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armes légères.

Publié le 26/04/2013

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armes légères. 1 PRÉSENTATION armes légères, armes à feu pouvant être portées et utilisées par un seul individu sur le champ de bataille, contrairement aux pièces d'artillerie. 2 DIVERSITÉ DES ARMES LÉGÈRES Les armes légères constituent un élément essentiel des armes d'infanterie, qui comprennent également les armes blanches (baïonnette, couteau de commando), les grenades et lance-grenades, les mortiers légers (de calibre égal ou inférieur à 120 mm), les armes antiaériennes et antichars légères (canon sans recul, lance-roquettes et missiles légers, et même canons de calibre inférieur ou égal à 40 mm, automatiques ou non, sur affûts légers), les mines antichars et antipersonnel, et certains matériels spéciaux (lance-flammes, par exemple). Les armes légères, au sens strict du terme, comprennent les armes de poing (pistolets et revolvers), les armes d'épaule (fusils de guerre à canon lisse ou rayé), les pistolets-mitrailleurs (mitraillettes), les fusils-mitrailleurs et les mitrailleuses. Par convention également ne seront considérées comme armes légères que les armes à feu de calibre inférieur à 20 mm (au-delà, on parle de pièces d'artillerie). Les armes de chasse, de défense et de sport utilisées par les particuliers relèvent essentiellement des deux premières catégories : armes de poing et d'épaule. La définition des armes de guerre et leur réglementation varie d'un pays à l'autre. En général, on considère que toute arme automatique -- et toute arme pouvant tirer des munitions dépassant un certain calibre et une certaine puissance -- est une arme à vocation essentiellement militaire. La détention de ces armes de guerre (armes dites de première catégorie) par des particuliers (civils) est en principe interdite en France (loi du 18 avril 1939), sauf dans quelques cas spécifiques. La législation française considère comme étant des armes de guerre : les pistolets tirant une munition de calibre supérieur ou égal à 7,65 mm, toute arme tirant une munition de guerre et toute arme automatique ou à répétition dotée d'un chargeur de plus de 10 cartouches. Les armes à usage civil doivent être déclarées, et peuvent être soumises à une autorisation, de même que leurs munitions (voir vente d'armes). Par extension, on qualifie d'armes légères les armes collectives faciles à transporter et à mettre en oeuvre, développées à partir d'armes individuelles (armes automatiques lourdes, mitrailleuses en particulier). Par convention, on considère qu'une arme collective, dans cette catégorie, doit être transportable en deux ou trois fardeaux au maximum, à dos d'homme. 3 HISTORIQUE Les premières armes légères font leur apparition très tôt : ce sont en fait des versions à échelle réduite des pièces d'artillerie. 3.1 Bâtons à feu Au début du XIVe siècle apparaît le bâton à feu, sorte de tube de fer ou canon lisse, fermé à une extrémité, la culasse, où se trouve aménagé un orifice appelé lumière servant à la mise à feu. Ce canon est bientôt monté sur un support en bois prolongé vers l'arrière, permettant de le maintenir sous le bras. Le tube est chargé par la bouche d'une balle sphérique et de poudre ; la mise à feu s'effectue en insérant un fer rougi ou une mèche (chanvre enduit de salpêtre) dans la lumière. Par la suite, on dote la pièce d'une cavité évasée, le bassinet, placée sur le dessus ou sur le côté qui communique avec l'intérieur du canon par la lumière ; le bassinet reçoit une petite charge de poudre très fine (pulvérin) mise à feu en y appliquant la mèche, la déflagration se propageant par la lumière jusqu'à la charge principale (amorçage). Ce principe reste celui des armes à feu, pièces d'artillerie comprises, jusqu'au 3.2 XIXe siècle. La platine à mèche Vers le milieu du XVe siècle, on perfectionne le système de mise à feu du bâton à feu (ou escopette), de manière à libérer l'attention du tireur, qui