Aristote (384-322 av. J.-C.): Sa vie
Publié le 24/07/2010
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Aristote est né en 384 av. J.-C. à Stagire, cité du nord de la Grèce. Ce n'est donc pas un Athénien comme Socrate ou Platon. Il était le fils de Nicomaque, médecin à la cours du roi de Macédoine qui était le grand père d'Alexandre le Grand. À 18 ans, il entre à l'Académie, l'école de Platon, où, pendant 19 ans, il s'imprègne de la philosophie platonicienne. Il manifeste déjà un goût pour les sciences concrètes, indice de son originalité et de son opposition future à celui dont il n'est encore qu'un disciple particulièrement doué. Platon l'avait surnommé le "liseur" pour son assiduité. Lorsqu'il eut l'âge de pouvoir enseigner Platon l'admit comme professeur de rhétorique. Il est important de souligner, comme tous les élèves de Platon, qu'Aristote fût entraîné à l'exercice dialectique que l'on nomme "théorie de la division" ou "dichotomie" et qui consiste à emboîter les concepts les uns dans les autres en partant des plus généraux pour aboutir au plus simple. Il est intéressant de s'interroger sur le fait que cela lui a donné le goût de sciences naturelles , fondées sur l'art classificatoire. À la mort de Platon, vers 348 av. J.-C., il quitte l'Académie pour voyager et se livrer à des observations biologiques. De 343 à 342 av. J.-C., il devient le précepteur du fils de Philippe de Macédoine, le futur Alexandre le Grand. Il rentre à Athènes vers 334 av. J.-C (il a alors cinquante ans). Il fonde une école : le Lycée (dans un ancien gymnase d'Apollon Lycien d'ou le nom de lycée). Il y donne des cours "magistraux" à la différences de Platon plus porté vers le dialogue avec ces étudiants. Il donne des cours sur des sujets divers comme la physique, la logique les mathématiques, la morale, la Philosophie. Les étudiants du lycée furent surnommés "Péripapéticiens" parce qu'on les discuter en se promenant et en grec "péripatein" signifie "se promener". Ce terme de "Péripatétisme est employé comme synonyme d'aristotélisme. De tout cet enseignement oral, complété par la constitution d'une grande bibliothèque et d'un musée d'histoire naturelle, ne nous restent que des bribes ou de simples notes préparatoires rassemblées par ses élèves. Mais Alexandre le Grand meurt en 323 av. J.-C., et Athènes devient hostile aux anciens amis de la Macédoine. Aussi Aristote doit-il s'exiler pour éviter à ses concitoyens de « commettre un nouveau crime contre la philosophie «. Il se réfugie à Chalcis, dans l'île d'Eubée, où il meurt en 322 av. J.-C.. La philosophie aristotélicienne est fondatrice de la culture occidentale. Père de la logique, qui formalise le discours, Aristote en a fait l'instrument d'une pensée systématique et maîtresse d'elle-même, capable de dominer tous les aspects de la réalité. En cela, il est le premier penseur encyclopédique. Il approfondit les diverses branches du savoir tout en montrant l'unité du discours qu'elles mettent en œuvre par l'énoncé des catégories qui sont les genres les plus généraux de l'Être (La substance, le lieu, la quantité, la qualité, le temps, la situation etc...). La doctrine d'Aristote ne se limite pas à la métaphysique, à la physique, et à la logique, elle comprend également un versant pratique que l'on retrouve dans une œuvre comme l'Éthique à Nicomaque. Toute activité tend vers un bien qui est sa fin, mais, compte tenu de la diversité des activités, les fins diffèrent. Aristote conçoit ainsi le bonheur comme étant l'unité des fins humaines. Il distingue les vertus « dianoétiques «, qui résultent de l'exercice de la raison, des vertus « éthiques «, qui sont transmises par l'ordre de la société. L'attitude éthique résulte de la combinaison de ces deux vertus, et atteint ainsi une dimension aussi bien individuelle que politique. Enfin, la philosophie d'Aristote se complète par la physique, la biologie, la cosmologie, la psychologie, bref, par l'examen de tous les registres de la vie, des crustacés jusqu'aux astres. Ainsi se forme la totalité du savoir humain, systématique et concret. Toute la modernité d'Aristote tient dans cet effort pour joindre savoir exhaustif et analyse expérimentale.
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- "S'il n'y avait pas d'échanges, il ne saurait y avoir de vie sociale ; il n'y aurait pas davantage d'échanges sans égalité, ni d'égalité sans commune mesure." Aristote, Ehique à Nicomaque, 384-322 av.J.-C. Commentez cette citation. ?
- "Tous les hommes aspirent à la vie heureuse et au bonheur, c'est là une chose manifeste." Aristote, La Politique, 384-322 av.J-C. Commentez cette citation. ?
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