Analyse Du Film "Loin Du Paradis" Avec L'éthique De Kant Et L'éthique Utilitariste
Publié le 05/12/2010
Extrait du document
Présentation du problème moral
Le problème moral qui se présente dans le film Loin du Paradis de Joseph Ruben, est un dilemme moral important basé sur les aspects psychologiques de l’être humain. En fait, c’est l’histoire de trois amis qui vont faire la fête en Malaisie. Alors que deux d’entres eux, Sheriff et Tony, décident de quitter et de retourner à la maison, l’un d’entre eux, Lewis, décide de rester sur les lieux. Par contre, Lewis se fait arrêter pour possession de drogue, qui en fait, appartenait aux trois d’entre eux. Après deux ans de prison, Lewis se voit détenu de la peine de mort, à moins que ses deux amis prennent part au blâme et qu’ils servent 3 à 6 ans de prison dans un pays du tiers monde.
Sheriff et Tony se retrouvent donc dans un délai de quelques jours pour prendre la décision ou non d’aller en prison en Malaisie pour pouvoir sauver la vie de leur ami. Tony, de son côté, vient de se fiancer et compte former sa nouvelle famille. Il se voit donc en train de choisir entre sa famille ou la vie de son ami. Par contre, plusieurs facteurs entrent en jeu. Il pense notamment à la violence faite aux prisonniers, au manque de nourriture et aux conditions terribles d’une prison d’un pays du tiers monde. Il semble être prêt à faire trois ans de prison, mais ne cède pas du tout à l’idée de faire six ans de prison, si jamais Sheriff ne vient pas avec lui. Son intérêt individuel se tourne assurément vers sa famille, sa sécurité et son bien-être, d’autant plus qu’il désire aider son ami. Sheriff lui, vit une vie paisible avec une certaine attitude du laisser-faire. Il vit jour le jour, célibataire et ne détient pas de projets en particuliers. Lorsqu’il prend connaissance de la situation, il rejette l’idée d’aller passer du temps dans une prison en Malaisie. Par contre, sa culpabilité reste toujours à ses côtés. Même après avoir dit non, il semble revenir sur sa décision. Certainement, Sheriff a peur et il ne croit pas qu’il possède la force de se sacrifier pour son ami.
Donc, d’une main, nous avons Tony qui semble prêt à tout faire pour sauver la vie de son ami, alors que Sheriff ne semble pas être prêt à faire cet engagement et revient constamment sur sa décision. Tony démontre des valeurs familiales et de loyauté qui sont très proéminentes. Sheriff, lui, s’illustre plutôt en tant qu’homme faible, qui ne détient pas le courage pour faire ce sacrifice énorme. Le personnage est démontré selon cette façade qui se caractérise par des pensées égoïstes et détachées. Par contre, tous ces principes ne veulent rien dire étant donné qu’en fin de partie, c’est Sheriff qui a su prendre son courage à deux mains et de prendre sa part de responsabilité dans la situation qui était présentée. Tony a plutôt été envahi par des sentiments de crainte, soit pour lui, mais aussi pour son avenir avec sa famille. Sheriff avait sûrement plusieurs motifs pour prendre sa décision finale, mais ce que l’on retient de l’histoire, est son courage de s’avoir responsabilisé et d’avoir décidé de cesser de vivre sa vie sans conséquences.
De plus, si l’on prend en considération les valeurs de la journaliste, on remarque qu’elle avait des valeurs extrêmement égoïstes. Son but premier était de bien faire son travail pour ainsi bien paraître aux yeux de son employeur. Par contre, elle a causé, en bout de ligne, la mort d’un jeune homme. Elle n’a pas respecté les principes des individus concernés, puisque même si elle avait été avisée de ne pas publier l’article, elle l’a tout de même fait. Tout ça pour démontrer qu’elle avait trouvé l’histoire en premier. Elle a su traiter l’information avec aucun sentiment d’empathie, mais plutôt avec un esprit de compétition où elle ferait tout pour être la première à dévoiler l’histoire qui ferait la une des journaux.