peut alors se concentrer sur la visée. Pour cela, on fixe la mèche sur la partie supérieure d'une pièce en S, le serpentin, pivotant autour d'un axe. La pression du doigt sur la partie inférieure du serpentin abaisse la mèche, qui vient directement au contact du bassinet. On perfectionne par la suite ce dispositif en le dotant d'un mécanisme inspiré de celui de l'arbalète ; le serpentin tend un ressort de rappel, libéré par une gâchette qu'actionne la détente. Cette détente est actionnée par le doigt du tireur, qui n'a plus qu'à accompagner le mouvement. Cette platine à mèche est bientôt complétée par un couvre-bassinet, qui retient la poudre d'amorçage jusqu'au moment du coup, tout en la protégeant de l'humidité (fin du Une modification de la forme de la crosse, permettant de tirer en tenant l'arme à l'épaule, donne naissance à l'arquebuse, au début du XVIe XVe siècle). siècle. En raison de son poids, il faut la caler sur une fourche, dite fourquine. Une variante encore plus lourde est inventée par les Espagnols à la même époque : le mousquet qui, bénéficiant d'allègements et de perfectionnements successifs, devient l'arme à feu par excellence de l'infanterie. En raison du poids de l'arme et du fourniment (harnais de corps portant les munitions en bandoulière, qui est remplacé à la fin du XVIIe siècle par une sacoche, la giberne), et par conséquent de la lenteur du chargement, on doit protéger arquebusiers et mousquetaires par des détachements de piquiers. C'est pourquoi on préfère doter l'arme à feu d'un complément la transformant en pique : la baïonnette, fixée sur le canon, apparaît au milieu du XVIIe siècle (à Bayonne, semble-t-il), et est perfectionnée par Vauban, qui met au point la baïonnette à douille, permettant le tir. 3.3 La platine à rouet La platine à rouet apparaît au début du XVIe siècle. La mèche, sensible aux intempéries, et susceptible de s'éteindre lorsqu'elle s'abat sur le bassinet, est remplacée par l'action d'une pierre à feu (pyrite) sur la molette, mue par un ressort armé par une clé. La gerbe d'étincelles qui en résulte assure la mise à feu de la poudre d'amorçage. Le mécanisme garantit l'escamotage du couvre-bassinet au moment où le chien, dont les mâchoires tiennent la pierre à feu, s'abat sur la molette. Trop complexe et fragile (également trop coûteuse), la platine à rouet ne supplante pas la platine à mèche sur les mousquets et arquebuses de l'infanterie. En revanche, ce mécanisme est précieux pour les armes de chasse. En particulier, assurant une mise à feu affranchie des servitudes de la mèche, la platine permet le développement d'armes pouvant être tenues prêtes au tir, déjà chargées, au fourreau. C'est la raison d'être d'une arme légère, plus courte, apparue à Pistoia en Italie : la pistole ou pistolet, que l'on peut tenir d'une main, et qui devient l'arme à feu de prédilection de la cavalerie dès le milieu du 3.4 XVIe siècle. À la même époque, on note l'apparition d'armes dont le canon est rayé, afin d'en limiter l'encrassement. Les platines à silex Au milieu du XVIe siècle, on met au point une platine tirant parti de l'étincelle que provoque le choc d'un silex contre une pièce métallique : la platine à chenapan. Ce nom paraît dériver du néerlandais (Schnapp-hann « cop picorant «), décrivant l'action du chien qui, une fois le couvre-bassinet escamoté, vient battre le silex contre une plaque d'acier verticale, la batterie, simultanément rabattue au-dessus de la poudre d'amorçage. Dans ce mécanisme, comme dans les précédents, on arme le ressort de détente du chien (ou du serpentin) en tirant le chien vers l'arrière, en position « armé «, verrouillé par la gâchette qui ne le libère que par l'action du doigt sur la détente. Dans une variante améliorée, la platine des miquelets, apparue en Espagne au début du XVIIe siècle, la batterie fait corps avec le couvre-bassinet, formant une pièce en L : l'action du chien sur la batterie verticale, à l'arrière, fait basculer le L vers l'avant, découvrant