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Aide à la préparation de la séquence : Le portrait satirique

Publié le 31/03/2013

Extrait du document

Séquence 3 : Le portrait satirique, La caricature comme satire sociale. (Janvier, en environ 12 heures)

Documents : neuf textes de Jean de la Bruyère (1645-1696) extraits des Caractères (1688) à répartir entre neuf équipes de trois élèves librement construites.

Travail à réaliser :

·        En équipes

1. présenter La Bruyère et son œuvre en une dizaine de lignes.

2. rechercher et expliquer le vocabulaire et les tournures de phrases « difficiles «

3.  lire  à voix haute et mettre en valeur ton et situations.

4.  analyser le portrait selon les questions proposées.

5. Rechercher un article de presse ou un dessin de caricature en lien avec le texte étudié : visiter l’exposition en ligne sur le site de la BNF, Daumier et ses héritiers,  http://expositions.bnf.fr/daumier/expo/salle1/21.htm

6.  Présenter son travail lors d’un exposé qui pourra prendre appui sur une affiche, un diaporama, un enregistrement sonore ou vidéo… et qui comprendra obligatoirement une  lecture  à voix haute(s) avec mise en valeur du ton et des situations. Cet exposé se fera en classe où il sera noté sur 20 puis devant une autre classe et un autre professeur.

·        En groupe classe et en individuel

7. Un cours et des exercices sur le vocabulaire et la technique du portrait, un cours et des exercices sur les voix active et passive et les procédés de mise en relief

8. Un sujet type brevet des collèges sur le portrait : dictée, réécriture, questions, rédaction  

***

Ménippe, Gnathon, Acis, Arrias, Ménalque, Giton et Phédon, Iphis, Onuphre et Diphile  sont dix des figures célèbres d’une galerie de portraits caricaturaux présents dans Les Caractères.

Ménippe

Ménippe est l’oiseau paré de divers plumages qui ne sont pas à lui. Il ne parle pas, il ne sent pas; il répète des sentiments et des discours, se sert même si naturellement de l’esprit des autres qu’il y est le premier trompé, et qu’il croit souvent dire son goût ou expliquer sa pensée, lorsqu’il n’est que l’écho de quelqu’un qu’il vient de quitter. C’est un homme qui est de mise un quart d’heure de suite, qui le moment d’après baisse, dégénère, perd le peu de lustre qu’un peu de mémoire lui donnait, et montre la corde. Lui seul ignore combien il est au-dessous du sublime et de l’héroïque; et, incapable de savoir jusqu’où l’on peut avoir de l’esprit, il croit naïvement que ce qu’il en a est tout ce que les hommes en sauraient avoir: aussi a-t-il l’air et le maintien de celui qui n’a rien à désirer sur ce chapitre, et qui ne porte envie à personne. Il se parle souvent à soi-même, et il ne s’en cache pas, ceux qui passent le voient, et qu’il semble toujours prendre un parti, ou décider qu’une telle chose est sans réplique. Si vous le saluez quelquefois, c’est le jeter dans l’embarras de savoir s’il doit rendre le salut ou non; et pendant qu’il délibère, vous êtes déjà hors de portée. Sa vanité l’a fait honnête homme, l’a mis au-dessus de lui-même, l’a fait devenir ce qu’il n’était pas. L’on juge, en le voyant, qu’il n’est occupé que de sa personne; qu’il sait que tout lui sied bien, et que sa parure est assortie; qu’il croit que tous les yeux sont ouverts sur lui, et que les hommes se relayent pour le contempler.

La Bruyère, Les Caractères, Du Mérite personnel

Questions d’analyse

Objectifs : montrer comment La Bruyère joue avec le regard (la fascination/le discernement critique) ; étudier la théâtralisation dans le portrait satirique.

 

1. Quelle image l’auteur utilise-t-il pour représenter ce personnage ? Montrez comment il développe cette image dans le texte. Quel effet cela produit-il ?

2. a. Comment le texte est-il structuré ? Quel rôle joue la première phrase ? Et la dernière ? Comment s’organisent les idées dans les sept  phrases intermédiaires ?

2. b. Qu’est ce qui cependant contribue à créer un effet de ressassement voire de psittacisme ?

3. a. Comment la deuxième phrase est-elle construite ? Distinguez ses huit propositions et indiquez comment elles s’enchaînent (vous pouvez par exemple faire un schéma pour l’illustrer). Quel effet cela produit-il ?

3. b. Quelles allitérations pouvez-vous repérer dans cette deuxième phase ? Quel effet produisent-elles ?

4. Montrez  que La Bruyère oriente le regard des lecteurs de la fascination du début au discernement critique dans un second temps.

