amas et superamas - astronomie.
Publié le 24/04/2013
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Outre leur intérêt comme test de l’évolution stellaire, les amas ouverts d’étoiles servent également d’étalon de distance.
En effet, les observations photométriques de lapopulation stellaire des amas ouverts confrontées à la modélisation permettent d’attribuer une distance fiable à l’amas ouvert, qui sert alors de référence pour évaluer ladistance d’étoiles isolées plus lointaines.
Ainsi, l’amas des Hyades, situé à environ 135 000 années-lumière de la Terre, joue à cet égard un rôle crucial.
Les amas ouverts observés dans les galaxies très proches de la nôtre, tel le Grand Nuage de Magellan situé à plus de 160 000 années-lumière, présentent l’intérêt d’êtretous situés à la même distance de nous.
La différence de distance entre les amas d’une même galaxie est alors négligeable — ce n’est pas le cas des amas ouverts de notregalaxie, dont la distance à la Terre peut être comparable à la distance qui les sépare.
La comparaison directe des amas entre eux en est ainsi grandement facilitée.
Enrevanche, la relativement faible luminosité de ces amas ne permet pas de les observer dans les galaxies lointaines, situées à des distances supérieures à quelquesmégaparsecs (quelques millions d’années-lumière).
3.2 Les amas globulaires
Les amas globulaires galactiques sont pour la plupart situés dans le halo de notre galaxie, dans une sphère d’un rayon de 30 kiloparsecs (une centaine de milliers d’années-lumière).
Au nombre de 154, ils ne représentent que 1 p.
100 de la masse visible du halo et un quart d’entre eux sont situés dans le disque galactique.
De forme quasisphérique acquise au cours d’un phénomène de relaxation pendant une période d’environ un milliard d’années, les amas globulaires contiennent des étoiles peu massives ettrès âgées (environ 15 milliards d’années).
Les amas globulaires se sont donc formés au tout début de l’Univers, comme en témoigne leur composition chimique pauvre enéléments lourds (étoiles dites de population II, à faible métallicité).
Par exemple, les étoiles d’amas globulaires possèdent une abondance de fer (numéro atomique Z = 56),10 à 300 fois inférieure à celle du Soleil, âgé de 4,5 milliards d’années.
Dictées par le puits de potentiel de la galaxie, les trajectoires des amas globulaires croisent environ trois fois par milliard d’années le disque galactique, perdantvraisemblablement au passage le gaz interstellaire — on observe en effet que les amas en sont dépourvus.
Lors de ces épisodes, les collisions gravitationnelles de ces amasavec les étoiles et le gaz du plan peuvent conduire à leur destruction par friction.
Cela expliquerait le faible nombre de ces amas à proximité du plan galactique, qu’ilstraversent rarement, alors qu’ils sont abondants à grande distance de celui-ci.
Mais ce n’est pas le seul phénomène conduisant à la disparition des amas globulaires.
Les interactions gravitationnelles entre les étoiles d’un amas globulaire tendent à normaliser la distribution des vitesses, ce qui permet de modéliser ce gaz d’étoiles commeun gaz parfait disposant d’une distribution maxwellienne des vitesses.
Les étoiles situées dans les queues de la distribution ont des vitesses supérieures à la vitesse delibération de l’amas, ce qui conduit progressivement à une évaporation de l’amas, qui se contracte et augmente sa densité centrale.
Son évolution dépend alors des effetsstabilisateurs luttant contre l’effondrement sur lui-même qui le guette, soit par un effet de pression résultant d’un transfert d’énergie mécanique des étoiles en systèmesmultiples au reste de l’amas, soit lors de la formation de trous noirs dans le cœur de l’amas.
Quoiqu’il en soit, le temps d’évaporation d’un amas dépend de sa masseinitiale : plus elle est importante, plus le temps d’évaporation est long (jusqu’à 25 milliards d’années).
Les amas globulaires sont riches en sources de rayonnement X, probablement des systèmes binaires très serrés — constitués d’une étoile normale (étoile de la séquenceprincipale, phase de fusion de l’hydrogène en hélium) ou d’une étoile évoluée (phases thermonucléaires ultérieures), et d’un compagnon compact (naine blanche, étoiles àneutrons).
La forte densité en étoiles des amas globulaires doit favoriser la constitution en systèmes doubles et multiples, puisque l’observation montre que les amasglobulaires contiennent 100 fois plus de sources X que les autres régions du ciel.
Les amas globulaires jouent également un rôle dans l’étalonnage des distances, puisqu’ils contiennent une famille d’étoiles variables (étoiles pulsantes), les céphéides detype II, qui permettent à travers la relation période-luminosité d’établir leur distance, et par conséquent la distance des galaxies qui les contiennent.