la poudre d'amorçage. Ultime développement de cette lignée, la platine à silex, inventée en France au début du XVIIe siècle, donne son nom à l'arme d'infanterie : le fusil, terme désignant au sens strict la pièce métallique que vient frapper le silex (pierre à fusil) dans ce dispositif. Pour l'essentiel, la platine à silex reprend la disposition en L de la batterie et du couvre-bassinet, tout en conservant le mécanisme intérieur (et non extérieur comme sur les platines de miquelets) de la platine à chenapan. La platine à silex constitue le dispositif de mise à feu de toutes les armes de poing (pistolets) ou d'épaule (fusils, mais encore mousquetons plus courts de l'artillerie et carabines, plus légères, pour la cavalerie), de la fin du XVIIe siècle au début du XIXe siècle, pour les forces armées mais aussi pour la chasse ou la défense des particuliers. L'armée britannique en dote son fusil, le Brown Bess, adopté en 1720 ; la France fait de même pour son fusil de 1717 (dit fusil de Charleville), standardisé en 1777 (système Gribeauval). Ces deux armes, utilisées durant les guerres de la Révolution et de l'Empire, sont les premières à faire l'objet d'une production en série, standardisées, avec pièces interchangeables. Cependant, même allégé grâce aux progrès de la métallurgie, le fusil à silex exige toujours 30 à 45 secondes au moins en position debout (la plus exposée sur le champ de bataille) pour le rechargement par la bouche ; sa portée reste limitée à 250 m, et au bout d'une trentaine de coups, l'arme encrassée doit être nettoyée et refroidie. 3.5 La platine à percussion En 1807, le clergyman et inventeur écossais Alexander John Forsyth invente le système d'amorçage à percussion, utilisant la déflagration d'une substance explosant par simple choc, sans nécessiter de flamme ou d'étincelle : le fulminate de mercure. Cette amorce fulminante va permettre les progrès ultérieurs des munitions et des armes, qui aboutissent, dans les années 1880, aux armes légères actuelles, en rendant possible le développement d'armes à feu chargées par la culasse, c'est-à-dire par l'arrière du canon plutôt que par la bouche. Sur la platine à percussion, mise au point par le Français Prélat, une capsule de fulminate repose sur un téton au sommet de la lumière. Le chien, transformé en marteau, fait partir le coup en s'abattant sur l'amorce. Mais bien vite, on met au point des amorces pouvant être maintenues en place en attendant le tir : ce dispositif permet le développement des premiers revolvers, armes de poing à répétition dont le barillet comporte plusieurs chambres chargées par la bouche, avec mise à feu par amorces extérieures. Le premier modèle de ce type est celui de Samuel Colt, produit en 1836. Par la suite, on intègre l'amorce à la charge, en une seule cartouche portant la balle à sa pointe. Dès 1812, le Genevois Jean-Samuel Pauly invente à Paris un système de percussion intérieure, dans la chambre ; l'étui manquant de rigidité, on imagine un système à percuteur long (ou aiguille) traversant l'enveloppe de papier de la cartouche : c'est le principe du fusil prussien Dreyse (1841) et du Chassepot français (1866), qui vont s'affronter en 1870. Ces fusils sont à chargement par la culasse et à canon rayé, comme toutes les armes qui suivent. Puis on met au point des cartouches à étuis rigides, métalliques, assurant l'obturation de la culasse. Un système intermédiaire, la cartouche à broche, connaît un vif succès au milieu du XIXe siècle : inventée en 1828 par le Français Casimir Lefaucheux, cette cartouche métallique chargée par la culasse fait saillir à sa base une broche latérale, que le marteau vient percuter à l'extérieur de la culasse. Mais l'avenir appartient aux cartouches métalliques à percussion centrale ou annulaire, identiques pour l'essentiel aux munitions actuelles. En 1886, le chimiste français Paul Vieille invente une poudre colloïdale sans fumée, à base de nitrocellulose, qui est plus puissante, moins corrosive et de combustion plus lente que la poudre noire. 