Devoir de Philosophie

baleine, chasse à la - agriculture et agroalimentaire.

Publié le 23/04/2013

Extrait du document

agriculture
baleine, chasse à la - agriculture et agroalimentaire. 1 PRÉSENTATION baleine, chasse à la, activité visant à capturer des baleines au sens strict ou d'autres cétacés de grande taille (le cachalot notamment) pour en commercialiser différents produits (huile, fanons, viande, etc.). 2 UNE CHASSE ANCESTRALE Pendant longtemps, on a pensé que les hommes préhistoriques ne chassaient pas la baleine. Si plusieurs découvertes -- une dent de cachalot sur un site paléolithique d'Ariège et des représentations pariétales de baleines datant du néolithique en Norvège -- montrent que l'existence des cétacés était connue, il semblait en effet que seuls les animaux échoués étaient exploités pour leur viande. Pourtant, des gravures rupestres découvertes en 2004 sur le site de Bangu-dae, dans le sud-est de la péninsule coréenne, permettent d'affirmer que la chasse à la baleine était pratiquée dès le néolithique. Ces représentations détaillées montrent en effet de grands cétacés reliés par des lignes à des embarcations sur lesquelles se trouvent des chasseurs armés de harpons. D'autres découvertes archéologiques attestent que, dès 3000 av. J.-C., les ancêtres des Inuit vivant près de la mer des Tchouktches (au nord du détroit de Béring, dans l'océan Arctique) et de la mer de Béring consommaient la viande des baleines grises et boréales et utilisaient leurs os pour fabriquer des outils. À l'instar de certaines peuplades côtières de Norvège, d'Alaska et du Groenland, qui au cours du premier millénaire avant notre ère se servaient des squelettes de baleines pour bâtir la charpente de leur maison, il est probable que ces populations ne se contentaient pas des cétacés échoués, mais pratiquaient la chasse. Ne disposant pas de harpons en fer, ils attaquaient vraisemblablement les cétacés à l'aide de défenses de morse enduites de poison, à bord de petites embarcations, puis attendaient leur mort. À partir du premier millénaire de notre ère, les techniques de chasse évoluent. Les Thuléens, populations nomades d'Alaska, sont les premiers à utiliser des harpons reliés par des lignes à des flotteurs en peau de phoque, dont l'utilité est triple : ils freinent le cétacé, permettent d'indiquer sa position et le maintiennent à flot une fois mort. Au début du Moyen Âge, les Norvégiens, à bord de petites embarcations, rabattent les cétacés vers le rivage, où des hommes les attendent avec des lances. Cette méthode est également utilisée par les Japonais, au 3 Xe siècle. LES BALEINIERS BASQUES Ce sont les Basques qui, les premiers, pratiquent la chasse intensive, dès le IXe siècle. Les campagnes se déroulent alors sur la moitié de l'année, au rythme de la migration des baleines franches qui croisent dans les eaux du golfe de Gascogne à la recherche de bancs de sardines. Des observatoires permettent de surveiller leur passage au large. Une fois la proie repérée, de petites embarcations à rames, où prennent place un barreur, des rameurs et un harponneur, se lancent à la poursuite de la baleine franche, un cétacé qui nage lentement et se laisse approcher facilement. Reliés à un flotteur, les harpons qui touchent leur cible permettent de fatiguer l'animal, qui est ensuite achevé. La baleine franche, qui ne coule pas une fois tuée contrairement à de nombreux autres cétacés, est enfin remorquée jusqu'au rivage, où elle est dépecée et son lard fondu. L'huile obtenue est ensuite utilisée pour l'éclairage ou comme lubrifiant. Très vite, la chasse à la baleine devient une véritable industrie, pilier de la richesse des ports de Saint-Jean-de-Luz, Biarritz ou Bayonne pendant près de cinq siècles. 