La forte luminosité des amas globulaires (un million de fois celle du Soleil) les rend détectables jusqu'à une centaine de mégaparsecs (environ 300 millions d’années-lumière).
Leur observation, notamment au sein de la galaxie elliptique M87 située à 60 millions d’années-lumière de la Terre, montre que leur répartition et leurs propriétéssont analogues aux amas globulaires galactiques (situés dans le halo de notre galaxie), leur communiquant un statut fiable de témoin des stades primitifs de la formationdes galaxies.
En outre, la mesure des vitesses de ces amas par effet Doppler-Fizeau ( voir décalage spectral) permet d’estimer la masse de la galaxie à laquelle ils sont rattachés (nouvelle application du théorème du viriel), révélant en cela la proportion importante de masse cachée (c’est-à-dire non lumineuse).
4 LES AMAS ET SUPERAMAS DE GALAXIES
À l’instar des étoiles, les galaxies se rassemblent en amas qui peuvent contenir de quelques membres à plusieurs milliers de galaxies sur des distances de 10 à 20 millionsd’années-lumière ; les amas eux-mêmes appartiennent à des complexes de galaxies de plusieurs centaines de millions d’années-lumière : les superamas de galaxies.
Les amas (mesure de la masse virielle) et les superamas de galaxies (analyse des vitesses des flots de galaxies) témoignent, comme une constante troublante et récurrentede l’astrophysique du XXIe siècle, que la dynamique des galaxies (respectivement des amas de galaxies) au sein d’amas (respectivement de superamas) n’est pas en accord avec la densité de masse lumineuse observée.
Cette observation rappelle qu’à toutes les échelles, des amas d’étoiles aux superamas de galaxies, la majeure partie de lamasse de l’Univers (90 p.
100) est de nature, d’origine et de distribution inconnue ( voir matière noire).
4.1 Le Groupe local et le Superamas local
Notre galaxie appartient à un petit amas de galaxies appelé « Groupe local ».
Celui-ci réunit entre autres les amas de la Vierge et de Coma, situés respectivement à 50 et230 millions d’années-lumière de nous ; il appartient lui-même au « Superamas local », également appelé superamas de la Vierge.
L’appartenance d’un ensemble de galaxies à un amas est établie sur des critères dynamiques ; elle est notamment déterminée par l’étude de leur vitesse radiale (vitesse dechute libre projetée le long de la ligne de visée), qui doit témoigner de la cohésion et de la stabilité de l’amas.
Le Groupe local est un petit amas de forme irrégulière, d’un rayon moyen de 3 années-lumière contenant une trentaine de galaxies identifiées, dont les plus massives(10 000 à 100 000 millions de masses solaires) sont par ordre décroissant la galaxie spirale Andromède (M31), la Voie lactée (notre galaxie), la galaxie Triangulum (M33)et la galaxie elliptique du Grand Nuage de Magellan.
Les autres membres, peu massifs, sont des galaxies elliptiques ou sphériques naines (semblables à des amasglobulaires isolés) et des galaxies irrégulières.
Le centre de masse du Groupe local tombe à une vitesse de plusieurs centaines de kilomètres par seconde vers l’amas de laVierge.
S’étalant sur une distance de plus de 50 millions d’années-lumière et contenant plusieurs centaines de galaxies, le Superamas local est l’une des plus grandesconcentrations de matière observées dans l’Univers.
L’étude des vitesses au sein du Superamas local suggère l’existence d’un centre d’attraction nommé le « GrandAttracteur » en arrière-plan du Superamas local, dont la nature n’a toujours pas été élucidée.
4.2 Les amas de galaxies
Divers phénomènes au sein des amas de galaxies témoignent de leur activité extrêmement riche : le cannibalisme des galaxies — correspondant à la fusion de galaxiesentre elles sous l’effet de la forte densité de galaxies dans les amas (au centre des amas, elle est 10 000 fois supérieure à la densité moyenne de galaxies dans l’Univers) —qui aboutit à la formation de galaxies elliptiques géantes de taille 10 à 100 fois supérieures à une galaxie normale, ou bien encore les collisions frontales entre galaxies,expulsant probablement lors des chocs du gaz et des galaxies dans le milieu intra-amas, constitué ainsi en partie d’une grande quantité de gaz très chaud de 10 à100 millions de degrés, dont la masse est équivalente à celle de toutes les galaxies de l’amas.
Les amas contenant une galaxie cannibale sont en général des amas ditsriches, qui regroupent plusieurs centaines de galaxies extrêmement brillantes (les amas dits pauvres n’en contiennent que quelques dizaines), des amas plus réguliers.
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