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Au chapitre 25 de Candide, Voltaire fait dire au noble vénitien Pococurante que Candide interroge sur ses goûts littéraires : <4 Les sots admirent tout dans un auteur estimé. Je ne lis que pour moi ; je n'aime que ce qui est à mon usage.» Partagez-vous cette conception de la lecture? Vous répondrez en justifiant vos propos par des exemples précis empruntés aux oeuvres que vous avez lues ou étudiées.

Publié le 22/02/2012

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voltaire
Voltaire avait une habitude qui correspond bien à ce point de vue de Pococurante. Quand il estimait particulièrement l'oeuvre d'un auteur, il en extrayait les pages qu'il appréciait le plus pour s'en faire une anthologie maniable. Il procéda par exemple ainsi avec Rabelais. Nous avons rencontré à plusieurs reprises le problème du choix. Maupassant explique que le romancier choisit dans le réel les éléments qu'il agencera pour produire un effet dominant. Le lecteur doit choisir parmi les auteurs et à l'intérieur de l'oeuvre d'un auteur donné. Voltaire s'insurge ici contre une sorte de fanatisme qui conduit à diviniser un écrivain ou un philosophe. L'homme est toujours tenté par ce qui va lui éviter la peine de penser. Diviniser un auteur, en faire son gourou ou son prophète, va dans ce sens. C'est une manière de se trouver ce que l'on appelait autrefois un directeur de conscience. Le lecteur doit être autonome, actif. Dans le travail de problématisation, il pourrait être intéressant d'aborder la question des oeuvres au programme. Que faire dans le cas d'oeuvres imposées? On pourrait montrer la possibilité d'un choix à l'intérieur de ce cadre contraignant. Ainsi, chacun Autres sujets commentés I 367 peut puiser dans Les Fleurs du mal et dans Le Spleen de Paris pour se constituer une anthologie personnelle.

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