Article de presse: Un affrontement désastreux
Publié le 22/02/2012
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avec des alliés imposés et improvisés plus que souhaités.
Avec l'armée Belge, la liaison avait fini par se faire mais le général Billotte n'a jamais eu l'autorité nécessaire pour commander legénéralissime belge, le roi Léopold.
Celui-ci a refusé, contrairement à l'avis de ses ministres, que l'armée belge passe, s'il le faut,en France pour continuer le combat commun il a refusé d'abandonner le territoire national.
Après dix jours de combat, il a estiméque ses troupes n'étaient plus en état de combattre et il n'a pas exécuté, de son propre chef, une partie de la manoeuvre décidéepourtant, la veille, avec le nouveau généralissime français, le général Weygand puis, six jours après, le 27 mai, le roi décide decapituler et il envoie un plénipotentiaire à l'ennemi sans prendre l'avis de ses alliés.
Les choses avaient été à peine différentes avec les Anglais.
Ils avaient pris soin de préserver, dès le commencement, lapossibilité de se dégager, puisque le commandant de leur corps expéditionnaire pouvait en appeler à son gouvernement desdécisions françaises.
Lord Gort ne tarda pas à en user dès le 20 mai, il avait perdu toute confiance dans l'issue des combats le22 mai, il n'exécuta pas une manoeuvre mise au point pourtant avec le général Weygand il éloigna " vers le Nord " les deuxdivisions qui devaient attaquer vers le sud pour rompre l'encerclement il rendit ainsi inévitable l'embarquement du corpsexpéditionnaire britannique.
Si les combats que les Français ont livrés n'ont duré que quarante-cinq jours, ils n'en ont pas moins été meurtriers, puisque lenombre des morts a été de plus de cent mille hommes, et le nombre de blessés de deux cent mille.
Les aviateurs, surtout, se sontbien battus ils ont eu presque 50 % de pertes mais ils ont descendu plus d'avions ennemis qu'ils n'en ont perdu.
Il reste que laplupart des soldats ont été mal à l'aise dans le baptême du feu et terrorisés par les attaques des avions en piqué.
Il reste aussi,comme Guderian l'avait dit à Hitler après la campagne de Pologne, que les blindés sont économes de vies humaines bien queplus exposées, puisque constamment en situation offensive, les troupes allemandes n'avaient perdu que vingt-sept mille hommes,une grande victoire à bon marché.
Mais, incontestablement, l'armée française a été constamment dépassée par les événements elle était mal préparée à la guerredes machines et du mouvement.
Partout, le commandement a pris des décisions qui s'imposaient avec une lenteur telle qu'ellesétaient périmées au moment d'être appliquées ainsi, le 10 mai, la plupart des unités ne s'étaient mises en marche qu'aprèsplusieurs heures d'attente, si bien que les Allemands étaient déjà au Luxembourg et que, notamment, le flanc gauche de Guderian,très exposé, était protégé.
C'est seulement le 14 mai au soir que le général Georges décide de faire appel à des unités du 2 e
groupe d'armées dont il a compris qu'elles étaient inutiles derrière la ligne Maginot : le résultat est qu'elles cheminent moins viteque les panzers ennemis elles arrivent dans la bataille en ordre dispersé, et trop tardivement.
C'est seulement le 15 mai que lemême général Georges ordonne le repli aux troupes aventurées en Belgique elles sont déjà en passe d'être tournées.
Le 19 mai,le général Gamelin mesure lucidement la gravité de la situation et préconise les mesures propres à y remédier mais il n'intervientpas dans la bataille, tout en déclarant que c'est une " question d'heures " , si bien que le général Weygand, qui adopte dans sesgrandes lignes le plan de son prédécesseur, ne peut le mettre en oeuvre que le 25, trop tard.
Avec la vitesse, l'autre règle de la guerre moderne, que les Allemands ont su appliquer, à savoir que les blindés, engagés enmasse, peuvent forcer le succès, les Français ne l'appliquent pas leurs divisions cuirassées sont engagées séparément et, commeil leur manque toujours quelque chose, leur engagement est défectueux.
La première division manquait d'éléments dereconnaissance et d'infanterie, elle arrive trop tardivement sur son objectif après une panne d'essence, et elle doit retraiter : latroisième, qui est incomplète et qui manque d'entraînement et de radio, est " placée en position défensive ", au lieu d'être lancée àl'attaque, par le général de corps d'armée auquel elle est rattachée : seule la quatrième, du colonel de Gaulle, a attaqué le corpsde Guderian avec quelque succès initial, mais faute d'infanterie et d'artillerie, elle s'est retirée.
Il est certain que, de ce fait, des occasions ont été manquées : si elles avaient été saisies, elles n'auraient probablement pas suffipour retourner la situation, mais elles auraient retardé l'adversaire et permis de gagner un temps précieux c'est ce qui s'est passé,par exemple, lorsque l'ardent Guderian avait étiré ses trois panzers sur plus de 100 kilomètres et qu'un vide s'était créé entre lesblindés et l'infanterie, qui n'avait pas suivi or il ne fut attaqué dans cette périlleuse situation qu'à deux reprises par la 4 e division cuirassée du colonel de Gaulle pas plus là qu'ailleurs le commandement français n'avait pu concentrer assez de forces pourstopper un adversaire porté par le succès.
HENRI MICHEL Le Monde du 10 mai 1980.
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