyques aux
dimensions gigantesques et aux coloris stridents, allégories figuratives d’un réalisme cru, dont Départ (1932-1933, The Museum of Modern Art, New York) est un parfait exemple.
Max Beckmann achève ce tableau juste après avoir été renvoyé par les
nazis de son poste de professeur d’art à l’école d’art décoratif Städel de Francfort pour« dégénérescence ».
On peut y percevoir une réflexion sur le rôle de l’artiste et le rapport entre les sexes mais aussi une manifestation de sa quête d’évasion et
(plus symboliquement) de son retour à la pensée mythique inspirée de philosophies existentielles comme celles d’Heidegger ou de Jaspers.
On y retrouve en effet le mythe du déluge purificateur cher au peintre, comme dans le Triptyque de la
Tentation (1936-1937, collection Stephan Lackner, Santa Barbara, Californie).
« Créer un mythe à partir de la vie contemporaine elle-même, voilà le sens », affirme-t-il.
En 1937, lorsqu’il apprend que dix de ses tableaux vont faire partie de l’exposition d’« Art dégénéré » organisée par le Reich à Munich, Max Beckmann émigre à Amsterdam.
Il transpose alors certaines traditions gréco-romaines, nordiques et même
indiennes en une parabole à la fois sombre et mélancolique de la déchéance, qui vient « hanter » des compositions monumentales telles que la Naissance (1937, Neue Nationalgalerie, Staatliche Museen zu Berlin, Berlin) et la Mort (1938, Neue
Nationalgalerie Staatliche Museen zu Berlin, Berlin).
En 1945, il achève Colin-Maillard (Minneapolis Institute of Arts, Minneapolis), un des triptyques les plus importants réalisés en Hollande.
En 1947, Max Beckmann part pour les États-Unis.
Jusqu’en 1949, il enseigne à la Washington University Art School de Saint Louis, dans le Missouri, qui possède aujourd’hui encore l’une des collections les plus complètes de ses œuvres.
Il s’installe
ensuite à New York.
Pendant ces années d’exil, les œuvres du peintre ne perdent rien de leur force ; elles dégagent une harmonie plastique tant dans le choix des sujets que dans la composition, plus classique et la palette chromatique, plus intense.
Le 26 décembre 1950, la veille de sa mort, il achève le triptyque les Argonautes (National Gallery of Art, Washington), réinterprétation métaphysique de son thème de prédilection lors de ses années de formation (celui des jeunes hommes au bord de
la mer), mais aussi apologie de son art.
Chargés de préoccupations existentielles, les tableaux de Max Beckmann, en particulier les triptyques, peuvent être interprétés comme des paraboles.
Partant d’une situation concrète, historique, sociale ou même autobiographique, le peintre, en
quête d’intemporel, renvoie à une dimension métaphysique où le temps ne marque plus les événements : « Transformer trois dimensions en deux est pour moi une expérience magique, tandis que ce que je cherche, c’est d’atteindre un instant cette
quatrième dimension que tout mon être recherche », explique-t-il.
Tel était déjà le sens de ce qu’il nommait « l’objectivité transcendantale » au sujet de ses premières toiles et qui devait permettre à l’artiste de considérer l’art comme un auxiliaire et
un libérateur de l’humanité capable de surmonter les « contradictions de la vie » exprimées dans sa peinture.
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