4 LES ARMES À RÉPÉTITION De nombreux systèmes de chargement par la culasse sont mis au point. Outre le canon basculant, vite réservé aux armes de chasse, on peut citer les armes à verrou de culasse, la rotation d'un verrou de culasse cylindrique assurant le verrouillage et le déverrouillage, et son glissement dans l'axe du canon permettant l'extraction de l'étui vide et le chargement de l'arme. On peut aussi mentionner les armes à bloc à bascule, où le basculement du bloc vers le bas démasque la chambre et assure l'extraction et l'éjection de l'étui vide ; les armes à rotation rétrograde, faisant intervenir deux blocs pivotant selon des axes perpendiculaires à celui du canon. Mais la cartouche métallique, en simplifiant les opérations de chargement, permet également la manipulation mécanique des munitions, autorisant la mise au point de systèmes de chargement à répétition. Outre le barillet, adapté pour le chargement par l'arrière par Horace Smith et Daniel B. Wesson (mais qui est rapidement cantonné aux armes de poing), apparaissent les systèmes actionnés par manoeuvre d'un verrou de culasse (Mauser, Lebel, Lee-Enfield), par levier de sous-garde (carabine Winchester) et les armes à pompe (fusils de chasse à canon lisse). L'alimentation en munitions peut se faire par magasin tubulaire (Winchester, Lebel) ou par magasin vertical, plus rapide : chargeur, lame-chargeur (Mauser) ou boîtier-chargeur (LeeEnfield). Un homme entraîné peut tirer jusqu'à 20 coups par minute, avec une portée atteignant 3 km. 5 LES ARMES SEMI-AUTOMATIQUES ET AUTOMATIQUES Les fusils à répétition adoptés par les armées des principales puissances sont tous de type à verrou de culasse, c'est-à-dire qu'ils nécessitent une manoeuvre du mécanisme de culasse après chaque coup, pour extraire l'étui vide de la chambre et y introduire un nouvel étui. On pense vite à automatiser ce processus : c'est ainsi que voient le jour diverses formules mécaniques, dont la plus achevée est celle de la mitrailleuse Gatling américaine, multitube actionné par manivelle (1862) ; un modèle mû par moteur électrique (formule reprise de nos jours) atteint la cadence de 3 000 coups par minute à la fin du siècle. Mais dès les années 1880, on met au point des armes utilisant l'énergie du recul ou la pression des gaz pour actionner le mécanisme d'alimentation et d'armement : c'est ainsi que voit le jour la mitrailleuse du XXe siècle, qui bouleverse la Première Guerre mondiale. Des modèles plus légers, alimentés par boîtiers chargeurs, voient le jour peu après, recevant l'appellation de fusils-mitrailleurs, ou fusils automatiques. Ces armes continuent de tirer jusqu'à ce que le chargeur soit vide, tant que la détente est maintenue. Mais elles sont assez lourdes et le recul impose un effort important. C'est pourquoi on améliore les mécanismes de fusils à répétition, aboutissant au fusil semi-automatique, avant la Première Guerre mondiale, mais dont l'emploi ne se généralise qu'après la Seconde Guerre mondiale. Un fusil semi-automatique se recharge et s'arme automatiquement, mais il faut relâcher et appuyer à nouveau sur la détente après chaque coup. Les armes automatiques sont en nombre limité dans chaque compagnie d'infanterie au cours de la Première Guerre mondiale. Entre les deux guerres, les États-Unis adoptent le fusil semi-automatique Garand, ou M 1, comme équipement standard de toutes leurs troupes. Par la suite, les troupes d'artillerie, du génie et des transmissions sont équipées de la carabine M 1, de poids et de portée moindres, mais mieux adaptée à un usage défensif occasionnel. