Autorité politique, Diderot. Commentaire littéraire.
Publié le 26/09/2010
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Auteur : Denis Diderot (1713 - 1784 ) Œuvre : L’Encyclopédie, Tome1. Siècle / Date : 18ème. 1751. Ce texte est un extrait de l’article « Autorité politique «, écrit par Denis Diderot (1713-1784) et tiré du tome 1 de L’Encyclopédie, qui se présente comme un dictionnaire de 28 volumes des connaissances du 18ème siècle et qui a une portée politique et critique sur la monarchie absolue, la pensée dominante et l’organisation sociale du pays. L’article « Autorité politique « est une transition entre « L’esprit des lois « (1748) et «Le contrat sociale « de Rousseau. Dans cet extrait, Diderot aborde la question d’autorité par le consentement des peuples, l’autorité par le droit. Nous pouvons, à partir de ce texte, nous demander comment Diderot définit la meilleure autorité pour la France, selon lui. Pour y répondre, nous verrons d’abord de quelle façon il dresse un tableau d’une société plus idéale, et ensuite celle dont il remet en cause l’idolâtrie et la monarchie absolue de droits divins. En premier lieu, l’origine de cette autorité est le consentement (l.1). Il faut qu’elle ait une certaine utilité, et qu’elle soit réglementée : « utile à la société « (l.2-3), « avantageux à la République « (l.3), et qu’elle ait des limites pour pouvoir fonctionner : « qui la fixent et la restreignent entre des limites « (l.3-4). «Nécessairement « (l.2) indique que ceci est indispensable. « Car l’homme … « (l.4-7) sert à justifier les limites de l’autorité par le consentement: religieux, on ne peut pas se soumettre à un autre homme car seul Dieu a le droit à cette soumission. « Se donner entièrement sans réserve « (l.4-5), c’est une attitude que condamne Diderot dans cette autorité. En deuxième lieu, il y a une sorte de soumission à Dieu. Le passage de la ligne 7 à la ligne 13 définit l’attitude que l’homme doit avoir envers Dieu d’un coté, et de l’autre, envers l’homme qui exerce l’autorité. Dieu a un « pouvoir toujours absolu sur la créature « (l.7) et il « ne perd jamais ses droits « (l.18). L’homme obéit à Dieu « aveuglément et sans réserve « (l.12) alors, que pour Diderot, l’homme doit obéir à celui qui a l’autorité « par raison et avec mesure « (l.12). C’est la raison qui doit guider l’homme. Mais, « véritable crime d’idolâtrie « (l.14) montre que la soumission faite à un autre que Dieu est une injure. Cependant, « il permet pour le bien de tous […] mais il veut que […]. « est une concession, l’autorité est autorisée parmi les hommes si elle ne devient pas de l’idolâtrie. Par l’antithèse ligne 13, Diderot montre la séparation entre la créature et le créateur, ce dernier étant supérieur à la créature. Tout d‘abord, Diderot fait preuve d’une argumentation rigoureuse. Implicitement, Diderot remet en cause la monarchie absolue de droit divin. C’est parce que l’homme ne s’appartient pas qu’il ne peut pas appartenir à un autre homme, l’homme appartient à Dieu, « maître aussi jaloux qu’absolu. «. Diderot légitime l’autorité par consentement en passant par Dieu. L’accord par lequel « les hommes établissent entre eux un ordre de subordination, obéissent à l’un d’eux « est la seule soumission que Diderot ne qualifie pas d’un crime d’idolâtrie. La caution religieuse appuie l’habileté de l’argument. Diderot utilise de nombreux connecteurs logique (mais, en sorte que, donc, car, afin que..) et ils sont la marque de la rigueur de sa pensée. Le pronom indéfini « on « montre la distance de l’auteur par rapport à son propos. Ensuite, le passage de la fin (l.14 à 26) illustre l’idolâtrie condamnée par l’auteur. La prosternation, qui est une attitude physique qu’on peut avoir devant le roi doit être réservée à Dieu et non à l’homme. Par ailleurs, même Dieu ne souhaite pas ce signe de soumission quoi est sans importance car ce « n’est qu’une cérémonie extérieure « (l.15-16). Diderot désapprouve le cérémonial de la cour en vigueur à l’époque. On a de nouveau une concession avec « Un anglais […] « (L.21 à la fin), où Diderot évoque l’Angleterre, car là-bas fléchir le genou est convenable puisque ce n’est qu’un « cérémonial « (l.22) et non pas un « lèse majesté « (l.26) qui est une atteinte au souverain quel qu’il soit et aux signe de sa majesté. Pour conclure cet extrait défini l’autorité par consentement mais il est aussi une critique de la monarchie absolue de droits divins. Diderot donne de l’importance à cette autorité afin de critique la monarchie en place en France à cette époque. L’article est construit rigoureusement. Bien qu’athée, Diderot parle de la présence de Dieu dans sa définition d’autorité. Il semble conseiller une soumission de l’homme à Dieu mais une prise de position comme celle-ci peut être une remise en cause de la religion et du cléricalisme lié à la politique, mais aussi, il tente peut-être de dire que la soumission totale n’existe pas puisqu’il ne croit pas en Dieu.
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