Article de presse: La mode allemande s'empare du théâtre
Publié le 22/02/2012
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1985 - L'accroissement de la part de la culture dans le budget de l'Etat décidé par le gouvernement socialiste en 1981 a été un fait marquant de la vie du théâtre dans la période 1975-1985.
Au cours de la même décennie, le simple mécanisme de la confirmation des valeurs, ou simplement de l'ancienneté, a conduit aux commandes de plusieurs hauts lieux du théâtre des créateurs décisifs, comme Antoine Vitez à Chaillot, Daniel Mesguich à Saint-Denis, ou Marcel Maréchal au nouveau Grand Théâtre de Marseille-cela grâce à l'appui de Gaston Defferre.
L'augmentation de la manne publique, non pas gigantesque mais tout de même sensible, freinée parfois, ou au contraire prolongée par une concurrence entre des municipalités de droite et des ministères de gauche, a donné naissance à quantité de troupes de théâtre supplémentaires-ce qui signifie que la pratique du théâtre, dans les lieux d'enseignement, dans des clubs, a connu une relance. Les candidats aux écoles de théâtre, aux conservatoires, se sont présentés plus nombreux.
Mais l'argent, dans les théâtres tout comme ailleurs, quel allait être son emploi ? Qu'allaient réaliser ces théâtres nationaux ou ces jeunes compagnies ? Voilà ce que ne pouvaient prévoir les nouveaux gouvernants, voilà même ce qu'ils ne pouvaient orienter, en république bourgeoise.
Cette période 1975-1985 a vu un envahissement des scènes par des oeuvres d'origine allemande, conséquence lointaine de la vogue de Bertolt Brecht, conséquence plus rapprochée de l'engouement des metteurs en scène français pour des metteurs en scène allemands, comme Peter Stein. Cette mode allemande a d'ailleurs permis de créer en France des oeuvres tout à fait remarquables, soit anciennes comme celles de Lessing, soit actuelles comme celles de Handke ou de Bernhardt.
Pas plus dans cette période que dans une autre, il n'est possible de dégager une tendance d'ensemble de la création dramatique. D'un côté, des artistes comme Chéreau, Mnouchkine, Planchon, ont misé sur la somptuosité du décor de l'autre côté nombre de créateurs, parmi les plus doués, ont privilégié le jeu pur et simple de l'acteur aux prises avec un grand texte : Gérard Desarthe jouant seul Jean-Jacques Rousseau, Serge Reggiani jouant seul le duc de Saint-Simon, ont été parmi les plus riches heures de cette décennie du théâtre.
Juillet 1986
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