Article paix Damilaville ( commentaire de texte )
Publié le 21/03/2011
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Au XVIII° siècle, siècle des Lumières sont apparues de nouvelles idées mais aussi une grande contestation de la part de certains auteurs comme Diderot. C'est sous la direction de celui-ci que paraît L'Encyclopédie, projet visant à rassembler toutes les connaissances acquises à l'époque mais également à diffuser cette contestation. L'article \"Paix\" de L'Encyclopédie d'Etienne-Noël Damilaville dénonce le bouleversement de la guerre pour mettre en valeur les bienfaits de la paix. Nous pouvons alors nous demander comment un texte neutre peut-il dénoncer les méfaits de la guerre. Nous étudierons dans un premier temps la structure de l'extrait qui passe de l'hypothèse à la réalité, puis les raisons des guerres et enfin le fait que le texte soit violemment dénonciateur. La structure passe de l'hypothèse à la réalité. L'hypothèse est l'irréel du présente c'est à dire qu'il y a une absence de raison. L'hypothèse est reconnaissable par le mot \"si\" dès la première ligne. Ce mot nous dit que si les hommes privilégient la raison, ils arrêteraient la guerre et ses horreurs. C'est donc une supposition et non une réalité. L'utilisation du conditionnel dans la subordonnée montre que cette hypothèse est purement irréelle. Dans cette même phrase l'énumération de l'adverbe \"point\" qui montre la négation insiste sur le fait que ce n'est pas réel. Le texte ne reste pas que sur l'hypothèse. En effet à partir de la ligne 23 le mot \" mais \" nous souligne le fait qu'il y a une contradiction. Nous avons donc un retour définitif à la réalité. Le groupe de mot \" Fatalité déplorable \" ligne 23 démontre que la réalité est tout autre, comparé à l'hypothèse qui a été émise précedemment. Ces mots nous montre que les hommes vivent dans une méfiance constante et réciproque, qu'une raison puérile les ammène à faire la guerre. Ce texte est donc construit sur une opposition entre réalité et utopie ( monde idéal ) pour rapporter les méfaits de la guerre mais, ce n'est pas le seul moyen utilisé par l'auteur. Il nous énonce les causes de la guerre. La guerre est due à l'homme général mais surtout aux hommes de pouvoir. En effet l'absence de raison chez l'être humain est une des raisons de la guerre. Si l'humain a un tentinet de réflexion, de raison, il se livrerait pas constamment aux fureurs de la guerre pour des raisons puériles : lignes 15-17 \" si la raison gouvernait les hommes [...] on ne les verrait point se livrer inconsidérément aux fureurs de la guerre \". La jalousie est également une cause venant des hommes. En effet, ils sont jaloux du bonheur dont jouissent autrui, ils veulent donc détruire le bonheur des autres; ils n'acceptent également pas le fait que la nature a donné plus de biens aux autres peuples : lignes 18 à 21. Ce ne sont pas que les simples hommes qui sont toutes les raisons des guerres, il y a également les hommes de pouvoir. En effet, le comportement des hommes de pouvoir favorise la guerre. \" Les nations veient entre elles dans une défiance réciproque perpétuellement occupées à repousser les entreprises injustes des autres ou à en former elles-mêmes, les prétextes les plus frivoles leur mettent les aimes à la main \" lignes 23 à 26. Cette phrase nous démontre les peuples se méfient entre-eux ce qui finit par provoquer une guerre. Les hommes hauts placés n'interviennent pas. Ils ne se préoccupent pas alors de cette défiance qui pourrait tuer des personnes et provoquer alors la guerre. \" Les souverains sentiraient que des conquêtes payées du sang de leurs sujets ne valent jamais le prix qu'elles ont coûté. \", l'emploi du conditionnel avec le verbe \" sentir \" dans cette phrase nous montre que c'est une éventualité que ce n'est pas la réalité. Nous supposons donc que les souverains envoient leurs sujets pour des conquêtes et qu'ils n'ont pas conscience des vies qu'elles enlèvent. Les hommes partent alors faire la guerre pour leurs souverains. Les princes veulent aussi agrandir leurs territoires. Pour arriver à leurs fins, ils envoient des hommes à la guerre : ligne 28 \" Les passions aveugles des princes les portent à étendre les bornes de leurs Etats. \". Derrière les causes de la guerres dûes aux hommes en général mais plus particulièrement aux politiciens se cache un texte violemment dénonciateur. La présence de l'écrivain insiste sur le fait que le texte soit violemment dénonciateur. L'auteur nous fait part de ses sentiments. Nous le trouvons à la ligne 15 lorsque Damilaville parle d'une utopie. Cette hypothèse se fait avec humour, ce qui dénonce le fait que la raison ne se trouve pas dans l'esprit des hommes. Nous pouvons également ressentir la subjectivité de l'auteur à travers un vocabulaire souvent de connotation négative : ligne 18 \" acharnement \", ligne 23 \" fatalité déplorable \", lignes 33-34 \" guerres injustes et cruelles \", ligne 36 \" carnage inutile \". Damilaville nous fait part de son point de vue sur les guerres. D'après les expressions précédentes relevées, exprimé de façon explicite, l'auteur trouve que les guerres sont inutiles, injustes et horribles. La présence de l'auteur dans l'article n'est pas la seule justification du fait que le texte soit violemment dénonciateur. Nous avons également les effets dévastateurs de la guerre. En effet, les attrocités de la guerre nous sont clairement exprimées. Nous avons le champ lexical de l'horreur : \" sang (ligne 36), carnage (ligne 36), victime (ligne 39), immolé (ligne39) ...\". Ce champ lexical nous démontre ce qui s'est passé durant les guerres. L'énumération \" de champs dévastés, de villes réduites en cendres \" ligne 34 montre quelles sont les conséquences de la guerre sur la nation. Les expressions \" le sang du citoyen \" ligne 36, \" ce carnage \" ligne 36 et \" le bonheur de ses peuples est la première victime \" ligne 38, font prendre conscience des conséquences de la guerre sur l'homme. Ces guerres engendrent une dénonciation au niveau politique. En effet comme nous l'avons expliqué auparavant, les hommes de pouvoirs sont souvent la cause des guerres. En plus de cela, ils ne se préoccupent pas de leurs sujets. \" Les passions aveugles des princes [...] peu occupés du bien de leurs sujets \" lignes 28-29 : Les princes s'en moquent de leurs sujets qui sont les guerriers. Tout ce qu'ils veulent c'est agrandir leur territoire, ils sont égoïstes et ne pensent qu'à leurs personnes. Les hommes de pouvoir ne se préoccupent que de leur gloire personnelle : \" ce carnage inutile n'a servi qu'à cimenter l'édifice chimérique de la gloire du conquérant \" lignes 36-37. C'est une autre forme d'égoïsme. Nous avons vu que dans l'extrait de l'article, nous trouvons une opposition entre hypothèse et réalité, puis que les guerres sont dûes aux hommes notamment ceux qui ont du pouvoir et que le texte était violemment dénonciateur à travers la présence du narrateur, des effets dévastateurs de la guerre et l'égoïsme des hommes de pouvoirs. Nous pouvons conclure que Damilaville utilise un style d'écriture assez explicite alors que d'autres grands auteurs favorisent plutôt un style implicite pour faire passer un message comme Voltaire pour Candide.
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