armes légères.
Publié le 26/04/2013
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Trop complexe et fragile (également trop coûteuse), la platine à rouet ne supplante pas la platine à mèche sur les mousquets et arquebuses de l’infanterie.
En revanche, ce mécanisme est précieux pour les armes de chasse.
En particulier, assurant
une mise à feu affranchie des servitudes de la mèche, la platine permet le développement d’armes pouvant être tenues prêtes au tir, déjà chargées, au fourreau.
C’est la raison d’être d’une arme légère, plus courte, apparue à Pistoia en Italie : la
pistole ou pistolet, que l’on peut tenir d’une main, et qui devient l’arme à feu de prédilection de la cavalerie dès le milieu du XVIe siècle.
À la même époque, on note l’apparition d’armes dont le canon est rayé, afin d’en limiter l’encrassement.
3. 4 Les platines à silex
Au milieu du XVIe siècle, on met au point une platine tirant parti de l’étincelle que provoque le choc d’un silex contre une pièce métallique : la platine à chenapan.
Ce nom paraît dériver du néerlandais (Schnapp-hann « cop picorant »), décrivant
l’action du chien qui, une fois le couvre-bassinet escamoté, vient battre le silex contre une plaque d’acier verticale, la batterie, simultanément rabattue au-dessus de la poudre d’amorçage.
Dans ce mécanisme, comme dans les précédents, on arme le
ressort de détente du chien (ou du serpentin) en tirant le chien vers l’arrière, en position « armé », verrouillé par la gâchette qui ne le libère que par l’action du doigt sur la détente.
Dans une variante améliorée, la platine des miquelets, apparue en
Espagne au début du XVII e siècle, la batterie fait corps avec le couvre-bassinet, formant une pièce en L : l’action du chien sur la batterie verticale, à l‘arrière, fait basculer le L vers l’avant, découvrant la poudre d’amorçage.
Ultime développement de cette lignée, la platine à silex, inventée en France au début du XVII e siècle, donne son nom à l’arme d’infanterie : le fusil, terme désignant au sens strict la pièce métallique que vient frapper le silex (pierre à fusil) dans ce
dispositif.
Pour l’essentiel, la platine à silex reprend la disposition en L de la batterie et du couvre-bassinet, tout en conservant le mécanisme intérieur (et non extérieur comme sur les platines de miquelets) de la platine à chenapan.
La platine à silex
constitue le dispositif de mise à feu de toutes les armes de poing (pistolets) ou d’épaule (fusils, mais encore mousquetons plus courts de l’artillerie et carabines, plus légères, pour la cavalerie), de la fin du XVII e siècle au début du XIXe siècle, pour les
forces armées mais aussi pour la chasse ou la défense des particuliers.
L’armée britannique en dote son fusil, le Brown Bess, adopté en 1720 ; la France fait de même pour son fusil de 1717 (dit fusil de Charleville), standardisé en 1777 (système
Gribeauval).
Ces deux armes, utilisées durant les guerres de la Révolution et de l’Empire, sont les premières à faire l’objet d’une production en série, standardisées, avec pièces interchangeables.
Cependant, même allégé grâce aux progrès de la
métallurgie, le fusil à silex exige toujours 30 à 45 secondes au moins en position debout (la plus exposée sur le champ de bataille) pour le rechargement par la bouche ; sa portée reste limitée à 250 m, et au bout d’une trentaine de coups, l’arme
encrassée doit être nettoyée et refroidie.
3. 5 La platine à percussion
En 1807, le clergyman et inventeur écossais Alexander John Forsyth invente le système d’amorçage à percussion, utilisant la déflagration d’une substance explosant par simple choc, sans nécessiter de flamme ou d’étincelle : le fulminate de mercure.
Cette amorce fulminante va permettre les progrès ultérieurs des munitions et des armes, qui aboutissent, dans les années 1880, aux armes légères actuelles, en rendant possible le développement d’armes à feu chargées par la culasse, c’est-à-dire
par l’arrière du canon plutôt que par la bouche.
Sur la platine à percussion, mise au point par le Français Prélat, une capsule de fulminate repose sur un téton au sommet de la lumière.
Le chien, transformé en marteau, fait partir le coup en s’abattant sur l’amorce.