4 Au NOUVEAUX TERRITOIRES, NOUVELLES MÉTHODES XVe siècle, les cétacés se font plus rares dans le golfe de Gascogne. Les Basques arment alors des navires pour explorer de nouveaux territoires et affronter les baleines en haute mer. La chasse les mène aux îles Féroé, à Terre-Neuve et jusque dans l'estuaire du Saint-Laurent, où une petite île porte encore leur nom, l'île aux Basques. Les campagnes s'étalent sur plusieurs mois, ce qui entraîne une modification des pratiques de chasse. Si les opérations de dépeçage peuvent se faire en pleine mer, les baleines étant disposées le long du bateau, les chasseurs doivent pourtant attendre d'être à terre pour fondre le lard et le stocker dans des tonneaux sous forme d'huile. Lorsqu'ils ne peuvent pas construire de fondoirs près de leur lieu de chasse, ils conservent le lard dans les soutes des navires, parfois pendant plusieurs mois. À partir du XVIe siècle, pour éviter tout problème de conservation, le lard est fondu sur le pont puis stocké à bord. Les techniques de chasse évoluent également : les baleiniers, navires de gros tonnage -- plus de 300 tonneaux, soit 850 m3 -- transportent plusieurs canots, les baleinières, sur lesquels les harponneurs prennent place. Pour éviter que le cétacé ne s'enfuie une fois blessé, les harpons sont attachés par des cordes aux canots. Si l'animal reste en surface, les hommes se laissent traîner ; s'il plonge, ils laissent la corde se dérouler. À la longue, l'animal se fatigue. Il est alors achevé puis remorqué vers le baleinier. Si cette méthode est efficace, elle n'en est pas moins risquée pour les chasseurs. En effet, on ne sait jamais où le cétacé refait surface, et ses coups de queue sont souvent meurtriers. 5 Au APOGÉE ET DÉCLIN DE LA PÊCHE FRANÇAISE XVIe siècle, les produits de la baleine sont toujours très recherchés en Europe. Outre la viande, toujours consommée à l'époque, et le lard, on exploite les fanons. Une fois séchés et travaillés, ils servent à fabriquer des corsets. Cette activité lucrative ne tarde pas à intéresser de nouveaux acteurs. Les grands ports français (Granville, Bordeaux, La Rochelle, Lorient, Saint-Malo, Honfleur, Le Havre et Dunkerque) arment des baleiniers, bientôt imités par les flottes espagnole, portugaise, russe, allemande, norvégienne, hollandaise et anglaise. La concurrence acharnée qu'ils se livrent au cours du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle provoque le déclin de la pêche baleinière française. Incapables de rivaliser avec les autres flottes européennes dans les nouveaux territoires de chasse (le Spitzberg, découvert en 1610, puis le Groenland et le Labrador) et ne disposant plus que de zones de pêche réduites (abandon de Terre-Neuve et de l'Acadie aux Anglais, en 1713), les chasseurs français doivent baisser pavillon. Les Hollandais et les Anglais, qui n'ont pas hésité à engager des Basques pour apprendre leurs techniques de harponnage et de découpage et qui disposent de moyens supérieurs, règnent désormais en maîtres sur les océans. Cette suprématie est cependant bientôt contestée par les Américains. 6 LA CHASSE AMÉRICAINE En Nouvelle-Angleterre, où la baleine est exploitée pour son huile depuis le XVIIe siècle, un événement inattendu provoque l'intensification de la chasse. En 1712, un baleinier égaré capture un cachalot au large de l'île de Nantucket. Pour les chasseurs, ce cétacé présente de nombreux attraits : son huile est de meilleure qualité que celle des baleines ; ses intestins contiennent de l'ambre gris, utilisé en parfumerie ; enfin, son énorme tête est remplie d'une substance huileuse, le spermaceti, qui permet de fabriquer des chandelles de qualité supérieure. Sur les côtes de Nouvelle-Angleterre, des villes entières s'organisent autour de ce commerce florissant. Si l'essor de la chasse américaine est enrayé par la guerre de l'Indépendance, au cours de laquelle de nombreux navires sont coulés, les baleiniers américains ne tardent pas à prendre le contrôle des océans, d'abord de l'Atlantique, puis du Pacifique et enfin