Article de presse: La grand-messe de Versailles
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
«
CNEC comme la bannière sonore du mouvement.
" Une sorte de cri de ralliement ", disait Pierre Bellemare, enthousiaste, quidans cet immense espace sonore, demandait régulièrement " à la régie d'envoyer " l'hymne plébiscité.
" Quand tu chantes, jechante avec toi liberté ", chantait l'avenue.
" Quand tu pleures, je pleure aussi ta peine...
".
" Contre-réforme, contre-révolution "
Que retenir encore de ce que les participants qualifiaient de " marée humaine ", de " fleuve ", parfois de " peuple de Dieu enmarche " ? Que la manifestation a été de bout en bout très bien maîtrisée par les organisateurs.
Qu'un style modéré avait étéretenu et que les traces de forte hostilité à l'école laïque, au ministre de l'éducation, au gouvernement avaient été effacées aumieux.
Des slogans de portée générale " Ecole libre vivra.
Pays libre, école libre ", étaient relancés par le service d'ordre àchaque fois que des groupes, très minoritaires, se prenaient à réclamer la démission d'Alain Savary.
Les " politiques ", surtout, ont eu, tout l'après-midi, fort à faire pour apparaître dans une foule qui, très habilement, avait aussipour fonction de masquer les signes de récupération ou de débordements.
La manifestation aura peu vu Jacques Chirac etjusqu'au podium d'arrivée, même pendant les discours, le carré des élus à écharpe tricolore fut discrètement bloqué, entravé,sous le prétexte du succès même du défilé.
Ainsi, on chercha, en vain, Jean-Marie Le Pen, et Anne-Aymone Giscard d'Estaingfut signalée quelque part dans les rangs du lycée Saint-Jean de Passy.
Une seule banderole " ultra ", finalement, parvint à se montrer là où il convenait de se faire voir : " Contre-réforme, contre-révolution "...
Ces mots dépassèrent un temps les têtes des premiers rangs, puis s'inclinèrent.
Dans le soleil couchant, il n'y avait plus qu'unemasse informe, immobilisée sur l'avenue, à qui il ne restait plus bientôt qu'à se disperser dans le calme.
Il ne fallut pas plus d'unedemi-heure, pour faire abandonner la place à sans doute près de 600 000 personnes.
PHILIPPE BOGGIO Le Monde du 6 mars 1984.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Article de presse: Le grand chantier du " capitalisme rouge "
- Article de presse: La princesse au grand coeur
- Article de presse: La crise économique : un grand remue-ménage
- Article de presse: Le grand dessein de Richard Nixon
- Article de presse: Succès et faiblesse du Grand bond