5. Alors que Ménippe mystifie,  La Bruyère, son créateur met tout en œuvre pour démystifier. Comment procède-t-il pour accompagner le lecteur afin qu’il ne soit pas trompé par les circonvolutions du personnage ? Soyez en particulier attentifs aux modalisateurs.

6.  Dans les deux dernières phrases montrez que l’on assiste à une autotransformation monstrueuse du personnage : comment La Bruyère rend-il cette autotransformation spectaculaire ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Dans quelle mesure diriez-vous que Ménippe constitue un sujet littéraire fascinant mais dangereux pour l’auteur ?

 

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Gnathon

Gnathon ne vit que pour soi, et tous les hommes ensemble sont à son égard comme s’ils n’étaient point. Non content de remplir à une table la première place, il occupe lui seul celle de deux autres ; il oublie que le repas est pour lui et pour toute la compagnie ; il se rend maître du plat, et fait son propre de chaque service : il ne s’attache à aucun des mets, qu’il n’ait achevé d’essayer de tous ; il voudrait pouvoir les savourer tous tout à la fois. Il ne se sert à table que de ses mains ; il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire, et en use de manière qu’il faut que les conviés, s’ils veulent manger, mangent ses restes. Il ne leur épargne aucune de ces malpropretés dégoûtantes, capables d’ôter l’appétit aux plus affamés ; le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe ; s’il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe ; on le suit à la trace. Il mange haut et avec grand bruit ; il roule les yeux en mangeant ; la table est pour lui un râtelier ; il écure ses dents, et il continue à manger. Il se fait, quelque part où il se trouve, une manière d’établissement, et ne souffre pas d’être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans sa chambre. Il n’y a dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent ; dans toute autre, si on veut l’en croire, il pâlit et tombe en faiblesse. S’il fait un voyage avec plusieurs, il les prévient dans les hôtelleries, et il sait toujours se conserver dans la meilleure chambre le meilleur lit. Il tourne tout à son usage ; ses valets, ceux d’autrui, courent dans le même temps pour son service. Tout ce qu’il trouve sous sa main lui est propre, hardes, équipages. Il embarrasse tout le monde, ne se contraint pour personne, ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa réplétion et sa bile, ne pleure point la mort des autres, n’appréhende que la sienne, qu’il rachèterait volontiers de l’extinction du genre humain.

La Bruyère, Les Caractères, De l’Homme

Questions d’analyse

Objectifs : étudier la théâtralisation dans le portrait satirique.

1. La composition.

1. a.  Montrez que l’on a ici une progression à thème constant et de nombreuses antithèses. Quelles sont alors les caractéristiques de ce personnage ?

3. b. Est-ce un portrait fixe ou en action ? Quels sont les indices qui justifient votre réponse ?

3. c. Quel rapport y a-t-il entre le nom et le comportement du personnage ? Cherchez comment est construit ce nom et donnez des mots de la même famille. Comment ce nom est-il mis en évidence ?

2. La théâtralisation

2. a. Relevez et classez les verbes qui ont pour sujet "Gnathon" selon qu’ils expriment un état, une action, un sentiment. Quel type de verbes domine ? Constitue-t-il un champ lexical ?

2. b. Trouvez au moins deux hyperboles dans le texte. Montrez qu’elles rendent le portrait très péjoratif.

2. c.  Relevez une métaphore et dites en quoi elle contribue à la dévalorisation du personnage.

2. d. Relevez une accumulation verbale. Quelle impression laisse-telle ?

3. La visée du portrait

3. a. Ce portrait est-il dévalorisant ? Pourquoi ? Compl2tez le tableau suivant pour le justifier :

Citation

Adjectif qui qualifie le personnage d’après le comportement décrit

Gnathon ne vit que pour soi

 

le jus et les sauces lui dégouttent du menton et de la barbe

 

s'il enlève un ragoût de dessus un plat, il le répand en chemin dans un autre plat et sur la nappe

 

il mange haut et avec grand bruit

 

Il se fait quelque part où il se trouve, une manière d'établissement

 

et ne souffre pas d'être plus pressé au sermon ou au théâtre que dans chambre

 

il n'y dans un carrosse que les places du fond qui lui conviennent, dans toute autre, si on veut l'en croire, il pâlit et tombe de faiblesse

 

ne plaint personne, ne connaît de maux que les siens, que sa replétion et sa bile ; ne pleure point la mort des autres, n'appréhende que la sienne

 

3. b  Quel temps est employé ? Pourquoi ? Quelle est sa valeur ?

3. c. Est-ce un personnage fictif ? Réel ? Est-ce vraiment un personnage particulier ?

3. d  Quel est donc le véritable but de La Bruyère ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Quelles sont d’après vous les qualités de ce portrait ?