de l'océan Indien, où les cétacés abondent. La durée des campagnes de chasse augmente : le plus long voyage dont on ait gardé la trace est celui du Nile, qui quitte le port de New London, aux États-Unis, en mai 1858, pour ne revenir qu'en avril 1869. L'âge d'or de la chasse américaine, fidèlement décrit dans le roman Moby Dick d'Herman Melville, dure jusqu'au milieu du XIXe siècle, où cette activité commence à décliner. En effet, les cétacés se font rares et de nouveaux produits naturels (comme le pétrole, utilisé pour l'éclairage) viennent concurrencer ceux issus de la baleine. 7 L'ÈRE DE LA PÊCHE INDUSTRIELLE En 1864, une invention du capitaine norvégien Svend Foyn va révolutionner la chasse à la baleine. Alors que, jusqu'ici, on tuait les cétacés au moyen de lances et de harpons actionnés à la main, il fabrique un canon-harpon qui tire un obus en acier entraînant le harpon et le câble. Une fois dans le corps de l'animal, le projectile explose, entraînant la mort du cétacé beaucoup plus rapidement qu'un harpon traditionnel. Svend Foyn monte son arme à bord de baleiniers propulsés à la vapeur, plus rapides que les navires à voiles. Ces innovations permettent aux Norvégiens de s'attaquer à de nouvelles espèces. Ainsi le rorqual bleu (ou baleine bleue, en moyenne 25 m de long chez les mâles et 27 m chez les femelles), le plus grand des cétacés, trop rapide pour les baleiniers et qui, de surcroît, coulait après sa capture, commence à être chassé : une fois l'animal harponné, un long tuyau propulse de l'air comprimé dans son abdomen pour le faire flotter. Il est ensuite remorqué vers la côte pour y être dépecé. Au début du XXe siècle, les cétacés se raréfient près des côtes. Pour continuer à chasser le rorqual, les Norvégiens mettent au point des navires-usines, grands bateaux (mesurant parfois plus de 150 m de long) équipés pour dépecer et transformer à bord les baleines harponnées par les navires-chasseurs. De nombreux pays, tels les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne, s'équipent de navires-usines. Toutes les espèces de baleines (ainsi que le cachalot) sont alors traquées. Cet essor spectaculaire rend inéluctable l'épuisement des ressources mondiales des grandes baleines. 8 LA COMMISSION BALEINIÈRE INTERNATIONALE Devant l'absence de réglementation mondiale, et pour mieux évaluer les populations existantes, le Bureau international des statistiques baleinières est créé en Norvège en 1930. Ses études montrent que les stocks de cétacés sont surexploités : pendant la seule année 1930, près de 30 000 rorquals bleus et 10 000 rorquals communs sont tués dans l'Antarctique. Si certaines populations, au bord de l'extinction, bénéficient alors de mesures de protection internationales (baleines franches de Biscaye et baleines franches australes en 1935, baleine grise en 1937), le nombre total de baleines tuées ne continue pas moins d'augmenter chaque année, menaçant la survie de la plupart des espèces. Afin de remédier à cette situation, la Commission baleinière internationale (CBI) est créée en 1946 par les représentants de 14 nations, dont la France. Elle est chargée d'assurer la conservation des stocks de baleines, dans le but de « donner à l'industrie baleinière la possibilité de se développer d'une manière méthodique «. En 1949, devant l'ampleur du massacre (près de 50 000 cétacés sont tués chaque année), la CBI adopte les mesures suivantes : délimitation de zones protégées, quotas annuels de capture, protection des espèces menacées telles que la baleine franche et le rorqual bleu, interdiction de tuer les baleineaux et les mères allaitantes, ralentissement de l'activité des navires-usines et des stations à terre. Toutefois, jusque dans les années 1960, la CBI se révèle, dans une large mesure, inefficace. Exagérément optimiste quant à la population résiduelle de baleines, elle fixe en effet des quotas annuels