automobile, industrie.
Publié le 26/04/2013
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Vers 1911, plus de 600 000 voitures circulent sur les routes américaines, beaucoup plus que dans les pays européens, mais la plupart de ces véhicules fonctionnent encore à la vapeur ou à l’électricité.
La France est, en 1913, le premier exportateur
mondial d’automobiles.
L’industrie nationale est passée d’une production de 1 850 véhicules en 1898, à 45 000 à la veille de la Première Guerre mondiale.
Les Établissements Renault, qui ont produit 6 véhicules en 1898, en commercialisent près de
4 500 en 1913.
Cette année-là, 34 000 véhicules sont fabriqués par les usines de Grande-Bretagne et 23 000, par leurs homologues allemandes.
Cependant, le total européen représente moins du quart de la production américaine.
Un revenu par habitant plus élevé, des techniques de production en grande série, et une population éparse facilitent le développement de cette technologie sur le Nouveau Continent.
Vers 1914, les États-Unis comptent un véhicule pour 77 habitants,
alors que la Grande-Bretagne en compte un pour 165, la France, un pour 318, et l’Allemagne, un pour 950.
3. 3 Production en grande série
En 1798, Eli Whitney a déjà standardisé la production de mousquets dans sa manufacture d’armes, à Hamden, près de New Haven ; en 1858, en Allemagne, il existe des machines à imprimer le papier peint en série ; et dans les années 1860 les
usines de viande de Chicago ont mis au point des chaînes de production.
Dès 1902, l’Oldsmobile est, elle aussi, fabriquée en série.
Pour produire, à partir de 1908, le modèle T, Ford combine ces approches jusqu’alors dispersées.
La fabrication de produits standardisés — permettant l’interchangeabilité des pièces — sur des lignes de production mobiles, avec des opérations
partagées et simplifiées aux postes de travail, est mise en place dans l’usine Ford d’Highland Park, en 1913.
La rentabilité de la production est telle que des voitures sont construites à des prix de plus en plus bas.
Une automobile quitte la chaîne
toutes les 10 secondes, à un rythme annuel de 2 millions, permettant ainsi l’essor de la compagnie au cours des années vingt.
Ces techniques sont réutilisées par les constructeurs européens, notamment Morris en Grande-Bretagne, Citroën en France, Opel en Allemagne, FIAT en Italie et, bien sûr, les usines Ford implantées à l’extérieur des États-Unis.
À cette époque, les
États-Unis et le Canada totalisent plus de 90 p.
100 de la production mondiale de véhicules.
3. 4 Concurrence internationale
Les gouvernements européens décident de protéger leurs industries automobiles de la concurrence américaine par l’application de tarifs douaniers spécifiques et l’établissement de quotas.
En 1932, le quota du Royaume-Uni était de 33,3 p.
100, celui
de l’Allemagne de 25 p.
100, celui de la France de 45 à 70 p.
100, et celui de l’Italie de 18 à 23 p.
100.
En 1929, l’Amérique du Nord construit 4,8 millions de véhicules et l’Europe de l’Ouest seulement 554 000.
Pendant l’entre-deux-guerres, un grand nombre de petites sociétés automobiles sont résorbées par les plus grandes, dans la plupart des pays constructeurs.
Vers 1939, l’industrie américaine est dominée par General Motors qui, grâce à une meilleure
stratégie commerciale, a connu de meilleurs résultats que Ford dans les années 1930.
Chrysler suit les deux géants à bonne distance.
En Allemagne, le marché est dominé par Opel (acheté par GM en 1928), Mercedes, Benz et Auto Union.
En France,
Renault, Peugeot et Citroën règnent sur l’industrie automobile.
En Grande-Bretagne, Morris est en étroite concurrence avec Austin, suivi de Ford, Vauxhall (GM), Standard et Rootes.
3. 5 Bouleversements récents
La période postérieure à 1945 est celle d’une expansion fondée sur la rentabilité et sur la rationalisation de la production.
