Antigone - Le Prologue – Anouilh .
Publié le 11/09/2006
Extrait du document
Introduction
Anouilh est un dramaturge français du XXe siècle, il reprend le mythe de Sophocle. Les mythes permettent entre autre d’expliquer la place de l’Homme dans le monde, dans l’univers. Ils ont donc une portée universelle ; c’est le cas du mythe d’ Antigone ; figure solitaire, non fragile au pouvoir inébranlable de Créon. Fille d’Œdipe et de Jocaste, la jeune Antigone est en révolte contre la loi de Créon qui interdit que son frère Polynice soit enterré. A travers ce commentaire, nous allons analyser la scène. Le prologue nous raconte l’histoire de chacun des personnages en commençant par Antigone, Ismène, Hémon puis par Créon. Ce prologue nous annonce que c’est une tragédie et que la mort d’Antigone, d’ Eurydice ainsi que de Hémon est inéluctable. Quel est le rôle du Prologue à travers cette scène ? Dans un premier temps, nous verrons l’exposition originale qu’il nous donne, l’avenir de ces personnages puis nous finirons sur l’adaptation du Mythe par rapport à Sophocle. I. Exposition original se détachant d'une scène classique
1. Didascalies et mise en scène Dès le début, on a à faire à une mise en scène originale. Tout d’abord, on peut remarquer que dès la scène d’exposition, tous les personnages sont présents sur la scène. La prologue nous parle des personnages principaux : Antigone, Ismène, Hémon puis Créon. On peut relever à la première ligne ‘’Ces personnages vont vous jouer l’histoire d’Antigone’’ et à la ligne 3 ‘’ Elle pense qu’elle va jouer Antigone tout à l’heure’’. C’est donc le prologue qui nous présente ces personnages et leurs relations. Deuxièmement, comparé à une scène d’exposition traditionnelle, on remarque que les personnages sont soit isolés, soit regroupé. Ils y a une absence de discutions, de relation entre eux. ‘’ Antigone, qui rêvait dans son coin, comme en ce moment, ses bras entourant ses genoux’’. On remarque également que cette mise en scène est inhabituelle étant donné que le Prologue est un personnage comparé aux autre scènes. 2. Le personnage du prologue La plus part du temps, dans les pièces de théâtre, le Prologue est une voix comme dans La Cantatrice Chauve de Ionesco. Cependant, dans la pièce d’Anouilh, le Prologue est un personnage qui est sur la scène. On peut relever ‘’bavarde’’ ainsi que ‘’rit avec un jeune homme’’ qui est plutôt inattendue dans la tragédie, et qu’en plus, ces mots s’opposent aux situations des personnages pendant la scène d’exposition étant donné qu’ils ne bougent pas et ne parlent pas entre eux. Le prologue est sur scène mais n’utilise pas la première personne du singulier. Il est considéré comme l’intermédiaire entre le spectateur et les acteurs, on peut dire que c’est une sorte de spectateur privilégié ; le pronom vous provoque un lien entre la scène et les personnages. Il détruit l’illusion théâtrale car on nous parle des acteurs qui vont jouer des personnages et qu’il s’adresse aux spectateurs. 3. La présentation des personnages. Tout d’abord, le Prologue nous montre que les personnages sont imaginaires et que ce sont des acteurs. On peut relever à la première ligne ‘’jouer l’histoire d’Antigone’’ à la ligne 8 ‘’ qu’elle joue son rôle’’ et à la ligne 9 ‘’ ce rideau s’est levé’’. Le Prologue a donc pour mission de faire rentrer le spectateur dans l’illusion théâtrale. Dans cette scène, on distingue quatre différents personnages. On peut avoir l’impression qu’il nous présente l’acteur puis le personnage. Il y a tout d’abord Antigone ; elle nous est décrite renfermée et pensive : ligne 2 : ‘ la petite maigre’’, ligne 3 ‘’elle pense’’, et ligne 4 ‘’ la maigre jeune fille noiraude et renfermée que personne ne prenait au sérieux’’ . Vient ensuite Ismène, le contraire d’Antigone alors qu’elles sont sœurs. Ligne 12 : ‘’ la belle’’ ‘’ l’heureuse’’, ligne 14 ‘’ son goût de la danse’’, ‘’sont goût au bonheur et de la réussite’’ ligne 17 : ‘’ Ismène avait été éblouissante’’ et ligne 21 : ‘’ Ismène riait aux éclats’’. Il y a ensuite Hémon, le fiancé d’Antigone mais contrairement aux autres personnages, de dernier n’a pas vraiment de description à part ‘’ le jeune homme’’ ligne 12. Le dernier personnage qui nous est présenté est Créon, c’est le roi de Thèbes. Depuis la mort de ses deux enfants, sont g^put pour la musique et ses activités sont tombés dans l’oublie. ‘’ Il a des rides, il est fatigué’’ ligne 26 et ligne 30 ‘’ il a retroussé ses manches et il a pris leur place’’ ( en parlant de ses fils). II. Les informations données.
1. Antigone Antigone est le personnage principale de cette pièce de théâtre. C’est pour cela que le premier ainsi que la fin du deuxième paragraphe nous parle d’Antigone, ce qui nous prouve qu’elle a de l’importance. Le Prologue nous donne des informations physiques qui peut nous faire penser qu’il y a un lien entre le personnage et l’acteur. On trouve plusieurs répétitions comme ‘’ la petite maigre’’ ligne 2 et ‘ la maigre jeune fille’’ ligne 4. Les répétitions symbolisent le dépouillement du personnage. De plus, elle est seule : ‘’ seule face au monde, seule en face de Créon’’ ligne 5 à 6. Mais ce personnage grandit au fil du texte, elle va prendre une grandeur : ‘’surgir’’ ligne 4 et ‘’ se dresser’’ ligne 7. Seulement, elle est soumise à un destin de fatalité : ‘’ elle aurait bien aimé vivre’’ ligne 7 et ligne 10 : Elle s’éloigne’’. Elle est donc présentée avec ses traits psychologiques, l’idée de sa révolte, de sa solitude ainsi que de sa prochaine mort. 2. Les autres personnages. Tout d’abord, Ismène est tout le contraire de sa sœur : ‘’ la belle’’, ‘’ l’heureuse Ismène’’ ligne 12 ‘’ son goût du bonheur et de la réussite’’ ligne14. Anouilh insiste sur sa beauté pour montrer l’incompréhension du geste d’Hémon. On retrouve également le champ lexicale du bonheur : ‘’ bonheur’’, ‘’réussite’’, ‘’ riait aux éclats’’ danse’’… C’est grâce au champ lexical qu’on peut voir l’énorme différence entre Antigone et Ismène. Antigone est faite pour mourir alors qu’Ismène incarne la joie de vire, la vie. Hémon est aussi un personnage superficiel : Il est décrit avec Ismène mais est par la suite défini comme le fiancé d’Antigone. ‘’ il est le fiancé d’Antigone’’ à la ligne 13 nous montre qu’Hémon se rapproche de la mort et nous le confirme plus loin à la ligne 14 : ‘’ ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir’’. Le dernier personnage est Créon, le Roi, il est décrit comme très âgé : ‘’ Cet homme robuste, aux cheveux blanc’’ ligne 25 et ‘’ il a des rides’’, ‘’ il est fatigué’’ ligne 26. Créon est obligé d’assumer une fonction pour laquelle il n’était pas fait : ligne 30 ‘’ Il a retroussé ses manches’’. 3. Leur histoire Dès la scène d’exposition, le trajet de ces quatre personnages sont déjà tracés. On sait que la fin de leur histoire est proche et que l’on est à un moment crucial avec une expression très forte de la fatalité : ‘’ Il se savait pas que […]ce titre princier lui donnait seulement le droit de mourir’’ ligne 24 Cependant, même si les personnages de sont pas au courant de leur mort ou le leur futur, on peut penser que Antigone le sait déjà. On peut relever au début de l’extrait : ‘’ Elle pense qu’elle va mourir’’ ligne 6. On a donc une fatalité du destin tragique de l’intrigue. III. entre imitation et transformation par rapport à Sophocle
1. Les éléments conservés Tout d’abord, on remarque que les personnages importants sont toujours dans leurs rôles que Sophocle avait écrit ; Antigone est la nièce du roi de Thèbes à qui elle s’oppose à cause de la loi qu’il a imposé sur l’enterrement de son frère. Il y a également les destins des personnages qui sont identiques : ligne 7 ‘’ Mais il n’y a rien à faire’’. On trouve également le lexique de la mort, une mort qui est omniprésente. On ne trouve également aucune explication au destin qui pèse sur les personnages comme par exemple pour le mariage entre Hémon et Antigone. ‘’ Personne n’a jamais compris pourquoi’’ à la ligne. On trouve donc ici une fidélité au destin que Sophocle nous avait laissé. 2. la modernisation du mythe Même si Anouilh garde certains éléments, il modernise quand même le mythe. On peut tout d’abord le remarquer à l’aide du vocabulaire comme ‘’ bal’’ ligne 16, ‘’ robe’’ ligne 17 ainsi que ‘’antiquaire’’ à la ligne 29. Les anachronismes nous montrent donc que le mythe est intemporel. De plus, on peut relever du langage courant voire familier que l’on ne retrouve pas chez Sophocle ‘’ la petite maigre qui est assise la-bas’’ à la ligne 2 ne correspond pas du tout au langage que le théâtre tragique emploie. On peut également trouver à la ligne 30 : ‘’ il a retroussé ses manches’’ et à la ligne 24 : ‘’ l’orchestre attaquait une nouvelle danse’’. 3. La reconstruction des personnages Ici, Antigone représente la jeunesse, une jeunesse en révolte contre l’autorité d’un Roi qui devient vieux et qui n’a jamais eu l’envie d’être Roi. ‘’ La vie ne vaut pas la peine d'être vécue, mais je vaux la peine de vivre. ‘’ Cependant, la jeune Antigone va bientôt mourir. Cette jeune femme n’est pas insignifiante chez Sophocle. Pour Ismène, Anouilh en fait une frivole alors que chez Sophocle, elle est respectueuse des lois et craint la malédiction contrairement à Antigone. Antigone n’a pas peur de la mort comparé à Ismène qui aime la vie, qui a la joie de vire. Créon, lui incarne la raison d’état, il est humain, veut sauver Antigone et porte avec difficulté le poids de sa tache. Anouilh humanise donc ce personnage et en fait une homme faible de temps en temps. Anouilh a voulu offrir une modernité à ce texte pour le rendre plus accessible aux spectateurs contemporains. Conclusion :
Dans ce texte, nous avons vu une scène d’exposition qui est indispensable pour la compréhension de la pièce ainsi que pour le destin de chaque personnages. Contrairement à celle de Sophocle, elle diffère de son modèle antique. Anouilh a donné une touche d’originalité grâce à son Prologue qui a donné également l’illusion théâtrale ainsi que le rapprochement entre les personnages et les acteurs.
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1.
AntigoneAntigone est le personnage principale de cette pièce de théâtre.
C'est pour cela que le premier ainsi que la fin du deuxièmeparagraphe nous parle d'Antigone, ce qui nous prouve qu'elle a de l'importance.
Le Prologue nous donne des informationsphysiques qui peut nous faire penser qu'il y a un lien entre le personnage et l'acteur.
On trouve plusieurs répétitions comme ‘' lapetite maigre'’ ligne 2 et ‘ la maigre jeune fille'’ ligne 4.
Les répétitions symbolisent le dépouillement du personnage.
De plus, elleest seule : ‘' seule face au monde, seule en face de Créon'’ ligne 5 à 6.
Mais ce personnage grandit au fil du texte, elle va prendreune grandeur : ‘'surgir'’ ligne 4 et ‘' se dresser'’ ligne 7.
Seulement, elle est soumise à un destin de fatalité : ‘' elle aurait bien aimévivre'’ ligne 7 et ligne 10 : Elle s'éloigne'’.
Elle est donc présentée avec ses traits psychologiques, l'idée de sa révolte, de sasolitude ainsi que de sa prochaine mort.
2.
Les autres personnages.Tout d'abord, Ismène est tout le contraire de sa sœur : ‘' la belle'’, ‘' l'heureuse Ismène'’ ligne 12 ‘' son goût du bonheur et de laréussite'’ ligne14.
Anouilh insiste sur sa beauté pour montrer l'incompréhension du geste d'Hémon.
On retrouve également lechamp lexicale du bonheur : ‘' bonheur'’, ‘'réussite'’, ‘' riait aux éclats'’ danse'’… C'est grâce au champ lexical qu'on peut voirl'énorme différence entre Antigone et Ismène.
Antigone est faite pour mourir alors qu'Ismène incarne la joie de vire, la vie.
Hémonest aussi un personnage superficiel : Il est décrit avec Ismène mais est par la suite défini comme le fiancé d'Antigone.
‘' il est lefiancé d'Antigone'’ à la ligne 13 nous montre qu'Hémon se rapproche de la mort et nous le confirme plus loin à la ligne 14 : ‘' cetitre princier lui donnait seulement le droit de mourir'’.
Le dernier personnage est Créon, le Roi, il est décrit comme très âgé : ‘'Cet homme robuste, aux cheveux blanc'’ ligne 25 et ‘' il a des rides'’, ‘' il est fatigué'’ ligne 26.
Créon est obligé d'assumer unefonction pour laquelle il n'était pas fait : ligne 30 ‘' Il a retroussé ses manches'’.
3.
Leur histoireDès la scène d'exposition, le trajet de ces quatre personnages sont déjà tracés.
On sait que la fin de leur histoire est proche etque l'on est à un moment crucial avec une expression très forte de la fatalité : ‘' Il se savait pas que […]ce titre princier lui donnaitseulement le droit de mourir'’ ligne 24Cependant, même si les personnages de sont pas au courant de leur mort ou le leur futur, on peut penser que Antigone le saitdéjà.
On peut relever au début de l'extrait : ‘' Elle pense qu'elle va mourir'’ ligne 6.
On a donc une fatalité du destin tragique del'intrigue.
III.
entre imitation et transformation par rapport à Sophocle
1.
Les éléments conservésTout d'abord, on remarque que les personnages importants sont toujours dans leurs rôles que Sophocle avait écrit ; Antigone estla nièce du roi de Thèbes à qui elle s'oppose à cause de la loi qu'il a imposé sur l'enterrement de son frère.
Il y a également lesdestins des personnages qui sont identiques : ligne 7 ‘' Mais il n'y a rien à faire'’.
On trouve également le lexique de la mort, unemort qui est omniprésente.
On ne trouve également aucune explication au destin qui pèse sur les personnages comme parexemple pour le mariage entre Hémon et Antigone.
‘' Personne n'a jamais compris pourquoi'’ à la ligne.
On trouve donc ici unefidélité au destin que Sophocle nous avait laissé.
2.
la modernisation du mytheMême si Anouilh garde certains éléments, il modernise quand même le mythe.
On peut tout d'abord le remarquer à l'aide duvocabulaire comme ‘' bal'’ ligne 16, ‘' robe'’ ligne 17 ainsi que ‘'antiquaire'’ à la ligne 29.Les anachronismes nous montrent donc que le mythe est intemporel.
De plus, on peut relever du langage courant voire familierque l'on ne retrouve pas chez Sophocle ‘' la petite maigre qui est assise la-bas'’ à la ligne 2 ne correspond pas du tout au langageque le théâtre tragique emploie.
On peut également trouver à la ligne 30 : ‘' il a retroussé ses manches'’ et à la ligne 24 : ‘'l'orchestre attaquait une nouvelle danse'’.
3.
La reconstruction des personnagesIci, Antigone représente la jeunesse, une jeunesse en révolte contre l'autorité d'un Roi qui devient vieux et qui n'a jamais eu l'envied'être Roi.
‘' La vie ne vaut pas la peine d'être vécue, mais je vaux la peine de vivre.
‘' Cependant, la jeune Antigone va bientôtmourir.
Cette jeune femme n'est pas insignifiante chez Sophocle.
Pour Ismène, Anouilh en fait une frivole alors que chezSophocle, elle est respectueuse des lois et craint la malédiction contrairement à Antigone.
Antigone n'a pas peur de la mortcomparé à Ismène qui aime la vie, qui a la joie de vire.
Créon, lui incarne la raison d'état, il est humain, veut sauver Antigone etporte avec difficulté le poids de sa tache.
Anouilh humanise donc ce personnage et en fait une homme faible de temps en temps..
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