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ARAGON: Le politique, l'intellectuel engagé.

Publié le 11/09/2006

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aragon

Le surréalisme    - Aragon et Breton fondent, également avec Philippe Soupault, les bases du mouvement surréaliste. Ce qui rapproche Breton et Aragon c'est cette même révolte contre la guerre. Les surréalistes aspirent à une révolution des idées et des comportements remettant en cause l'orientation prise par la civilisation occidentale. Et ils commencent à donner un contenu politique à toutes ces aspirations. En 1927, Aragon, Breton et Eluard, adhèrent au parti communiste, mais seul Aragon y restera toute sa vie, et il se sépare des surréalistes en 1932, puisqu'il n'était plus en phase avec cette idée d'individualisme qui était forte pour les surréalistes, qui d'ailleurs saliront Aragon en publiant le texte "Paillasse" dans lequel il est accusé de "lâcheté intellectuel et d'arrivisme".    Le communisme    Aragon sera communiste toute sa vie. Comme dit tout à l'heure, il adhère au parti communiste en 1927, et dès 1931, il publie le poème militant et provoquateur qui s'appelle "Front rouge". Où il écrit par exemple "Prolétariat connais ta force/ connais ta force et déchaîne-la[...] Feu sur Léon Blum".  Et justement, le fait d'être aussi fidèle au communisme lui fait dire des choses parfois absurdes et qui sont perçu aujourd'hui comme inacceptables. En 1935, à l'époque où commence à apparaître des informations sur la terreur en URSS, il ne fait pas parti de ceux qui mettent en doute le socialisme du régime politique. Il vante même les mérites du système concentrationnaire, les goulags : "[...] science prodigieuse de la rééducation de l'homme, qui fait du criminel un homme utile, de l'individu déformé par la société d'hier, par les forces des ténèbres, un homme du monde de demain, un homme selon l'Histoire. Nous sommes à un moment de l'histoire de l'humanité qui ressemble en quelque chose à la période du passage du singe à l'homme".  Après la seconde guerre mondiale, il assume l'épuration des écrivains, fait l'éloge de Maurice Thorez (le dirigeant du PCF), quelqu'un de particulièrement abject. Et se fait également le défenseur de Staline en chantant ses mérites : "Merci à Staline pour ces hommes qui se sont forgés à son exemple, selon sa pensée, la théorie et la pratique stalinienne ! Merci à Staline qui a rendu possible la formation de ces hommes"  Quant la politique soviétique commence à se montrer au grand jour, avec les repressions et les soulèvements dans les pays de l'est, il préfère se taire plutôt que de porter préjudice à son camp. Il finit cependant par critiquer violemment les répressions et les pratiques autoritaires de cette politique. Il se détache donc du PC dans les années 60, mais quand il meurt en 1982, il y est toujours membre.    Le journalisme    La manifestation de son attachement à la politique passe également par le journalisme. Il travaille en 1933, pour l'humanité, dans la rubrique des faits divers. La même année, il est avec Nizan, secrètaire de rédaction de la revue Commune, qui se propose de rassembler le plus de monde possible dans la lutte contre le nazisme et le fascime. Et c'est une revue pour la défense de la culture française. Puis en 1937, il dirige Ce soir, interdit deux ans plus tard, c'est un journal communiste. Et il sera également directeur des Lettres Françaises, qui est propriété du PC et issu de la résistance.    La résistance    Démobilisé au début de la guerre, il reste dans le midi, en "zone libre", jusqu'en 1942. Et à partir de 1942 jusqu'à la libération, il vivra dans la clandestinité, sous un faux nom. Il joue un rôle "d'organisateur de la Résistance" dans le secteur intellectuel, met sur pied un réseau d'intellectuels en zone Sud, et garde la liaison avec Paris. En 43 et 44, il publie avec Elsa Triolet des jounaux clandestins. Pendant toute la guerre, ils écrivent tous les deux des textes littéraires d'abord légaux, passant par la censure, puis clandestins. Par exemple Aragon publie son roman Aurélien illégalement, de même que ces deux recueils de poèmes : Les yeux d'Elsa et La Diane Française.    Le littérateur    Le romancier    Avant de parler du poète, je vais parler un peu du romancier. Dans les années trente, Aragon écrit une série de romans plutôt réalistes, et qui jure donc avec ses oeuvres antérieures. Dans ces romans on y voit comment la vie individuelle des personnages, même à leur insu, dépend en fin de compte du cours de l'Histoire :  => Son premier grand roman est Le Paysan de Paris, publié en 1926, écrit durant sa période surréaliste.  => Mais il est surtout connu en tant que romancier pour l'écriture du cycle romanesque "Le monde réel".  