Mais bien vite, on met au point
des amorces pouvant être maintenues en place en attendant le tir : ce dispositif permet le développement des premiers revolvers, armes de poing à répétition dont le barillet comporte plusieurs chambres chargées par la bouche, avec mise à feu par
amorces extérieures.
Le premier modèle de ce type est celui de Samuel Colt, produit en 1836.
Par la suite, on intègre l’amorce à la charge, en une seule cartouche portant la balle à sa pointe.
Dès 1812, le Genevois Jean-Samuel Pauly invente à Paris un système de percussion intérieure, dans la chambre ; l’étui manquant de rigidité, on imagine
un système à percuteur long (ou aiguille) traversant l’enveloppe de papier de la cartouche : c’est le principe du fusil prussien Dreyse (1841) et du Chassepot français (1866), qui vont s’affronter en 1870.
Ces fusils sont à chargement par la culasse et
à canon rayé, comme toutes les armes qui suivent.
Puis on met au point des cartouches à étuis rigides, métalliques, assurant l’obturation de la culasse.
Un système intermédiaire, la cartouche à broche, connaît un vif succès au milieu du XIXe siècle : inventée en 1828 par le Français Casimir Lefaucheux, cette cartouche métallique chargée par la culasse fait saillir à sa base une broche latérale, que le
marteau vient percuter à l’extérieur de la culasse.
Mais l’avenir appartient aux cartouches métalliques à percussion centrale ou annulaire, identiques pour l’essentiel aux munitions actuelles.
En 1886, le chimiste français Paul Vieille invente une poudre
colloïdale sans fumée, à base de nitrocellulose, qui est plus puissante, moins corrosive et de combustion plus lente que la poudre noire.
4 LES ARMES À RÉPÉTITION
De nombreux systèmes de chargement par la culasse sont mis au point.
Outre le canon basculant, vite réservé aux armes de chasse, on peut citer les armes à verrou de culasse, la rotation d’un verrou de culasse cylindrique assurant le verrouillage et
le déverrouillage, et son glissement dans l’axe du canon permettant l’extraction de l’étui vide et le chargement de l’arme.
On peut aussi mentionner les armes à bloc à bascule, où le basculement du bloc vers le bas démasque la chambre et assure
l’extraction et l’éjection de l’étui vide ; les armes à rotation rétrograde, faisant intervenir deux blocs pivotant selon des axes perpendiculaires à celui du canon.
Mais la cartouche métallique, en simplifiant les opérations de chargement, permet également la manipulation mécanique des munitions, autorisant la mise au point de systèmes de chargement à répétition.
Outre le barillet, adapté pour le chargement
par l’arrière par Horace Smith et Daniel B.
Wesson (mais qui est rapidement cantonné aux armes de poing), apparaissent les systèmes actionnés par manœuvre d’un verrou de culasse (Mauser, Lebel, Lee-Enfield), par levier de sous-garde (carabine
Winchester) et les armes à pompe (fusils de chasse à canon lisse).
L’alimentation en munitions peut se faire par magasin tubulaire (Winchester, Lebel) ou par magasin vertical, plus rapide : chargeur, lame-chargeur (Mauser) ou boîtier-chargeur (Lee-
Enfield).
Un homme entraîné peut tirer jusqu’à 20 coups par minute, avec une portée atteignant 3 km.
5 LES ARMES SEMI-AUTOMATIQUES ET AUTOMATIQUES
Les fusils à répétition adoptés par les armées des principales puissances sont tous de type à verrou de culasse, c’est-à-dire qu’ils nécessitent une manœuvre du mécanisme de culasse après chaque coup, pour extraire l’étui vide de la chambre et y
introduire un nouvel étui.
On pense vite à automatiser ce processus : c’est ainsi que voient le jour diverses formules mécaniques, dont la plus achevée est celle de la mitrailleuse Gatling américaine, multitube actionné par manivelle (1862) ; un
modèle mû par moteur électrique (formule reprise de nos jours) atteint la cadence de 3 000 coups par minute à la fin du siècle.
Mais dès les années 1880, on met au point des armes utilisant l’énergie du recul ou la pression des gaz pour actionner le mécanisme d’alimentation et d’armement : c’est ainsi que voit le jour la mitrailleuse du XXe siècle, qui bouleverse la Première.
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