Baudelaire, Correspondances, « Spleen et Idéal », Les Fleurs du Mal
Publié le 22/10/2010
Extrait du document
I ] Dans ce poème, Charles Baudelaire expose sa vision du monde
IPP D’abord, une définition du monde qui se résume à une définition de la « Nature «
IA l’allégorie qui porte sur la « Nature « permet de montrer son importance, d’autant plus que le terme « homme « n’en prend pas ; en plus, allitération en [t], qui lie les termes « Nature , temple et est «dans une même sonorité IA La Nature est marquée par la spiritualité : on peut voir les termes du champ lexical du sacré « temple, pilier, forêt de symboles « ; de plus, « regards familiers « insiste sur cette divinité vivante, personnifiée par ses « paroles «, ses « regards « IA un univers marqué par la permanence, car utilisation du présent de l’indicatif à valeur de vérité générale. De plus, symbole de la forêt ancrée dans le temps.
IPP La place de l’homme se définit par rapport à la Nature
IA « y passe « montre le passage sans interruption : la forêt de symboles n’arrête pas l’homme, qui ne comprend pas ; en plus, de la passivité : position de COD « l’observent « IA de plus, incapacité non seulement de s’arrêter, mais aussi de comprendre : si les paroles sont « confuses «, c’est parce que l’homme ne découvre pas les symboles à côté desquels il passe IA enfin, le caractère humain est marqué par l’éphémère : quel sens accordé au verbe passer ? Traverser? vivre ? passer sa vie ? Il est l’image de ce qui se poursuit sans perdurer.
IPP Le monde définit par Baudelaire est un monde cohérent
IA C’est un monde solide, à l’image du temple soutenu par des piliers : marques d’équilibre ; c’est un lieu double : les adjectifs « ténébreux, vastes et profonds « peuvent à la fois désigner un univers physique, concret par l’espace qu’il occupe, mais aussi un univers abstrait, car intellectuel et spirituel IA C’est un univers qui est au-delà des contradictions humaines : malgré l’antithèse entre « nuit « et « clarté «, l’unité de l’univers n’est pas remise en jeu ! C’est le monde « des choses infinies «, de l’unité, de l’ «analogie universelle « IA c’est aussi un monde dans lequel s’organisent des correspondances ente les éléments, horizontalement lorsqu’il s’agit des sensations qui se répondent, mais aussi verticalement lorque la Nature considère l’homme.
II ] Correspondances met en pratique la vision de Baudelaire
IPP la théorie des correspondances est préparée dès les quatrains
IA Importance des comparaisons : on retrouve 7 occurrences du « comme « ; IA pour insister sur ces correspondances, Baudelaire utilise les ressources de la syntaxe : dans le deuxième quatrain, le sujet du verbe principal se trouve au 4° vers, et est précédé par les « comme « : impression d’un echo, d’une correspondance déjà existante par les sonorités. IA l’utilisation de 7 occurrences n’est peut-être pas fortuite : 7 est un chiffre magique, symbolique par lui-même, c’est le chiffre de l’unité, de l’infini, de l’absolu.
IPP Pour appliquer les correspondances, Baudelaire utilise le parfum
IA le parfum est le plus fugace des cinq sens, mais les correspondances créées n’en auront que plus de sens, et seront spectaculaires ; le parfum est associé alors à plusieurs éléments, le toucher « chairs d’enfants «, l’ouïe « hautbois « et un élément naturel « prairies « : ce sont des correspondances horizontales IA non seulement les synesthésies ne sont pas qu’horizontales, mais qu’elles peuvent aussi mener à l’essentiel, au sacré lorsqu’elles sont verticales : les termes « corrompus, riches et triomphants « peuvent avoir une valeur morale.
III ] En fait, Baudelaire définit ici la fonction du poète
IPP Une définition paradoxale
IA Baudelaire est un humain, donc un « homme « ; cependant, ne semble pas s’inclure dans le « l’ « : prise de distance, avec un regard comme extérieur et détaché. IA Si Baudelaire est un homme, il connaît bien la « Nature «, puisqu’est capable d’en donner une définition : il n’est pas un homme comme les autres, il est capable de voir, de « déchiffrer « les symboles qui s’offrent à lui IA la fonction du poète est alors définie : il est celui qui, en créant des correspondances par la poésie, est capable d’appréhender le caractère sacré de la Nature, il est capable de toucher à l’unité du monde ;
IPP Baudelaire, dans les correspondances qu’il a créées, dévoile comment le poète peut se faire « déchiffreur «
IA Il est à l’écoute et il retranscrit les symboles : le pouvoir du poète est de créer des correspondances entre les mots et les sons
« Comme l’ambre, le musc, le benjoin et l’encens
Qui chantent les transports de l’esprit et des sens «
Dans ces deux vers, Baudelaire recréée la musique, en utilisant des sonorités nasales : les mots deviennent incantations et retranscrivent, par les sons, l’unité du monde, rassemblée ici. En effet, l’ambre et le musc charment les ens, alors que le benjoin et l’encens s’adressent à la spiritualité. On aurait presque un chiasme : domaine sensuel, et domaine spirituel .
IA Nécessité de la corruption même : « riches et triomphants se trouvent après corrompus, et ces parfums conduisent aux « choses infinies «, à l’absolu ;
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