Comparaison critique
La conception de Kant vise la notion du devoir moral. Une personne ne doit pas s’identifier à ses sentiments pour pouvoir déterminer son devoir moral, étant donné que l’être humain est impuissant face à ses sentiments. Kant croit donc qu’une personne doit obligatoirement faire son devoir moral, peu importe les conséquences et peu importe les circonstances. Alors que l’éthique utilitariste semble avoir des intérêts communs avec l’éthique kantienne, la conception de l’utilitarisme vise plutôt le résultat d’une action que le devoir moral. En effet, cette conception se base sur les conséquences de l’acte. La décision est prise selon un calcul des plaisirs et des souffrances et surtout selon le principe du bonheur du plus grand nombre. Ce sont deux conceptions opposées, l’une qui préconise un impératif catégorique et l’autre qui prône l’évaluation des conséquences de l’acte.
L’éthique kantienne, selon son principe d’accomplir son devoir moral, encouragerait définitivement le sacrifice en échange de la survie de Lewis. Si l’on extrait tous les sentiments face à ce problème, tels que, par exemple, la peur, la souffrance et l’abandon, le devoir moral dans la situation présente se doit d’être de venir en aide à son ami pour qu’il puisse rester en vie. De plus, il est important comme devoir moral, de prendre sa responsabilité, donc de déclarer coupable pour une portion de quantité de la drogue trouvée. Étant donné que cette conception s’établi selon un impératif catégorique, il serait donc définitif que Tony et Sheriff se doivent d’accomplir leur devoir moral et d’aller en Malaisie pour passer du temps en prison pour ainsi sauver la vie de leur ami Lewis. Ceci est une loi morale, selon Kant, car l’action accomplie est une valeur morale universelle où tous les humains devraient vouloir pouvoir agir de telle sorte.
L’éthique utilitariste, elle, doit avant tout rechercher le bonheur du plus grand nombre avec un calcul des souffrances et des plaisirs, selon la règle que chacun compte pour un. Il faut donc prendre en considération tous ceux qui sont impliqués dans la situation, tels que Tony, Sheriff, Lewis, la sœur de Lewis, la fiancée de Tony, etc. Il faut faire une évaluation des conséquences de l’acte. Dans ce cas, il faudrait donc évaluer si les souffrances seraient plus grandes que les plaisirs. Énormément de facteurs entrent en jeu, par exemple, soit la culpabilité de ne pas y aller, et peut-être de vivre avec le regret de ne pas y avoir été pour le restant de sa vie, ou encore, la possibilité de pouvoir mourir, ce qui engendrerait de très grandes souffrances à l’entourage immédiate.
Analyse personnelle
Si je me retrouvais dans les souliers de soit Tony ou Sheriff, bien évidemment que ma décision serait extrêmement difficile à prendre. Par contre, je ne pourrais pas suivre le principe de l’éthique kantienne, car je ne peux ignorer mes sentiments. J’irais plutôt avec l’éthique utilitariste où je pourrais évaluer les conséquences et faire un calcul des souffrances et des plaisirs. Il est autant plus facile de dire ce que l’on ferait sans être dans la situation présente que de le faire concrètement. Ceci étant dit, je crois que je ferais le sacrifice d’aller en prison, car vivre avec le regret ou la culpabilité d’avoir laissé mon ami mourir, sans y avoir apporté aucune aide, me tuerais certainement à long terme. Ma vie se verrait bousculée même si je décidais de ne pas y aller, car c’est certain qu’elle ne serait plus pareille par la suite. D’un autre côté, si j’y vais, je risque de moi-même mourir, de souffrir mais je pourrais tout de même ressortir avec la pensée que j’ai eu le courage d’avoir effectué un tel sacrifice pour un être qui m’était très cher. Il reste le principe d’aller en prison dans un pays du tiers monde, ce n’est pas du tout pareil que d’aller en prison dans notre société. Je crois que peu importe ma décision, si je n’avais pas le courage d’y aller et de faire face à mes responsabilités, je ne serais pas capable d’être en paix avec moi-même pour le restant de ma vie. Je suis une personne qui a des valeurs très honnêtes, donc, devoir vivre une situation comme celle la, j’imagine qu’en bout de ligne, je finirais par suivre la conception de l’éthique kantienne, et d’accomplir mon devoir moral, même si mes sentiments me diraient autrement. En fait, je n’adhère pas à une conception précise, car même si j’accompli mon devoir moral, je pense notamment aux conséquences de mes actions si jamais je n’y allais pas, et surtout je pense à mon état d’âme, qui serait grandement affecté pour le restant de mes jours.
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