Les cloches de Bale, inaugure ce cycle, en 1934. Ce roman dresse le portrait de trois femme, à travers lesquelles le lecteur verra l'envergure des bouleversements que connut le début du XXeme siècle, dans son organisation sociale, sur le plan français et international.  Suivra, en 1936, Les Beaux Quartiers, où il oppose deux frère, l'un est un militant, l'autre un mondain.  Il publie un autre célèbre roman en 1944, Aurélien, dont le héro de ce roman d'amour est un jeune homme des années 20 toujours marqué par la guerre.  Et enfin, ce cycle du "Monde réel" se finit avec le gros livre Les communistes, écrit entre 1949 et 1951. Roman le plus politique, le plus historique et militant de son auteur, où l'idéologie communiste et l'histoire l'emporte sur l'étude psychologique des personnages.    Le poète    La première phase poètique d'Aragon est celle de la poésie surréaliste, avec des recueils comme Feu de joie, Le mouvement perpetuel et même un recueil intitulé Ecriture automatique, qui est quelque chose qui a été cher pendant un temps au surréaliste.  Aragon invente pendant la Deuxième Guerre mondiale une poésie conçue comme une arme. Dans Le Crève-coeur, Les Yeux d’Elsa, Le Musée Grévin ou La Diane française, le lyrisme d'Aragon, ne se limite pas à la parole privée et intime mais s’enracine dans la circonstance historique et prend au cours de la période une coloration héroïque de plus en plus marquée.    LES YEUX D'ELSA    Le recueil    Le recueil s'intitule Les Yeux d'Elsa, et cette femme : Elsa, existe bien. Son nom entier est Elsa Triolet, et elle fut la femme d'Aragon. Elle est née à Moscou en 1896. Elle fréquente tôt les milieux d'avant-garde et publie en 1925 son premier roman : A Tahiti. Son premier roman en français Bonsoir, Thérèse, sort en 1938 et est salué par Sartre. Elle occupe durant la seconde guerre mondiale une place importante auprès de son mari dans la résistance intellectuelle. Elle meurt en 1970. Aragon écrira des poèmes sur elle, et écrira Le Fou d'Elsa en 1960.  Pour ce qui est du recueil en lui même, il est composé de poèmes et de textes en prose. Je vais parler un peu de ces textes en proses pour après parler des poèmes proprement dit.    Les proses :    Ce sont des textes-programme écrit indépendamment des poèmes, mais ils sont réunit dans ce recueil puisqu'ils sont une sorte de méditation sur les conditions de la poèsie et les moyens de l'écrire à cette période. Ces textes ont en commun une porté polémique et une porté didactique :  - Le travail d'Aragon est de montrer que sa poésie se compose sous les conditions actuelle, mais qu'en même temps elle s'inscrit dans la grande tradition de la littérature française, et qu'elle ne peut se comprendre que comme intégrant toute l'histoire de la poésie. Et ce qui n'empêche pas de considérer cette poésie comme animé de modernité et capable d'innovation.  - La visée didactique se manifeste par l'envie de réanimer une poésie d'apparence classique pour rendre au lecteur français la familiarité avec la poésie d'avant, et qui constitue leur culture nationale. (Le surréalisme est beaucoup plus hermétique que les beaux vers d'antan). Et à travers ses formes d'apparence traditionnelle, il glisse des messages de liberté, de résistance et d'espoir. Poésie à double sens.    Une poésie résistante et nationale    Poésie résistante    Le premier acte de résistance apparaît dans le fait de montrer sa douleur, manifester ses plaintes, Aragon ne cache pas sa douleur, il la manifeste.  Dans de nombreux poème il exalte l'image de la France, il célèbre les gloires culturelle de la France alors qu'il vivait dans une époque où la propagande et la répression incitaient les intellectuels à rejeter leur culture, Aragon affirme dans un poème "Je n'ai d'autre azur que ma fidélité".  La résistance se manifeste également par la célèbration de la femme, puisque l'idéologie des vainqueurs cantonnait la femme dans un rôle sans grande importance, et accusait la sensibilité féminine de "déviriliser" le guerrier. Aragon s'oppose à cette conception.  Il dénonce, en plus, les interdits qui pèsent sur la création et la pensée à cause de la censure.  Cependant, Aragon ne fait pas qu'écrire ses sentiments péssimiste, et montrer sa douleur. Sa mission consiste ausssi à donner "une raison de vivre" au hommes qui sont désespérés, il écrit dans Cantique à Elsa "Que ton poème soit l'espoir qui dit A suivre Au bas du feuilleton sinistre de nos pas".  Bref, la résistance se manifeste par une pluralité de thèmes : il ne s'agit pas juste de s'opposer à une occupation étrangère mais aussi de résister à l'emprise dictatoriale d'une idéologie qui envahie tous les domaines.  