baleine, chasse à la - agriculture et agroalimentaire.
Publié le 23/04/2013
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7 L’ÈRE DE LA PÊCHE INDUSTRIELLE
En 1864, une invention du capitaine norvégien Svend Foyn va révolutionner la chasse à la baleine.
Alors que, jusqu’ici, on tuait les cétacés au moyen de lances et deharpons actionnés à la main, il fabrique un canon-harpon qui tire un obus en acier entraînant le harpon et le câble.
Une fois dans le corps de l’animal, le projectile explose,entraînant la mort du cétacé beaucoup plus rapidement qu’un harpon traditionnel.
Svend Foyn monte son arme à bord de baleiniers propulsés à la vapeur, plus rapides queles navires à voiles.
Ces innovations permettent aux Norvégiens de s’attaquer à de nouvelles espèces.
Ainsi le rorqual bleu (ou baleine bleue, en moyenne 25 m de longchez les mâles et 27 m chez les femelles), le plus grand des cétacés, trop rapide pour les baleiniers et qui, de surcroît, coulait après sa capture, commence à être chassé :une fois l’animal harponné, un long tuyau propulse de l’air comprimé dans son abdomen pour le faire flotter.
Il est ensuite remorqué vers la côte pour y être dépecé.
Au début du XXe siècle, les cétacés se raréfient près des côtes.
Pour continuer à chasser le rorqual, les Norvégiens mettent au point des navires-usines, grands bateaux (mesurant parfois plus de 150 m de long) équipés pour dépecer et transformer à bord les baleines harponnées par les navires-chasseurs.
De nombreux pays, tels les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne, s’équipent de navires-usines.
Toutes les espèces de baleines (ainsi que le cachalot) sont alorstraquées.
Cet essor spectaculaire rend inéluctable l’épuisement des ressources mondiales des grandes baleines.
8 LA COMMISSION BALEINIÈRE INTERNATIONALE
Devant l’absence de réglementation mondiale, et pour mieux évaluer les populations existantes, le Bureau international des statistiques baleinières est créé en Norvège en1930.
Ses études montrent que les stocks de cétacés sont surexploités : pendant la seule année 1930, près de 30 000 rorquals bleus et 10 000 rorquals communs sont tuésdans l’Antarctique.
Si certaines populations, au bord de l’extinction, bénéficient alors de mesures de protection internationales (baleines franches de Biscaye et baleinesfranches australes en 1935, baleine grise en 1937), le nombre total de baleines tuées ne continue pas moins d’augmenter chaque année, menaçant la survie de la plupartdes espèces.
Afin de remédier à cette situation, la Commission baleinière internationale (CBI) est créée en 1946 par les représentants de 14 nations, dont la France.
Elle est chargéed’assurer la conservation des stocks de baleines, dans le but de « donner à l’industrie baleinière la possibilité de se développer d’une manière méthodique ».
En 1949,devant l’ampleur du massacre (près de 50 000 cétacés sont tués chaque année), la CBI adopte les mesures suivantes : délimitation de zones protégées, quotas annuels decapture, protection des espèces menacées telles que la baleine franche et le rorqual bleu, interdiction de tuer les baleineaux et les mères allaitantes, ralentissement del’activité des navires-usines et des stations à terre.
Toutefois, jusque dans les années 1960, la CBI se révèle, dans une large mesure, inefficace.
Exagérément optimiste quant à la population résiduelle de baleines, elle fixe eneffet des quotas annuels trop élevés pour permettre aux espèces menacées d’assurer leur renouvellement.
Ces quotas diminuent progressivement au cours des années 1960et 1970, pour atteindre 14 500 unités à l’aube des années 1980, toutes espèces confondues.
Enfin, après avoir mis en place plusieurs mesures protectrices et prohibitives(création d’un sanctuaire dans l’océan Indien en 1979, interdiction de la chasse au cachalot en 1981), la CBI vote finalement en 1982 un moratoire suspendant toute chassecommerciale à partir de 1986.
La plupart des nations membres renoncent alors à cette pratique, excepté l’URSS, qui n’y met fin qu’après la saison de 1987, et l’Islande, quisuspend ses campagnes de chasse commerciale en 1989.
9 LA CHASSE À LA BALEINE AUJOURD’HUI
À l’aube du XXIe siècle, la chasse à la baleine est devenue une activité moins rentable, les produits baleiniers étant progressivement remplacés par des produits de synthèse moins coûteux.
Plusieurs pays continuent néanmoins de capturer des cétacés, principalement pour consommer leur viande.
La Norvège, qui s’est opposée au moratoire dela CBI en 1993 (les statuts de la commission prévoient en effet un droit d’objection : ses membres ne sont plus tenus de respecter une décision dès lors qu’ils ont déposéune objection à son encontre), prélève, depuis, près de 600 rorquals à bec par an.
Parallèlement, l’Islande et, surtout, le Japon pratiquent la chasse, dans le cadre d’unprogramme toléré par la CBI, à des fins de recherche scientifique (10 000 baleines tuées entre 1986 et 2007).
Les pays opposés à cette pratique soulignent quant à eux quel’on retrouve la viande des cétacés tués sur les marchés japonais et que, par ailleurs, les méthodes biologiques modernes permettent de réaliser les études les plus pointuesen gardant les cétacés vivants.
Cependant le Japon, qui a déposé une objection à la création de sanctuaires marins et qui tuait, jusqu’en 2005, 440 baleines de Minke par an(quota imposé par la CBI) sous couvert scientifique, a plus que doublé ce chiffre en 2006 (plus de 850 baleines de Minke) et a, par ailleurs, ajouté d’autres espèces à sesprises, atteignant un total de plus de 1 000 cétacés tués dans la saison.
En 2006 également, malgré l’objection de la CBI, l’Islande a repris la chasse commerciale.
Parailleurs, des quotas annuels de « chasse de subsistance » sont alloués à certaines communautés autochtones, comme les Inuit du Grand Nord canadien ou les Tchouktchesde Sibérie.
En 2005, les membres de la CBI rejettent à une courte majorité la proposition nipponne de lever le moratoire de 1982 en instaurant des quotas de chasse.
Lors de laréunion annuelle de 2006, les opposants à la chasse à la baleine se trouvent en difficulté : une majorité de membres de la CBI adopte en effet une résolution considérantque le moratoire n’est « plus nécessaire ».
Toutefois, la majorité des trois quarts nécessaire à la levée du moratoire n’est pas atteinte.
La tendance s’inverse cependant lorsde la réunion de mai 2007 : la résolution de maintenir le moratoire est votée à 37 voix contre 4, la plupart des nations pro-chasse ayant décidé de s’abstenir (la CBIregroupe, à cette date, 75 États).
La rencontre est par ailleurs marquée par une cristallisation des débats autour des pratiques et des requêtes du Japon qui, annonçant sonintention d’ajouter à ses prises annuelles dites scientifiques 50 baleines à bosse (une espèce qui, après avoir été proche de l’extinction, commence à voir ses populations serétablir), se trouve opposé à une majorité de nations favorables à l’interdiction de la chasse dite scientifique.
Se voyant par ailleurs refuser l’autorisation de mettre en placesur ses côtes une « chasse communautaire » — dénoncée par ses opposants comme une chasse commerciale déguisée —, la nation nippone menace de quitter la CBI.
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