trop élevés pour permettre aux espèces menacées d'assurer leur renouvellement. Ces quotas diminuent progressivement au cours des années 1960 et 1970, pour atteindre 14 500 unités à l'aube des années 1980, toutes espèces confondues. Enfin, après avoir mis en place plusieurs mesures protectrices et prohibitives (création d'un sanctuaire dans l'océan Indien en 1979, interdiction de la chasse au cachalot en 1981), la CBI vote finalement en 1982 un moratoire suspendant toute chasse commerciale à partir de 1986. La plupart des nations membres renoncent alors à cette pratique, excepté l'URSS, qui n'y met fin qu'après la saison de 1987, et l'Islande, qui suspend ses campagnes de chasse commerciale en 1989. 9 LA CHASSE À LA BALEINE AUJOURD'HUI À l'aube du XXIe siècle, la chasse à la baleine est devenue une activité moins rentable, les produits baleiniers étant progressivement remplacés par des produits de synthèse moins coûteux. Plusieurs pays continuent néanmoins de capturer des cétacés, principalement pour consommer leur viande. La Norvège, qui s'est opposée au moratoire de la CBI en 1993 (les statuts de la commission prévoient en effet un droit d'objection : ses membres ne sont plus tenus de respecter une décision dès lors qu'ils ont déposé une objection à son encontre), prélève, depuis, près de 600 rorquals à bec par an. Parallèlement, l'Islande et, surtout, le Japon pratiquent la chasse, dans le cadre d'un programme toléré par la CBI, à des fins de recherche scientifique (10 000 baleines tuées entre 1986 et 2007). Les pays opposés à cette pratique soulignent quant à eux que l'on retrouve la viande des cétacés tués sur les marchés japonais et que, par ailleurs, les méthodes biologiques modernes permettent de réaliser les études les plus pointues en gardant les cétacés vivants. Cependant le Japon, qui a déposé une objection à la création de sanctuaires marins et qui tuait, jusqu'en 2005, 440 baleines de Minke par an (quota imposé par la CBI) sous couvert scientifique, a plus que doublé ce chiffre en 2006 (plus de 850 baleines de Minke) et a, par ailleurs, ajouté d'autres espèces à ses prises, atteignant un total de plus de 1 000 cétacés tués dans la saison. En 2006 également, malgré l'objection de la CBI, l'Islande a repris la chasse commerciale. Par ailleurs, des quotas annuels de « chasse de subsistance « sont alloués à certaines communautés autochtones, comme les Inuit du Grand Nord canadien ou les Tchouktches de Sibérie. En 2005, les membres de la CBI rejettent à une courte majorité la proposition nipponne de lever le moratoire de 1982 en instaurant des quotas de chasse. Lors de la réunion annuelle de 2006, les opposants à la chasse à la baleine se trouvent en difficulté : une majorité de membres de la CBI adopte en effet une résolution considérant que le moratoire n'est « plus nécessaire «. Toutefois, la majorité des trois quarts nécessaire à la levée du moratoire n'est pas atteinte. La tendance s'inverse cependant lors de la réunion de mai 2007 : la résolution de maintenir le moratoire est votée à 37 voix contre 4, la plupart des nations pro-chasse ayant décidé de s'abstenir (la CBI regroupe, à cette date, 75 États). La rencontre est par ailleurs marquée par une cristallisation des débats autour des pratiques et des requêtes du Japon qui, annonçant son intention d'ajouter à ses prises annuelles dites scientifiques 50 baleines à bosse (une espèce qui, après avoir été proche de l'extinction, commence à voir ses populations se rétablir), se trouve opposé à une majorité de nations favorables à l'interdiction de la chasse dite scientifique. Se voyant par ailleurs refuser l'autorisation de mettre en place sur ses côtes une « chasse communautaire « -- dénoncée par ses opposants comme une chasse commerciale déguisée --, la nation nippone menace de quitter la CBI. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.
agriculture