En 1950, l’Europe réalise 13,6 p.
100 de la production mondiale, qui s’élève à 8,2 millions de véhicules.
Le nombre de
constructeurs traditionnels continue de diminuer.
Au Royaume-Uni, les principaux constructeurs automobiles fusionnent pour former British Leyland dans les années 1960, qui devient Rover en 1986, pour être finalement acheté par BMW en 1994.
En
France, dans les années 1970, Peugeot acheta Citroën et prend le contrôle de Chrysler Europe en Grande-Bretagne, en France et en Espagne.
La totalité de l’industrie automobile italienne, à part quelques minuscules unités, est détenue par FIAT.
Dominée par des sociétés gigantesques sur des marchés oligopolistes, cette industrie a cependant connu d’importants bouleversements, dont l’avènement de l’industrie automobile japonaise.
La production nipponne passe de 165 094 unités en 1960,
à près de 10 millions en 1990.
Par ailleurs, la modification des législations douanières au début des années 1960 se révèle profitable surtout pour les producteurs européens et japonais, en raison du manque d’adaptation des véhicules de fabrication américaine à la plupart des
marchés extérieurs.
Depuis la fin des années quatre-vingt, de nouveaux pays tentent de pénétrer sur ce marché.
En 1995, l’industrie automobile sud-coréenne semble être une force montante, même si depuis quelque temps l’industrie automobile asiatique ne fait plus
figure d’épouvantail comme cela a pu être le cas dans les années 1980 et 1990.
À l’inverse, ce sont aujourd’hui les constructeurs occidentaux qui conquièrent le marché asiatique en prenant des participations significatives dans le capital de ces
sociétés, à l’exemple de Renault qui, après être devenu l’actionnaire de référence de Nissan, s’apprête à racheter le constructeur coréen Samsung.
L’Inde, la Chine et la Russie sont, par ailleurs, susceptibles de développer d’importants marchés
nationaux, ces marchés dits émergents attirant investissements et capitaux.
À l’heure actuelle, les plus grandes multinationales sont General Motors (premier constructeur mondial avec plus de 7,5 millions de véhicules produits en 1999) et Ford (6,8 millions de véhicules produits cette même année, suivies par Toyota
(4,93 millions de véhicules), Volkswagen (4,80 millions de véhicules) et Nissan, qui depuis son alliance avec le constructeur français Renault est devenu le cinquième constructeur mondial.
Viennent ensuite Chrysler, suivi de FIAT qui a cédé 20 p.
100
de son capital à General Motors, Honda, Mitsubishi et Mazda.
Les six premiers constructeurs mondiaux qui, tous, ont une capacité de production supérieure à quatre millions de véhicules, représentent 61 p.
100 du marché mondial de l’automobile, un
marché qui affirme chaque année sa structure oligopolistique, les fusions succédant aux rachats et aux prises de participation diverses.
De nombreux observateurs prédisent qu’à l’horizon 2010, ces six constructeurs contrôleront 90 p.
100 du marché.
Les constructeurs européens sont plus étroitement liés à leur région, même si la société allemande Volkswagen et l’Italien FIAT possèdent d’importantes unités de production en Amérique du Sud.
Les sociétés européennes multinationales sont les plus
importants fabricants de pièces détachées et les plus grands constructeurs de camions, parmi lesquels Mercedes-Benz et Volvo.
Dans le reste du monde, la plupart des constructeurs automobiles sont des filiales de constructeurs américains, japonais et européens.
Dans des pays comme la Malaisie, la Chine et l’Inde, la production est gérée par des sociétés locales, mais toujours
avec l’appui de grands groupes étrangers.
Au milieu des années quatre-vingt-dix, seules les sociétés coréennes Hyundai, Daewoo, Kia, Ssang Young et Samsung ont rejoint les rangs des constructeurs indépendants, capables de financer, de concevoir
et de produire leurs propres véhicules..
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