Baudelaire définit en ces termes le trait principal de la démarche du créateur (artiste ou écrivain) : «Le génie, c'est l'enfance retrouvée à volonté.» Estimez-vous que, pour l'écrivain, la création littéraire, et pour le lecteur, des contacts personnels avec l'oeuvre, les aident à retrouver l'enfance ou, au contraire, à s'en éloigner ?
Publié le 22/02/2012
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Sujet relativement difficile même si vous vous limitez au lecteur. Pour le créateur, on pourrait dire qu'il retrouve l'enfance grâce à la fraîcheur de son regard (il présente une vision neuve parce que débarrassée des innombrables a priori culturels propres à sa civilisation). Mais le lecteur? Il se rapproche de l'enfance par son aptitude à prendre de la fiction pour le réel ; peut-être aussi parce que la littérature lui fait « vivre » mieux qu'il ne l'a fait en son temps, le passé. D'une manière générale, la littérature va comme les enfants à l'essentiel. Un grand philosophe disait que pour devenir philosophe, il suffisait de se laisser poser des questions par les enfants. Mais la littérature nous éloigne de l'enfance dans la mesure où elle nous transforme.
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