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Acis 

Que dites-vous ? Comment ? Je n'y suis pas ; vous plairait-il de recommencer ? J'y suis encore moins. Je devine enfin : vous voulez, Acis, me dire qu'il fait froid : que ne disiez-vous : "Il fait froid" ? Vous voulez m'apprendre qu'il pleut ou qu'il neige ; dites : "Il pleut, il neige". Vous me trouvez bon visage, et vous désirez de m'en féliciter ; dites : "Je vous trouve bon visage." — Mais répondez-vous cela est bien uni et bien clair ; et d'ailleurs, qui ne pourrait pas en dire autant ?" Qu'importe, Acis ? Est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? Une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables, les diseurs de phébusgalimatias ; vous ne vous en défiez point, et je vais vous jeter dans l'étonnement : une chose vous manque, c'est l'esprit. Ce n'est pas tout : il y a en vous une chose de trop, qui est l'opinion d'en avoir plus que les autres ; voilà la source de votre pompeux galimatias, de vos phrases embrouillées, et de vos grands mots qui ne signifient rien. Vous abordez cet homme, ou vous entrez dans cette chambre ; je vous tire par votre habit et vous dis à l'oreille : "Ne songez point à avoir de l'esprit, n'en ayez point, c'est votre rôle ; ayez, si vous pouvez, un langage simple, et tel que l'ont ceux en qui vous ne trouvez aucun esprit : peut-être alors croira-t-on que vous en avez."  

La Bruyère, Les Caractères, De la société et de la conversation

Questions d’analyse

Objectifs : découvrir la notion de préciosité et analyser un portrait satirique animé

1. Le portrait d'un précieux

1. a. Quels sont les éléments du portrait qui montrent qu’Acis Acis est un courtisan ?

1. b. D’après les verbes répétés dans ce portrait, quelles sont les deux choses les plus importantes pour un courtisan précieux ?

1. c. Comment La Bruyère procède-t-il pour dénoncer le défaut majeur d’Acis ?  

1. d. Montrez qu’il s’agit ici d'un portrait stéréotypé qui frôle la caricature.

 2. Une critique animée et sévère

 2. a. Comment l’auteur procède-t-il pour donner l’impression qu’Acis est réellement là, sous nos yeux ? Analysez les formes du discours rapporté et l’emploi des temps.

2. b Comment l’auteur procède-t-il pour tenir son lecteur en haleine ? En quoi peut-on parler d’énigme puis de mise en relief des réponses ?

2. c. Repérez les modalisateurs : en quoi contribuent-ils à renforcer la critique ? 

2. d. Comment La Bruyère procède-t-il pour faire comprendre que la critique vise les Acis de tous les temps ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Quelles sont d’après vous les qualités de ce portrait ?

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Arrias

Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi; c'est un homme universel, et il se donne pour tel : Il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On parle, à la table d'un grand, d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes : il récite des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater. Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur. « Je n'avance, lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance. « Il reprenait le fil de sa narration avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque l'un des conviés lui dit : « C'est Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive de son ambassade. «

La Bruyère, Les Caractères, De la société et de la conversation

Questions d’analyse

Objectifs : analyser un portrait satirique.

 

1. Un portait structuré comme une comédie.

1. a. Montrez que le portrait commence comme une scène d’exposition en deux temps. Expliquez pour cela le rôle joué par les deux points, par le présentatif « c’est «, par le temps utilisé.

1. b. Le portrait se poursuit par la mise en scène du personnage dans une situation concrète : Quel rôle joue le cadre spatio-temporel dans la mise en scène du personnage ? Quelle progression pouvez-vous observer lors de présentation de l’action ? Comment le portraitiste s’y prend-il pour donner peu à peu au lecteur l’impression d’être comme l’un des convives un témoin direct ?

1. c. Montrez que le dénouement comme dans de nombreuses comédies repose sur l’arrivée inopinée d’un nouveau personnage. En quoi ce dénouement est-il comique ? De quelle forme de comique s’agit-il (verbal, de caractère, de gestes, de situation) ? Expliquez.

2. L’analyse d’un comportement.

2. a. Un portrait est un texte descriptif : en quoi ce texte est-il atypique du texte descriptif ? Observez quelles les natures de mots dominantes et celles qui sont peu fréquentes dans ce portrait.

2. b. Quel est le seul adjectif qui caractérise Arrias dans ce portrait ?  Quel sens a-t-il ici ? Comment l’auteur insiste-il sur cette caractéristique dès la première phrase ?

2. c. Comment s’exprime ici l’entêtement d’Arrias à créer l’illusion ? Par quelle image l’auteur dénonce-t-il ce comportement ? Montrez que cette image apporte une note d’humour au portrait.

2. d. Quels sont les deux champs lexicaux les plus développés dans ce portrait ? Dès lors comment peut-on désigner le défaut majeur  d’Arrias ? Comment le rythme de la deuxième phrase contribue-t-il à dénoncer ce défaut ?