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette carabine est modifiée pour permettre le tir aussi bien automatique que semi-automatique. La France suit avec le MAS 49. Entre-temps, une arme nouvelle est mise au point par les Allemands, tirant une cartouche intermédiaire, de moindre puissance : le fusil d'assaut, arme automatique efficace jusqu'à 700 m, qui est développée par les Soviétiques (kalachnikov AK-47, du nom de son inventeur Mikhaïl Kalachnikov). Dès la fin de la Première Guerre mondiale, on met au point des armes automatiques pour le combat rapproché, tirant des munitions de pistolet : on les appelle pistolets-mitrailleurs ou mitraillettes. Le pistolet automatique, mis au point dès la fin du XIXe siècle (Browning, Lüger), est en fait à strictement parler un pistolet semi-automatique, fonctionnant en général par recul de la culasse, le canon restant fixe, et le plus souvent sans verrouillage (culasse non calée). Les pistolets mitrailleurs, plus lourds, reprennent ce dispositif. Les armes actuelles s'orientent vers un calibre léger (5,56 mm), atténuant le recul, et permettant de confier à une seule arme le rôle de fusil automatique, pistolet mitrailleur et mitrailleuse légère (M 16 américain, FAMAS français). Toutefois, pour le tir de précision, on s'en remet toujours à des fusils à répétition (ou semi-automatiques) tirant au coup par coup une munition lourde, à grande portée. 6 LES MUNITIONS DES ARMES LÉGÈRES Le développement des munitions des armes légères va de pair avec celui des armes. 6.1 Développement de la cartouche À la naissance des armes légères, la poudre, la bourre (chanvre ou étoupe), la balle et la poudre d'amorce sont transportées séparément et chargées l'une après l'autre. La poudre est d'abord introduite dans le canon par la bouche, suivie de la bourre ; puis la balle est enfoncée et le bassinet est amorcé avec une faible quantité de poudre. La cartouche est inventée par les Espagnols au XVIIe siècle : initialement, le terme désigne une charge de poudre prête pour le tir, transportée dans un cylindre de bois, avec la balle et la bourre. Avec l'avènement de la platine à silex, on passe à une cartouche plus maniable, en enveloppant les balles et la quantité de poudre nécessaire dans un cylindre de papier. Au combat, l'extrémité est arrachée, la poudre versée dans le canon et la balle enfoncée, le papier servant de bourre. Avec l'apparition des armes à chargement par la culasse, on utilise un étui métallique solidaire de la balle, constituant une munition complète avec l'amorce à sa base (culot) : la cartouche moderne. Lors du tir, l'enveloppe métallique se dilate pendant la combustion de la poudre, empêchant les gaz de s'échapper de la culasse, puis se rétracte, facilitant son extraction. 6.2 Balles Le premier type de cartouche métallique présente un étui à bourrelet et à percussion annulaire ; la percussion centrale apparaît cependant très tôt. Puis vient la cartouche à gorge, généralement à percussion centrale, doté d'un étui cylindrique facilitant l'alimentation automatique. Les recherches actuelles portent sur une cartouche sans étui, la charge étant mêlée à une résine combustible, ce qui allégerait encore la munition tout en la simplifiant, et éviterait l'éjection de l'étui vide, généralement perdu, qui est constitué de matériaux stratégiques (laiton). Les projectiles de type militaire pour armes légères sont appelés « balles « en raison de leur forme, sphérique jusqu'au XIXe siècle. La rayure du canon permet de développer des projectiles de forme conique ou ogivale, puis cylindro-conique, plus aérodynamiques et de masse supérieure pour un calibre donné, épousant l'âme du canon et ses rayures, d'où un meilleur rendement de la charge, encore amélioré avec les poudres sans fumée. Les portées s'en trouvent considérablement augmentées, de même que la précision et la vitesse du projectile (voir balistique). Généralement composés de plomb depuis le XVIe siècle, les projectiles à usage militaire sont entièrement chemisés de cuivre ou d'acier doux : si le plomb favorise un émoussement de la balle à l'impact, et donc un transfert d'énergie à la cible (puissance d'arrêt), une balle non chemisée pourrait éclater en raison des énergies plus importantes des armes de combat (balles explosives ou dum-dum, interdites par la convention de Genève).