Pour éviter la censure, Aragon utilise ce qu'il appelle "La contrebande". Il s'agit de faire comprendre au lecteur ce qui sera indéchiffrable pour les censeurs. Ce qui suppose un code commun avec le lecteur qui soit inconnu par le censeur. Le recueil possède beaucoup de signes adressés au lecteur, en particulier dans l'emploi de certains noms propres de personnes ou de lieux.  La forme traditionnelle du vers apparaît comme une "arme" puisque le vers rimé et mesuré, est familier aux lecteurs. C'est également une arme puisqu' Aragon dira plus tard avoir surpris le gouvernement "de Vichy qui ne croyait pas que des vers patriotiques pussent être une arme dangeureuse".    Poésie nationale    Ses poèmes de la période de guerre et de Résistance ont fait d'Aragon un grand poète nationale. Le choix d'une poésie nationale est quelque chose de délibéré et de conscient chez lui. Le patriotisme se manifeste de plusieurs façon.  L'amour qu'il a pour la France s'exprime par des possessifs affectifs comme "Ma patrie", "Mon Paris". Et il fut profondemment blessé quand Drieu La Rochelle l'accusera d'être un faux patriote.  Ce patriotisme passe également par le fait qu'Aragon ranime le souvenir des grands hommes. Racine, Lamartine, Ingres, Courbet. Il rappelle le rayonnement de la France en Europe grâce à Chretien de Troyes, Tristan et Yseult, Lancelot, Perceval. Il tente d'unifier la France, puisque selon lui il y a une unité, une identité nationale qui est la culture, qui est à l'origine de notre nation. Il s'oppose ainsi à Drieu et Céline qui fondent une opposition de nature et de valeurs entre les français du nord et du midi.  Pour faire entendre le chant de cette nation, Aragon choisit de composer des vers rimés et mesurés. Puisque pour la plupart des français encore peu habitués, à cette époque, aux recherches de la poésie contemporaine, le vers régulier et la rime soutiennent la mémoire.    Etude particulière du poème "Plus belle que les larmes"    "Plus belle que les larmes" répond à une commande de l'amiral Esteva, qui avait fait appel à Aragon pour une poésie permettant de soutenir le prestige de la France face aux Allemand aux yeux des Tunisien qui avaient tendance à s'adresser directement aux vainqueurs en court-circuitant les autorités française.  Ce poème rapelle les grands évènements de l'histoire de France (François Ier, Duguesclin), évoque l'histoire de l'art, les poètes ou les peintres qui ont fait la grandeur de la culture française (Pétrarque, Nerval, Lamartine, Courbet, Ingres), mais aussi les chansons populaires comme "Dansons la capucine", "Le chevalier du Guet" et "Les lauriers sont coupés". Aragon y saisit l'occasion de répondre à Drieu La Rochelle qui avait publié un article contre lui dans L'Emancipation Nationale.  On remarque également qu'Aragon utilise un matériau autobiographique dans ce poème : "Je t'ai perdu Alsace où quand le Rhin déborde" évoque la fin 1918, où le poète, cantonné avec son régiment en Alsace assiste à un débordement du Rhin. De même que "Il y a dans le vent d'Arles des songes" évoque décembre 1937, où Aragon participe à Arles au IXeme congrès du PCF. Et enfin "J'empêche en respirant certaines gens de vivre" évoque les attaques haineuses de Drieu La Rochelle parues dans le journal dont je parlais tout à l'heure, en 1941.  Dans ce poème, Elsa représente en quelque sorte la France, du moins aide le poète à la personnifier. L'admiration pour la culture et la terre française s'exprime par l'exaltation du corps féminin. Le thème des yeux notamment : "Tes yeux ont les couleurs des gerbes que tu portes". Mais d'autres parties du corps dont l'image se confond avec le patrimoine français, composent aussi le tableau de la beauté : "N'a-t-elle pas ces bras que l'on voit aux statues. Le sourire de Reims à ses lèvres parfaites. Ses cheveux de Champagne ont l'odeur du pressoir." Ingres est évoqué pour célébrer ses formes arrondies; la blancheur féminine évoque la Normandie "Gorgerin de blancheur où ma bouche mendie Cidre et lait du bonheur Plénitude à dormir". Elle est aussi douleur et faiblesse "Il est des noms de chair comme les Andelys. L'image se renverse et nous montre ses larmes". L'image de la femme et l'image de la France finissent par se confondre : "Femme vin généreux berceuse ou paysage Je ne sais plus vraiment qui j'aime et qui je peins". Ainsi, d'Elsa à la France, la ligne est continue, passant par l'évoquation d'autres figures féminines, images de la beauté, de la richesse d'une culture. L'amour a donc lui aussi un aspect double, il est à la fois amour de la femme et amour de la patrie.  Ce poème parcourt presque toutes les régions de France en faisant ressortir leur diversité : La beauce, Arles, la méditerranée, l'Ardenne, la Normandie ...

