APPARITION de Mallarmé
Publié le 15/09/2006
Extrait du document
«
qui précédait la rencontre.Vers 6 et 7 : l'état d'âme du poète après la rencontre est bien évoquée ici : l'esprit occupé par cette rencontre qui l'envahit toutentier: "S'énivrait savamment".
Le vers 7 est un beau tétramètre nettement rythmé, avec la correspondance "parfum de tristesse"qui rapproche un sentiment d'une sensation olfactive.Les rimes féminines 7 et 8 contrastent avec la rime du vers 9 : "cueilli": celle-ci n'est plus douce, mais plus aiguë, plus sèche.
Levers 9 développe une très belle image introduite par les quatre vers précédents (Tout comme les vers 4 et 16, qui sont préparéspar les vers précédents des tableaux) ; ces quatre vers sans ponctuation se déroulent amplement comme la rêverie se déroulesans heurts dans l'esprit du poète.
Ce dernier vers est très musical (schéma : 4 - 2 - 2 - 4); il évoque une coupe de fruits, encoresuggérée par la répétition : "cueillaison"/ "cueilli" ; les allitérations en "c" sont un peu brutales, elles répètent une sorte de plainte dujeune homme en proie à sa songerie.Troisième partie : L'apparition proprement dite.Au vers 10, une brève évocation de la réalité morne, grise ("pavé vieilli").
Il s'agit peut-être des vieilles maisons de Sens aux ruesétroites et mal pavées.
Cette réalité sale va rehausser par contraste la beauté de l'apparition : le morne décor est soudain illuminépar le retour de la jeune fille, et la rêverie triste est magnifiée par le souvenir de la jeunesse du poète."Avec du soleil aux cheveux" : la chevelure blonde de la jeune fille Semble concentrer l'or des derniers rayons du soir.- Les quatre derniers vers du poème reprennent les quatre premiers en les transposant : la scène inanimée, figée, artificielle,devient une évocation de jeunesse, une scène épanouie, heureuse : aux "séraphins en pleurs" succède "la fée au chapeau declarté", être aussi irréel, mais combien plus vivant pour le poète: on retrouve ici la sensation visuelle des cheveux féminins qui onttoujours troublé Mallarmé (cf.
"Chevelure vol d'une flamme" ...
) ; la jeune fille rieuse est devenue une fée diaphane : mêmetransposition que chez Nerval.Le paysage figé, le "calme des fleurs" fait place à l'évocation du monde de l'enfance : "mes beaux sommeils d'enfant gâté"(Mallarmé fut en effet élève d'un riche pensionnat d'Auteuil).
Ici encore, comme chez Nerval, il y a un retour au royaume del'enfance.
Le rejet "Passait" du vers 15, marque un arrêt pendant lequel l'imagination continue de jouer : on semble voir réellementla fée passer devant nous.La dernière image, très longue, se déroule sur deux vers et correspond exactement à l'image des vers 3 et 4 ; mais ici aussi latransformation a eu lieu : les "violes" alanguies émettaient des sanglots, et maintenant ce sont les mains de la fée qui sèment desbouquets d'étoiles : on est passé de la mélancolie vague au bonheur d'enfant.
Cette dernière image est très gracieuse ; on peut larapprocher des vers de Hugo :…l'or qu'on voitLuire à travers les doigts de tes mains mal ferméesTous les biens de ce monde en grappes parfumées.(Chants du crépuscule.) Cette image a quelque chose de mystique (dans d'autres poèmes, on peut retrouver ces images desaintes répandant.
des fleurs) ; la musicalité du vers est très grande, et les correspondances nombreuses ("blancs bouquetsd'étoiles parfumées").
L'épithète "blancs" est la reprise de celle du vers 4.L'atmosphère de suavité immatérielle du début est ainsi rétablie et complétée ; les visions trop précises de la terre s'évanouissentgrâce à l'apparition et laissent la place au firmament étoilé pur et blanc.Ces exégèses pourront être rapprochées avec profit de l'une des dernières proposées: celle de Paul Bénichou dans SelonMallarmé (Gallimard 1995).
Les notes qui y sont données, en finale, sur la versification du poème sont utiles à l'explication detexte.Conclusion : Poésie de jeunesse dans laquelle Mallarmé manie en maître coupes et rejets, ménage des silences évocateurs.Importance déjà grande de la musique ; ce poème a d'ailleurs inspiré des musiciens : des contemporains cités par Mallarmé(Rossignol, Bailly, puis Debussy).
Grâce aux impressions et à la musique Mallarmé dépasse les simples sensations et noustransporte dans le rêve, dans le souvenir de l'enfance..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Commentaire Brise Marine, Mallarmé (français)
- Les grandes périodes conventionnelles La préhistoire L'Antiquité Le Moyen Age De l'origine de l'homme (de 7 à 5 De 800 avant JC (apparition de la millions d'années) à l'invention de Grèce antique) à 476 après JC l'écriture (3200 av.
- Fiche de lecture : POÉSIES de Stéphane Mallarmé
- IGITUR OU LA FOLIE D’ELBEHNON de Stéphane Mallarmé
- POÉSIES de Stéphane Mallarmé (résumé et analyse de l'oeuvre)