Article de presse: L'échec de la SDN
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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Si le conseil est saisi, il s'efforce de régler le litige ou, en cas d'échec, publie un rapport préconisant une solution.
Le rapport estadopté soit à l'unanimité (les parties en cause n'étant pas décomptées), soit à la majorité.
Dans le premier cas, " les membres dela Société s'engagent à ne recourir à la guerre contre aucune partie qui se conforme aux conclusions du rapport " dans le second,ils " se réservent le droit d'agir comme ils le jugeront nécessaire pour le maintien du droit et de la justice " (art 15).
Si un Etatrecourt à la guerre, au mépris de ses engagements, les autres rompent toute relation avec lui et " le conseil a le devoir derecommander aux divers gouvernements intéressés les effectifs militaires, navals et aériens par lesquels les membres "contribueront " aux forces armées destinées à faire respecter les engagements de la Société " (art.
16).
Tel est le dispositif.
Il servira peu.
A son actif : la création à La Haye d'une Cour d'arbitrage (aujourd'hui incorporée à l'ONU)et le règlement de différends d'une portée limitée (entre la Pologne et la Lituanie, la Finlande et la Suède, la Colombie et lePérou), mais elle reste impuissante devant une agression aussi flagrante que celle d'un Etat membre, l'Italie, contre un autre,l'Ethiopie (1935).
Dès l'origine, le système de sécurité, qui portait pourtant la marque de Wilson, était frappé de précarité par le refus du Sénataméricain d'approuver le traité de Versailles, le pacte de la SDN et les garanties promises à la France (les 19 novembre 1919 et20 mars 1920).
Au démocrate Wilson, d'ailleurs gravement malade, succède un républicain, Harding, élu en novembre 1920, auxcris d' " Amérique d'abord ".
Hitler sait, quand la crise de 1929 lui livre l'Allemagne, qu'il n'a rien à craindre des Etats-Unis, pour un temps du moins...
Si les Américains avaient déserté la sécurité collective, ils n'avaient pas pour autant renoncé au désarmement (le quatrième pointde Wilson préconisait la réduction des armements).
Ils acceptent donc de participer en février 1932 à Genève avec les membresde la SDN et l'URSS (qui n'y était pas encore admise) à une conférence du désarmement qui allait aggraver plus qu'atténuer lesdissensions entre les anciens alliés.
Pour la France, le désarmement passe par la sécurité.
Aussi la première initiative d'André Tardieu, président du conseil etministre des affaires étrangères, est-elle de proposer à Genève une force internationale qui tombe dans l'indifférence et lescepticisme.
Les Allemands jugent le projet " irréaliste " et proposent une négociation bilatérale.
Les Britanniques s'en inquiètentet les Français, qui s'apprêtent à jouer la carte soviétique à la grande irritation des Allemands (traité de non-agression franco-soviétique du 29 novembre), refusent (11 septembre).
Les Allemand répliquent trois jours après en annonçant qu'ils ne siègent plus à la conférence du désarmement sans avoir obtenule principe de l' " égalité des droits ".
Premier chantage qui reflète la monté du nazisme : le 31 juillet, Hitler a obtenu son premieret unique succès dans une élection libre avec 230 sièges au Reichstag sur 608.
Sous la pression des Américains et surtout des Britanniques, le président du conseil Edouard Herriot finit par dire que la Franceadmet l'égalité des droits " dans un régime qui comporterait pour toutes les nations, comme pour elle-même, la sécurité ".
Le 10décembre, l'accord est conclu : l'Allemagne obtient l'égalité des droits.
Le gouvernement français n'est pas convaincu de la bonne foi allemande.
Il s'emploie à faire connaître aux alliés de la guerremondiale, à la Grande-Bretagne, surtout, la réalité des manquements de l'Allemagne à ses engagements et son réarmementclandestin.
Le 14 octobre 1933, le délégué britannique à Genève, Sir John Simon, annonce que la Grande-Bretagne, les Etats-Unis, la France et l'Italie entendent soumettre l'Allemagne à une " période probatoire " de huit ans avant de réduire leurarmements.
Le jour même, Hitler joue son va-tout.
Il a envisagé le pire et mis l'armée en état d'alerte au cas où la SDN, arguant des violations des clauses du traité de Versailles,notamment sur l'armement, voudrait recourir à des sanctions.
Mais l'émotion mise à part, la réaction est insignifiante.
Pas question de rétorsion.
Hitler peut proclamer : " l'histoire dira quel'honneur du peuple allemand, perdu un 11 novembre, a été restauré un 12 novembre, quinze ans plus tard..
" Et le vieuxmaréchal-président Hindenburg appelle à la " solidarité " avec un " caporal bohémien " qu'il méprisait.
Hitler n'a plus qu'à suivre sa voie toute tracée.
Tandis que la France s'abîme dans les dissensions et que le Quai d'Orsay tentede poursuivre le rapprochement avec Moscou et Rome et de sensibiliser l'Europe centrale et orientale au nouveau dangerallemand, le Führer met l'Allemagne au pas, rétablit le service militaire obligatoire (16 mars 1935), militarise à outrance, réoccupela zone rhénane démilitarisée à Versailles (7 mars 1936), se fixe comme objectif " un grand espace vital " (5 novembre 1937),annexe l'Autriche (12 mars 1938), obtient le démembrement de la Tchécoslovaquie avant de l'occuper tout entière (16 mars1939) et d'envahir la Pologne (1 er septembre 1939)..
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