« Trop complexe et fragile (également trop coûteuse), la platine à rouet ne supplante pas la platine à mèche sur les mousquets et arquebuses de l’infanterie.

En revanche, ce mécanisme est précieux pour les armes de chasse.

En particulier, assurant une mise à feu affranchie des servitudes de la mèche, la platine permet le développement d’armes pouvant être tenues prêtes au tir, déjà chargées, au fourreau.

C’est la raison d’être d’une arme légère, plus courte, apparue à Pistoia en Italie : la pistole ou pistolet, que l’on peut tenir d’une main, et qui devient l’arme à feu de prédilection de la cavalerie dès le milieu du XVIe siècle.

À la même époque, on note l’apparition d’armes dont le canon est rayé, afin d’en limiter l’encrassement. 3. 4 Les platines à silex Au milieu du XVIe siècle, on met au point une platine tirant parti de l’étincelle que provoque le choc d’un silex contre une pièce métallique : la platine à chenapan.

Ce nom paraît dériver du néerlandais (Schnapp-hann « cop picorant »), décrivant l’action du chien qui, une fois le couvre-bassinet escamoté, vient battre le silex contre une plaque d’acier verticale, la batterie, simultanément rabattue au-dessus de la poudre d’amorçage.

Dans ce mécanisme, comme dans les précédents, on arme le ressort de détente du chien (ou du serpentin) en tirant le chien vers l’arrière, en position « armé », verrouillé par la gâchette qui ne le libère que par l’action du doigt sur la détente.

Dans une variante améliorée, la platine des miquelets, apparue en Espagne au début du XVII e siècle, la batterie fait corps avec le couvre-bassinet, formant une pièce en L : l’action du chien sur la batterie verticale, à l‘arrière, fait basculer le L vers l’avant, découvrant la poudre d’amorçage. Ultime développement de cette lignée, la platine à silex, inventée en France au début du XVII e siècle, donne son nom à l’arme d’infanterie : le fusil, terme désignant au sens strict la pièce métallique que vient frapper le silex (pierre à fusil) dans ce dispositif.

Pour l’essentiel, la platine à silex reprend la disposition en L de la batterie et du couvre-bassinet, tout en conservant le mécanisme intérieur (et non extérieur comme sur les platines de miquelets) de la platine à chenapan.

La platine à silex constitue le dispositif de mise à feu de toutes les armes de poing (pistolets) ou d’épaule (fusils, mais encore mousquetons plus courts de l’artillerie et carabines, plus légères, pour la cavalerie), de la fin du XVII e siècle au début du XIXe siècle, pour les forces armées mais aussi pour la chasse ou la défense des particuliers.

L’armée britannique en dote son fusil, le Brown Bess, adopté en 1720 ; la France fait de même pour son fusil de 1717 (dit fusil de Charleville), standardisé en 1777 (système Gribeauval).

Ces deux armes, utilisées durant les guerres de la Révolution et de l’Empire, sont les premières à faire l’objet d’une production en série, standardisées, avec pièces interchangeables.

Cependant, même allégé grâce aux progrès de la métallurgie, le fusil à silex exige toujours 30 à 45 secondes au moins en position debout (la plus exposée sur le champ de bataille) pour le rechargement par la bouche ; sa portée reste limitée à 250 m, et au bout d’une trentaine de coups, l’arme encrassée doit être nettoyée et refroidie. 3. 5 La platine à percussion En 1807, le clergyman et inventeur écossais Alexander John Forsyth invente le système d’amorçage à percussion, utilisant la déflagration d’une substance explosant par simple choc, sans nécessiter de flamme ou d’étincelle : le fulminate de mercure. Cette amorce fulminante va permettre les progrès ultérieurs des munitions et des armes, qui aboutissent, dans les années 1880, aux armes légères actuelles, en rendant possible le développement d’armes à feu chargées par la culasse, c’est-à-dire par l’arrière du canon plutôt que par la bouche. Sur la platine à percussion, mise au point par le Français Prélat, une capsule de fulminate repose sur un téton au sommet de la lumière.

Le chien, transformé en marteau, fait partir le coup en s’abattant sur l’amorce.

Mais bien vite, on met au point des amorces pouvant être maintenues en place en attendant le tir : ce dispositif permet le développement des premiers revolvers, armes de poing à répétition dont le barillet comporte plusieurs chambres chargées par la bouche, avec mise à feu par amorces extérieures.

