Aristote - philosophie.
Publié le 08/05/2013
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Se démarquant de Platon, qui tient la dialectique pour la seule méthode appropriée aussi bien à la science qu’à la philosophie, Aristote distingue entre la dialectique et l’analytique.
La dialectique, ou art de la discussion (dialektikè), qui propose les
règles de la pensée dialoguée, ne fait que vérifier la cohérence logique des opinions (probables) ; l’analytique procède déductivement à partir de principes (certains), fondés sur l’expérience et l’observation précise.
5 PHILOSOPHIE DE LA NATURE
À la différence de Platon, qui privilégie les mathématiques, Aristote s’intéresse à la science — peut-être sous l’influence de son père médecin —, et plus particulièrement à la biologie.
Pour Aristote, le monde est constitué d’individus (substances) qui apparaissent dans les genres naturels fixes (espèces).
Chaque individu possède un modèle spécifique de développement inné et croît en direction de l’auto-accomplissement adéquat à
un spécimen de ce type.
Croissance, fin et direction sont ainsi inscrites dans la nature.
Bien que la science, selon Aristote, n’étudie que les genres, ceux-ci trouvent leur existence dans des individus particuliers.
La science comme la philosophie se
doivent donc d’équilibrer et non pas seulement de choisir entre les prétentions de l’empirisme (observation et expérience du sensible) et du formalisme (déduction logique).
5. 1 Physique et théorie du mouvement
En astronomie, Aristote considère l’univers comme sphérique et fini, la Terre étant placée en son centre.
La région centrale de l’univers est composée de quatre éléments : terre, air, feu et eau.
Selon le traité Du ciel, chacun de ces éléments a son lieu
propre, déterminé par son poids relatif, sa « gravité spécifique ».
Chacun se meut naturellement en ligne droite « la terre vers le bas, le feu vers le haut », vers son lieu propre où il demeurera immobile.
Ainsi, le mouvement terrestre est linéaire mais
non perpétuel .
En revanche, les cieux se meuvent de manière naturelle et infinie suivant un mouvement circulaire complexe, et sont composés d’un cinquième élément différent, l’ éther. Élément supérieur, l’ éther est incapable de tout changement
autre qu’un changement de lieu dans un mouvement circulaire.
La théorie d’Aristote selon laquelle le mouvement linéaire a toujours lieu à travers un milieu de résistance est valable pour tous les mouvements terrestres observables.
5. 2 Biologie
Près d’un tiers de l’œuvre d’Aristote porte sur la biologie.
Il étudie les fonctions des différentes parties des animaux, qu’elles soient particulières à une espèce ou communes à toutes, et la reproduction.
En zoologie, Aristote décrit un ensemble de types naturels (« espèces ») se reproduisant selon le type parental.
Une exception se produit, pense-t-il, lorsque des vers et des mouches, animaux « très inférieurs », naissent de fruits pourris ou de
déjections par « génération spontanée ».
Les cycles typiques de vie sont des épicycles ; le même modèle se répète, mais par une succession linéaire d’individus.
Ces processus sont intermédiaires entre les orbites invariables des astres et les simples
mouvements linéaires des éléments terrestres.
Les espèces s’échelonnent du simple (vers et mouches au bas de l’échelle) au complexe (êtres humains au sommet).
5. 3 Psychologie
La psychologie consiste pour Aristote en l’étude de l’âme.
Insistant sur le fait que la forme (essence ou élément caractéristique immuable d’un objet) et la matière (substrat indifférencié commun aux choses) coexistent toujours, Aristote définit l’âme
comme « le genre de fonctionnement d’un corps, organisé de telle sorte qu’il peut supporter des fonctions vitales ».
En considérant l’âme comme fondamentalement associée au corps, Aristote s’oppose à la thèse pythagoricienne qui fait de l’âme une
entité spirituelle emprisonnée dans le corps.
La doctrine aristotélicienne synthétise la conception antérieure selon laquelle l’âme n’a pas d’existence séparée du corps et la conception platonicienne de l’âme comme entité distincte et immatérielle.
C’est par l’opération de l’âme que les aspects moraux et intellectuels de l’humanité se développent.
L’ intellect humain dans sa forme la plus haute, le nous poetikos, « esprit actif », est irréductible à un processus physique mécanique.
Un tel intellect,
cependant, présuppose un « esprit passif » individuel qui, semble-t-il, ne transcende pas la nature physique.
Aristote a exposé clairement la relation entre la compréhension humaine et les sens dans une formule qui est devenue le mot clé de l’empirisme : la connaissance se fonde sur l’expérience sensible : « Il n’y a rien dans l’intellect, écrit-il, qui ne fut
d’abord dans les sens.
»
6 MÉTAPHYSIQUE OU SCIENCE DE L’ÊTRE
Parallèlement à la science de la nature, Aristote élabore une science de l’être, de « l’être en tant qu’être », qui prend deux directions distinctes.
D’un côté, il pose l’existence d’un être suprême ou divin, décrit comme le Premier Moteur, principe premier de l’unité et de la finalité dans la nature.
Dieu étant parfait, toutes les choses dans le monde tendent donc vers lui puisqu’elles désirent toutes
en partager la perfection.
D’autres moteurs existent de même, « les moteurs intelligents des planètes et des étoiles ».
Mais le Premier Moteur, comme le décrit Aristote, se prête peu à des fins religieuses.
Par exemple, il ne prend aucun intérêt à ce
qui se passe dans le monde, monde dont il n’est pas le créateur.
Aristote limite sa « théologie » à ce que, selon lui, la science exige et peut établir.
Mais la science de l’être ne se limite pas à l’être particulier qu’est l’être suprême.
Il est encore cet être général et universel qu’on trouve au-delà des genres, l’être « commun à toutes choses » qui se dit « en une pluralité de sens ».
7 PHILOSOPHIE PRATIQUE
7. 1 Éthique
Le libre choix de l’individu rend impossible une analyse absolument exacte des faits sociaux humains.
En conséquence, les « sciences pratiques », comme la politique et l’éthique, ne reçoivent le titre de sciences que par analogie.
Les limitations
inhérentes à la science pratique sont clairement illustrées par les conceptions aristotéliciennes de la nature humaine et de son accomplissement.
Chez chaque individu, la nature humaine embrasse la capacité à prendre des habitudes ; mais les
habitudes que prend un individu particulier dépendent de sa culture et de ses choix personnels répétés.
Tous les êtres humains recherchent le « bonheur » en tant que réalisation active et engagée de leurs capacités innées, mais ce but peut être.
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