analyse verticalité Cendre de Caillou
Publié le 23/05/2014
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Travail sur Cendres de cailloux Présenté à Sébastien Hamel Par : Noémie Boyer Cégep Édouard-Montpetit Littérature Québécois Cours 601-103-MQ, groupe 1070 Le mardi 20 mai 2014 Suite à la lecture de la tragédie moderne de Daniel Danis Cendres de cailloux, dans laquelle chacun des quatre personnages a sa propre voix qui se développe tantôt en harmonie, tantôt en contrepoint, des autres voix. Le récit des quatre personnages progressivement nous révèle, non pas pourquoi, mais comment les choses se sont produites. Par la remémoration d'un drame sur lequel chacun d'eux n'a qu'une vue partielle. Il serait donc, intéressant d'analyser la question de la verticalité soit en montrant que les personnages de la pièce sont des êtres du vide, qu'ils souhaitent quitter cet état lamentable et qu'à l'occasion ces personnages se dirigent aussi sur l'axe vertical. Du point de vue des valeurs, des ambitions et des rêves les personnages de Cendres de cailloux sont vides, ils ont perdu leurs repères, ils n'ont pas d'existence. Commençons avec Coco qui selon moi est le plus dépouillé des quatre personnages principaux. Coco l'avoue lui-même, «même enfant [il était] un homme mort» (p.32)! Lui et c'est ami « [passent leurs] paies à boire, la fin de semaine. Les quatre gars [ils travaillent] l'été pour se payer du chômage l'hiver arrivé.»(p.20), en d'autre termes Coco n'a pas d'ambition, il essaye seulement de survivre. Ce personnage a une vision des plus pessimistes de la vie, il pense que Croire en dieu c'est «un rêve pour de l'espoir. C'est là pour que les gens s'inventent un paradis.»(p.87) Coco, lui, il en a pas de rêve « [il s'en] cherche un rêve, un rêve qui pourrait s'inventer une fois pour toutes» (p.87) Ce personnage est vraiment creux s'il doit s'inventer un rêve. Il en veut à Shirley de coucher avec les autres gars de du gang, il pense que si elle ferait autrement « [ça aurait pu le] changer. [Lui] donner envie de quelque chose» (p70). Il faut donc en déduire qu'il n'en envie de rien, et n'avoir envie de rien c'est être complètement insensible à la vie, être complètement vide! Tant qu'à elle Shirley, « [elle] crevait d'envie de toucher au bonheur»(p.28) comme si elle ne savait pas ce que s'était de ressentir de la joie dans sa vie. Elle se sent seule et incomprise, elle ne voit en elle qu'un «pouvoir de destruction» (p.23) qui n'est pas compatible avec son « désir d'être vivante» (p.22). Ne pas savoir ce qu'est d'éprouver le bonheur et la vie sont des preuves irréfutables que Shirley est un personnage du rien, du vide puisque elle-même se perçoit ainsi. Finalement pour ce qui est de Clermont, qui «repartir à zéro» (p.12), il doit nécessairement être vide puisque au départ tout le monde est vide et ce sont nos expériences qui nous remplissent. Il a beau vouloir recommencer il continue toujours à vivre dans le passé « il [n'a] plus envie de personne. Il [veut] entretenir sa peine pour continuer à vivre avec [sa défunte femme] en images, en mots.» (p.38). Il se maintient vide en ressassant ces souvenirs. Sa peine est si énorme qu'il ne se permet pas de vivre, il veut se vider, se vider de sa peine à travers le travail, « [il veut] surtout se brûler de fatigue pour dormir soûl dur comme une souche» (p.42), vider ! Même sa propre fille nous fait la remarque que son père est « une bouteille cassée» (p.25) et c'est plutôt évident. Chaque personnage essaye de trouver, par différentes actions, un moyen de donner un sens à leur existence. Coco pense « [qu'il est] venu sur terre pour voir fonder la neige dans la joie» (p.80) Pour lui « c'est le seul moment où rien n'est mort où rien n'est triste» (p.80). Il se raccroche à un élément qui lui permet d'aimer la vie pour donner un sens à son existence. En plus, La bande de p'tit gars agit comme des dieux, par exemple, Shirley même dût faire payer à cailloux sont impolitesses, car cette promesse devant ces copains est «un serment solennel. Un pacte avec la mort des vendredi» (p.50) Elle ne peut en déroger qu'au péril de son amitié. Shirley, donne un sens à sa vie suite à la rencontre de cailloux, après cet évènement toutes ses actions se rapport à Cailloux, elle rêve de lui, «ce gars-là était dans [sa] peau» (p.31).Pour Clermont, les seules choses qui donnent un sens à sa vie sont sa fille Pascale et le travail. Clermont, «i [parle] pas, i [regarde] nulle part en tout cas personne, sauf sa fille» (p.29) c'est la prunelle de ces yeux, c'est le seul lien vivant qui le rapproche de sa femme, il y tient plus que tout. Le travail quant à lui sert à donner une impression d'utilité à Clermont, il se donnait des charges de travail impressionnantes comme lorsqu'il sortait les cailloux, c'est écrit : «ç'a été un vrai calvaire. Trois mois. Six jours par semaine. Une grosse heure par jour avec deux chaudières de métal. Monte descend, dans un escalier à pic. .. Il fallait que je le fasse je suppose.» (p.27) Travailler la terre, rénover la maison et s'occuper de ces bêtes est devenus sa routine, sa seule manière de vivre pour que son existence est un sens. En ce qui concerne l'axe vertical que les personnages exploitent à l'occasion pour déjouer «c'te chienne d'ennui des dimanches de mort, des lundis de boulot endormant, des mardis de blanquette aux oeufs des mercredis de programmes plats des jeudis de paie des vendredis de soûlerie des mois d'ennui, de chienne d'ennui.» (p.50) Tout d'abord, Coco, Shirley et leur bande passent par des transes, des beuveries, «pour montrer à la face du monde [qu'ils peuvent] être des dieux.» (p.62). Sous l'effet de l'alcool et d'autres substances ils se sentent invincibles. Ils peuvent se faire « casser la gueule en quatre» (p.43), ils peuvent « piquer [une vache] de coup de couteau » (p.63), ils peuvent « déterrer quelqu'un » (p.9) ... « [Ils] tombent en transes quand [ils font] des affaires qui [sortent] du bon sens » (p.9). Lorsqu'ils sont soûls, ils sont vivants ils se foutent du monde entier, ils quittent leur identité d'origine décevante pour devenir des dieux. Caillou entre lui aussi en quelque sorte en transe, « a fête de la forêt [il a] failli [se] battre. [Il voyait] plus rien que des souvenirs » (p.78) Donc, nous avons pu voir qu'en effet les personnages de la pièce sont des êtres du vide, qu'ils souhaitent quitter cet état lamentable et qu'à quelques répétitions les personnages se dirigent aussi vers l'axe vertical. Cette histoire nous démontre aussi que « quand on ne force plus qu'on ne lutte plus contre à vie et qu'on laisse aller les choses elles se font comme naturellement» (p.92) Nombre de mots : 1113 mots
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