Andrade, Carlos Drummond de - écrivain.

Andrade, Carlos Drummond de - écrivain. 1 PRÉSENTATION Andrade, Carlos Drummond de (1902-1987), poète moderniste, journaliste et homme de lettres brésilien, l'une des figures les plus marquantes de la poésie contemporaine brésilienne. 2 UN FONCTIONNAIRE TRANQUILLE Né au sein d'une riche famille de propriétaires terriens de Itabira do Mato Dentro (dans l'État de Minas Gerais), Carlos Drummond de Andrade étudie à Belo Horizonte et à Rio de Janeiro, puis suit un cursus de pharmacologie -- il ne travaillera pourtant jamais dans une pharmacie. En 1925, il fonde avec d'autres écrivains la revue Revista, qui contribue à diffuser les idées du modernisme dans le Minas Gerais. Installé en 1934 à Rio de Janeiro, il entre dans l'administration, d'abord comme chef de cabinet du ministre de l'Éducation puis, en 1945, comme fonctionnaire du service du patrimoine historique et artistique national, jusqu'à sa retraite en 1962. Il mène de front sa carrière dans la fonction publique et ses activités éditoriales ; chroniqueur pour le Correio da Manhã à partir de 1954, puis du Jornal do Brasil en 1969, il livre également de remarquables traductions d'auteurs français (François Mauriac, Choderlos de Laclos, Honoré de Balzac, Marcel Proust, Molière, Maurice Maeterlinck), qui sont d'ailleurs primées. 3 UNE OEUVRE POÉTIQUE D'ENVERGURE Drummond de Andrade commence à fréquenter les cercles modernistes en 1924, à Belo Horizonte : il y rencontre Blaise Cendrars, Oswald de Andrade mais surtout Mário de Andrade, avec qui il entretient une correspondance suivie jusqu'à la mort de celui-ci. Son premier poème, « No meio do caminho « (« Au milieu du chemin «), paraît en 1928 dans la Revista da Antropofagia de São Paulo et provoque l'un des plus grands scandales littéraires du Brésil. Deux ans plus tard, Drummond de Andrade publie son premier recueil, intitulé Alguma Poesia (« Quelque poésie «). Si cet ouvrage célèbre le nationalisme brésilien, il partage tout de même avec le mouvement moderniste européen le dédain des valeurs bourgeoises. Son livre suivant, Brejo das almas (1934), expose un point de vue mélancolique et sceptique sur l'avenir de l'homme, tout en laissant transparaître une ironie féroce et une représentation satirique de la société. Avec Sentimento do mundo (1940), José (1942) et surtout A Rosa do povo (« La rose du peuple «, 1945), qui condamne fermement le fascisme, l'oeuvre de Drummond de Andrade aborde les thèmes de l'expérience collective et de l'histoire contemporaine, mises en parallèle avec ses luttes intimes. Son oeuvre devient plus métaphysique, s'éloignant des grands thèmes tels que la politique et l'identité nationale qu'il avait préalablement traités. Il poursuit dans cette voie jusqu'à la fin des années 1950, jusqu'à la parution de A vida passada a limpo (1959), ouvrage dans lequel il critique et remet en cause la société de consommation. Puis, avec ses ouvrages plus tardifs comme Liçao das coisas (1962), l'auteur explore la satire et la poésie expérimentale. Il continue à publier régulièrement jusqu'à sa mort, en 1987. Deux ouvrages posthumes, rassemblant des poésies inédites, sont parus, Poesia errante (en 1988) et Farewell, son dernier recueil, en 1996. 4 UN AUTEUR PROLIFIQUE ET DIVERSIFIÉ Parallèlement à ses oeuvres poétiques, Drummond de Andrade écrit aussi des ouvrages en prose, que ce soit sous forme de fictions (O gerente, 1945 ; Contos de aprendiz, 1951 [Conversation extraordinaire avec une dame de ma connaissance], Contos plausiveis, 1981 ; Criança dagora é fogo, 1986), ou d'essais (Confissões de Minas, 1944 ; Passeios na ilha, 1952), de la littérature pour enfants (O Elefante, 1983 ; História de dois amores, 1985). Ses nombreuses chroniques journalistiques ont été publiées dans des recueils. En 1985, il publie ses mémoires, O observador no escritório (« l'Observateur du bureau «). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.