« 7 L’ÈRE DE LA PÊCHE INDUSTRIELLE En 1864, une invention du capitaine norvégien Svend Foyn va révolutionner la chasse à la baleine.

Alors que, jusqu’ici, on tuait les cétacés au moyen de lances et deharpons actionnés à la main, il fabrique un canon-harpon qui tire un obus en acier entraînant le harpon et le câble.

Une fois dans le corps de l’animal, le projectile explose,entraînant la mort du cétacé beaucoup plus rapidement qu’un harpon traditionnel.

Svend Foyn monte son arme à bord de baleiniers propulsés à la vapeur, plus rapides queles navires à voiles.

Ces innovations permettent aux Norvégiens de s’attaquer à de nouvelles espèces.

Ainsi le rorqual bleu (ou baleine bleue, en moyenne 25 m de longchez les mâles et 27 m chez les femelles), le plus grand des cétacés, trop rapide pour les baleiniers et qui, de surcroît, coulait après sa capture, commence à être chassé :une fois l’animal harponné, un long tuyau propulse de l’air comprimé dans son abdomen pour le faire flotter.

Il est ensuite remorqué vers la côte pour y être dépecé. Au début du XXe siècle, les cétacés se raréfient près des côtes.

Pour continuer à chasser le rorqual, les Norvégiens mettent au point des navires-usines, grands bateaux (mesurant parfois plus de 150 m de long) équipés pour dépecer et transformer à bord les baleines harponnées par les navires-chasseurs. De nombreux pays, tels les États-Unis, le Japon et la Grande-Bretagne, s’équipent de navires-usines.

Toutes les espèces de baleines (ainsi que le cachalot) sont alorstraquées.

Cet essor spectaculaire rend inéluctable l’épuisement des ressources mondiales des grandes baleines. 8 LA COMMISSION BALEINIÈRE INTERNATIONALE Devant l’absence de réglementation mondiale, et pour mieux évaluer les populations existantes, le Bureau international des statistiques baleinières est créé en Norvège en1930.

Ses études montrent que les stocks de cétacés sont surexploités : pendant la seule année 1930, près de 30 000 rorquals bleus et 10 000 rorquals communs sont tuésdans l’Antarctique.

Si certaines populations, au bord de l’extinction, bénéficient alors de mesures de protection internationales (baleines franches de Biscaye et baleinesfranches australes en 1935, baleine grise en 1937), le nombre total de baleines tuées ne continue pas moins d’augmenter chaque année, menaçant la survie de la plupartdes espèces. Afin de remédier à cette situation, la Commission baleinière internationale (CBI) est créée en 1946 par les représentants de 14 nations, dont la France.

Elle est chargéed’assurer la conservation des stocks de baleines, dans le but de « donner à l’industrie baleinière la possibilité de se développer d’une manière méthodique ».

En 1949,devant l’ampleur du massacre (près de 50 000 cétacés sont tués chaque année), la CBI adopte les mesures suivantes : délimitation de zones protégées, quotas annuels decapture, protection des espèces menacées telles que la baleine franche et le rorqual bleu, interdiction de tuer les baleineaux et les mères allaitantes, ralentissement del’activité des navires-usines et des stations à terre. Toutefois, jusque dans les années 1960, la CBI se révèle, dans une large mesure, inefficace.

Exagérément optimiste quant à la population résiduelle de baleines, elle fixe eneffet des quotas annuels trop élevés pour permettre aux espèces menacées d’assurer leur renouvellement.