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« => Son premier grand roman est Le Paysan de Paris, publié en 1926, écrit durant sa période surréaliste.=> Mais il est surtout connu en tant que romancier pour l'écriture du cycle romanesque "Le monde réel".Les cloches de Bale, inaugure ce cycle, en 1934.

Ce roman dresse le portrait de trois femme, à travers lesquelles le lecteur verral'envergure des bouleversements que connut le début du XXeme siècle, dans son organisation sociale, sur le plan français etinternational.Suivra, en 1936, Les Beaux Quartiers, où il oppose deux frère, l'un est un militant, l'autre un mondain.Il publie un autre célèbre roman en 1944, Aurélien, dont le héro de ce roman d'amour est un jeune homme des années 20toujours marqué par la guerre.Et enfin, ce cycle du "Monde réel" se finit avec le gros livre Les communistes, écrit entre 1949 et 1951.

Roman le plus politique,le plus historique et militant de son auteur, où l'idéologie communiste et l'histoire l'emporte sur l'étude psychologique despersonnages. Le poète La première phase poètique d'Aragon est celle de la poésie surréaliste, avec des recueils comme Feu de joie, Le mouvementperpetuel et même un recueil intitulé Ecriture automatique, qui est quelque chose qui a été cher pendant un temps au surréaliste.Aragon invente pendant la Deuxième Guerre mondiale une poésie conçue comme une arme.

Dans Le Crève-coeur, Les Yeuxd'Elsa, Le Musée Grévin ou La Diane française, le lyrisme d'Aragon, ne se limite pas à la parole privée et intime mais s'enracinedans la circonstance historique et prend au cours de la période une coloration héroïque de plus en plus marquée. LES YEUX D'ELSA Le recueil Le recueil s'intitule Les Yeux d'Elsa, et cette femme : Elsa, existe bien.

Son nom entier est Elsa Triolet, et elle fut la femmed'Aragon.

Elle est née à Moscou en 1896.

Elle fréquente tôt les milieux d'avant-garde et publie en 1925 son premier roman : ATahiti.

Son premier roman en français Bonsoir, Thérèse, sort en 1938 et est salué par Sartre.

Elle occupe durant la secondeguerre mondiale une place importante auprès de son mari dans la résistance intellectuelle.

Elle meurt en 1970.

Aragon écrira despoèmes sur elle, et écrira Le Fou d'Elsa en 1960.Pour ce qui est du recueil en lui même, il est composé de poèmes et de textes en prose.

Je vais parler un peu de ces textes enproses pour après parler des poèmes proprement dit. Les proses : Ce sont des textes-programme écrit indépendamment des poèmes, mais ils sont réunit dans ce recueil puisqu'ils sont une sorte deméditation sur les conditions de la poèsie et les moyens de l'écrire à cette période.

Ces textes ont en commun une portépolémique et une porté didactique :- Le travail d'Aragon est de montrer que sa poésie se compose sous les conditions actuelle, mais qu'en même temps elle s'inscritdans la grande tradition de la littérature française, et qu'elle ne peut se comprendre que comme intégrant toute l'histoire de lapoésie.

Et ce qui n'empêche pas de considérer cette poésie comme animé de modernité et capable d'innovation.- La visée didactique se manifeste par l'envie de réanimer une poésie d'apparence classique pour rendre au lecteur français lafamiliarité avec la poésie d'avant, et qui constitue leur culture nationale.

(Le surréalisme est beaucoup plus hermétique que lesbeaux vers d'antan).

Et à travers ses formes d'apparence traditionnelle, il glisse des messages de liberté, de résistance et d'espoir.Poésie à double sens. Une poésie résistante et nationale Poésie résistante Le premier acte de résistance apparaît dans le fait de montrer sa douleur, manifester ses plaintes, Aragon ne cache pas sadouleur, il la manifeste.Dans de nombreux poème il exalte l'image de la France, il célèbre les gloires culturelle de la France alors qu'il vivait dans uneépoque où la propagande et la répression incitaient les intellectuels à rejeter leur culture, Aragon affirme dans un poème "Je n'aid'autre azur que ma fidélité".La résistance se manifeste également par la célèbration de la femme, puisque l'idéologie des vainqueurs cantonnait la femme dans. »

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