Le premier modèle de ce type est celui de Samuel Colt, produit en 1836. Par la suite, on intègre l’amorce à la charge, en une seule cartouche portant la balle à sa pointe.

Dès 1812, le Genevois Jean-Samuel Pauly invente à Paris un système de percussion intérieure, dans la chambre ; l’étui manquant de rigidité, on imagine un système à percuteur long (ou aiguille) traversant l’enveloppe de papier de la cartouche : c’est le principe du fusil prussien Dreyse (1841) et du Chassepot français (1866), qui vont s’affronter en 1870.

Ces fusils sont à chargement par la culasse et à canon rayé, comme toutes les armes qui suivent.

Puis on met au point des cartouches à étuis rigides, métalliques, assurant l’obturation de la culasse. Un système intermédiaire, la cartouche à broche, connaît un vif succès au milieu du XIXe siècle : inventée en 1828 par le Français Casimir Lefaucheux, cette cartouche métallique chargée par la culasse fait saillir à sa base une broche latérale, que le marteau vient percuter à l’extérieur de la culasse.

Mais l’avenir appartient aux cartouches métalliques à percussion centrale ou annulaire, identiques pour l’essentiel aux munitions actuelles.

En 1886, le chimiste français Paul Vieille invente une poudre colloïdale sans fumée, à base de nitrocellulose, qui est plus puissante, moins corrosive et de combustion plus lente que la poudre noire. 4 LES ARMES À RÉPÉTITION De nombreux systèmes de chargement par la culasse sont mis au point.

Outre le canon basculant, vite réservé aux armes de chasse, on peut citer les armes à verrou de culasse, la rotation d’un verrou de culasse cylindrique assurant le verrouillage et le déverrouillage, et son glissement dans l’axe du canon permettant l’extraction de l’étui vide et le chargement de l’arme.

On peut aussi mentionner les armes à bloc à bascule, où le basculement du bloc vers le bas démasque la chambre et assure l’extraction et l’éjection de l’étui vide ; les armes à rotation rétrograde, faisant intervenir deux blocs pivotant selon des axes perpendiculaires à celui du canon. Mais la cartouche métallique, en simplifiant les opérations de chargement, permet également la manipulation mécanique des munitions, autorisant la mise au point de systèmes de chargement à répétition.

Outre le barillet, adapté pour le chargement par l’arrière par Horace Smith et Daniel B.

Wesson (mais qui est rapidement cantonné aux armes de poing), apparaissent les systèmes actionnés par manœuvre d’un verrou de culasse (Mauser, Lebel, Lee-Enfield), par levier de sous-garde (carabine Winchester) et les armes à pompe (fusils de chasse à canon lisse).

L’alimentation en munitions peut se faire par magasin tubulaire (Winchester, Lebel) ou par magasin vertical, plus rapide : chargeur, lame-chargeur (Mauser) ou boîtier-chargeur (Lee- Enfield).

Un homme entraîné peut tirer jusqu’à 20 coups par minute, avec une portée atteignant 3 km. 5 LES ARMES SEMI-AUTOMATIQUES ET AUTOMATIQUES Les fusils à répétition adoptés par les armées des principales puissances sont tous de type à verrou de culasse, c’est-à-dire qu’ils nécessitent une manœuvre du mécanisme de culasse après chaque coup, pour extraire l’étui vide de la chambre et y introduire un nouvel étui.

On pense vite à automatiser ce processus : c’est ainsi que voient le jour diverses formules mécaniques, dont la plus achevée est celle de la mitrailleuse Gatling américaine, multitube actionné par manivelle (1862) ; un modèle mû par moteur électrique (formule reprise de nos jours) atteint la cadence de 3 000 coups par minute à la fin du siècle. Mais dès les années 1880, on met au point des armes utilisant l’énergie du recul ou la pression des gaz pour actionner le mécanisme d’alimentation et d’armement : c’est ainsi que voit le jour la mitrailleuse du XXe siècle, qui bouleverse la Première. »

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