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Aragon, Aurélien (extrait).

Publié le 07/05/2013

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Aragon, Aurélien (extrait). Roman d'amour, Aurélien s'ouvre de manière surprenante sur le regard initial et dépréciatif d'Aurélien sur Bérénice, d'abord perçue comme un objet insignifiant en totale contradiction avec la splendeur idéale et rêvée qu'évoque à Aurélien son prénom. Symptomatique du malaise et de l'indifférence dans lequel l'a laissé sa participation à la Première Guerre mondiale, cette discordance entre rêve et réalité ne cessera de caractériser Aurélien, personnage à la dérive dans la société pesante de l'entre-deux-guerres qu'Aragon, à travers ce récit de l'impossibilité du couple, a voulu décrire et comprendre tout en se plaçant à distance. Aurélien de Louis Aragon (incipit) La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Il se demanda même pourquoi. C'était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois... Qu'elle se fût appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l'irritait. Source : Aragon (Louis), Aurélien, Paris, Gallimard, 1944. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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