Ces quotas diminuent progressivement au cours des années 1960et 1970, pour atteindre 14 500 unités à l’aube des années 1980, toutes espèces confondues.

Enfin, après avoir mis en place plusieurs mesures protectrices et prohibitives(création d’un sanctuaire dans l’océan Indien en 1979, interdiction de la chasse au cachalot en 1981), la CBI vote finalement en 1982 un moratoire suspendant toute chassecommerciale à partir de 1986.

La plupart des nations membres renoncent alors à cette pratique, excepté l’URSS, qui n’y met fin qu’après la saison de 1987, et l’Islande, quisuspend ses campagnes de chasse commerciale en 1989. 9 LA CHASSE À LA BALEINE AUJOURD’HUI À l’aube du XXIe siècle, la chasse à la baleine est devenue une activité moins rentable, les produits baleiniers étant progressivement remplacés par des produits de synthèse moins coûteux.

Plusieurs pays continuent néanmoins de capturer des cétacés, principalement pour consommer leur viande.

La Norvège, qui s’est opposée au moratoire dela CBI en 1993 (les statuts de la commission prévoient en effet un droit d’objection : ses membres ne sont plus tenus de respecter une décision dès lors qu’ils ont déposéune objection à son encontre), prélève, depuis, près de 600 rorquals à bec par an.

Parallèlement, l’Islande et, surtout, le Japon pratiquent la chasse, dans le cadre d’unprogramme toléré par la CBI, à des fins de recherche scientifique (10 000 baleines tuées entre 1986 et 2007).

Les pays opposés à cette pratique soulignent quant à eux quel’on retrouve la viande des cétacés tués sur les marchés japonais et que, par ailleurs, les méthodes biologiques modernes permettent de réaliser les études les plus pointuesen gardant les cétacés vivants.

Cependant le Japon, qui a déposé une objection à la création de sanctuaires marins et qui tuait, jusqu’en 2005, 440 baleines de Minke par an(quota imposé par la CBI) sous couvert scientifique, a plus que doublé ce chiffre en 2006 (plus de 850 baleines de Minke) et a, par ailleurs, ajouté d’autres espèces à sesprises, atteignant un total de plus de 1 000 cétacés tués dans la saison.

En 2006 également, malgré l’objection de la CBI, l’Islande a repris la chasse commerciale.

Parailleurs, des quotas annuels de « chasse de subsistance » sont alloués à certaines communautés autochtones, comme les Inuit du Grand Nord canadien ou les Tchouktchesde Sibérie. En 2005, les membres de la CBI rejettent à une courte majorité la proposition nipponne de lever le moratoire de 1982 en instaurant des quotas de chasse.

Lors de laréunion annuelle de 2006, les opposants à la chasse à la baleine se trouvent en difficulté : une majorité de membres de la CBI adopte en effet une résolution considérantque le moratoire n’est « plus nécessaire ».

Toutefois, la majorité des trois quarts nécessaire à la levée du moratoire n’est pas atteinte.

La tendance s’inverse cependant lorsde la réunion de mai 2007 : la résolution de maintenir le moratoire est votée à 37 voix contre 4, la plupart des nations pro-chasse ayant décidé de s’abstenir (la CBIregroupe, à cette date, 75 États).

La rencontre est par ailleurs marquée par une cristallisation des débats autour des pratiques et des requêtes du Japon qui, annonçant sonintention d’ajouter à ses prises annuelles dites scientifiques 50 baleines à bosse (une espèce qui, après avoir été proche de l’extinction, commence à voir ses populations serétablir), se trouve opposé à une majorité de nations favorables à l’interdiction de la chasse dite scientifique.

Se voyant par ailleurs refuser l’autorisation de mettre en placesur ses côtes une « chasse communautaire » — dénoncée par ses opposants comme une chasse commerciale déguisée —, la nation nippone menace de quitter la CBI. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

Tous droits réservés.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles