ANDROMAQUE de Racine : Analyse tirade d'Oreste de l'acte II, scène 2, vers 481 à 504 (littérature)

Dans sa tirade, Oreste dévoile à Hermione tout l'amour qu'il lui porte. L e lamento amoureux d'Oreste dégage une souffrance qui inspire de la pitié.

En effet, le discours d'Oreste est marqué par le champ lexical de l'amour « amour, adorer « et le champ lexical de la souffrance « funeste, blessures, parjures, fureur, perte, peine, mort, cruels, sang, mortels,victime « qui sont opposés. Le terme « mort « est répété trois fois, « sang « deux fois et « cruels « deux fois pour insister sur le ravage que provoque cet amour chez Oreste. La souffrance est beaucoup plus présente dans ce texte que le bonheur ce qui dévoile un amour triste, à sens unique. L'antithèse « Tel est de mon amour l'aveuglement funeste « reflète cet amour impossible et à la fois tant espéré aux yeux d'Oreste. Aux vers 483 et 485 « Est de venir sans cesse adorer vos attraits, « et « Et de jurer toujours qu'il n'y viendra jamais «, il se lamente afin qu'Hermione se sente coupable de son malheur et qu'elle éprouve de la culpabilité à ne pas l'aimer. Le vers 486 « Que tous mes pas vers vous sont autant de parjures « explique qu'Oreste persiste à aimer Hermione malgré le mal que cela lui inflige. La répétition du verbe savoir « savez,sais,sais « montre qu'Oreste est sur de ce qu'il admet, que ce qu'il dit ne changera pas et restera ainsi. D'après lui, son destin ne changera pas, il continuera de souffrir.

L'anaphore « ils n'ont « marque l'hypothèse : Oreste suggère « aux yeux « d'Hermione de lui dire vraiment ce qu'elle pense afin de réduire à néant son espérance.

Ainsi, Oreste déclare sa flamme à Hermione tout en exposant son malheur afin de l'apitoyer et d'obtenir son amour. L'évocation de son amour triste, de son malheur et de sa douleur inspire au lecteur et à Hermione de la pitié ce qui montre l'appartenance de ce texte au registre pathétique.