3. Le jugement.

3. a. L’auteur exprime-t-il un jugement sur le personnage ? Comment procède-t-il pour orienter le jugement du lecteur ?

3. b.  Quels sont les temps verbaux utilisés dans ce portrait ?  Quelle est la valeur de ces temps dans le texte ? Qu’apportent ces changements de temps ?

3. b Quels sont les procédés qui orientent le jugement dans ce portrait ? Repérez les répétitions, les accumulations, les tournures emphatiques.

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Comment pourriez-vous définir Arrias ? Quelles sont selon vous les qualités de ce portrait ?

 

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Ménalque

Ménalque descend son escalier, ouvre sa porte pour sortir, il la referme : il s'aperçoit qu'il est en bonnet de nuit ; et venant à mieux s'examiner, il se trouve rasé à moitié, il voit que son épée est mise du côté droit, que ses bas sont rabattus sur ses talons, et que sa chemise est par-dessus ses chausses. S'il marche dans les places, il se sent tout d'un coup rudement frapper à l'estomac ou au visage ; il ne soupçonne point ce que ce peut être, jusqu'à ce qu'ouvrant les yeux et se réveillant, il se trouve ou devant un limon de charrette, ou derrière un long ais de menuiserie que porte un ouvrier sur ses épaules. On l'a vu une fois heurter du front contre celui d'un aveugle, s'embarrasser dans ses jambes, et tomber avec lui chacun de son côté à la renverse. Il lui est arrivé plusieurs fois de se trouver tête pour tête à la rencontre d'un prince et sur son passage, se reconnaître à peine, et n'avoir que le loisir de se coller à un mur pour lui faire place. Il cherche, il brouille, il crie, il s'échauffe, il appelle ses valets l'un après l'autre : on lui perd tout, on lui égare tout ; il demande ses gants, qu'il a dans ses mains, semblable à cette femme qui prenait le temps de demander son masque lorsqu'elle l'avait sur son visage.

Il entre à l'appartement, et passe sous un lustre où sa perruque s'accroche et demeure suspendue : tous les courtisans regardent et rient ; Ménalque regarde aussi et rit plus haut que les autres, il cherche des yeux dans toute l'assemblée où est celui qui montre ses oreilles, et à qui il manque une perruque. S'il va par la ville, après avoir fait quelque chemin, il se croit égaré, il s'émeut, et il demande où il est à des passants, qui lui disent précisément le nom de sa rue ; il entre ensuite dans sa maison, d'où il sort précipitamment, croyant qu'il s'est trompé. Il descend du Palais, et trouvant au bas du grand degré un carrosse qu'il prend pour le sien, il se met dedans : le cocher touche et croit ramener son maître dans sa maison ; Ménalque se jette hors de la portière, traverse la cour, monte l'escalier, parcourt l'antichambre, la chambre, le cabinet ; tout lui est familier, rien ne lui est nouveau ; il s'assit, il se repose, il est chez soi. Le maître arrive : celui-ci se lève pour le recevoir ; il le traite fort civilement, le prie de s'asseoir, et croit faire les honneurs de sa chambre ; il parle, il rêve, il reprend la parole : le maître de la maison s'ennuie, et demeure étonné ; Ménalque ne l'est pas moins, et ne dit pas ce qu'il en pense : il a affaire à un fâcheux, à un homme oisif, qui se retirera à la fin, il l'espère, et il prend patience : la nuit arrive qu'il est à peine détrompé.

Une autre fois il rend visite à une femme, et, se persuadant bientôt que c'est lui qui la reçoit, il s'établit dans son fauteuil, et ne songe nullement à l'abandonner :

Il trouve ensuite que cette dame fait ses visites longues, il attend à tous moments qu'elle se lève et le laisse en liberté ; mais comme cela tire en longueur, qu'il a faim, et que la nuit est déjà avancée, il la prie à souper : elle rit, et si haut, qu'elle le réveille. Lui-même se marie le matin, l'oublie le soir, et découche la nuit de ses noces ; et quelques années après il perd sa femme, elle meurt entre ses bras, il assiste à ses obsèques, et le lendemain, quand on lui vient dire qu'on a servi, il demande si sa femme est prête et si elle est avertie. C'est lui encore qui entre dans une église, et prenant l'aveugle qui est collé à la porte pour un pilier, et sa tasse pour le bénitier, y plonge la main, la porte à son front, lorsqu'il entend tout d'un coup le pilier qui parle, et qui lui offre des oraisons. Il s'avance dans la nef, il croit voir un prie-Dieu, il se jette lourdement dessus : la machine plie, s'enfonce, et fait des efforts pour crier ; Ménalque est surpris de se voir à genoux sur les jambes d'un fort petit homme, appuyé sur son dos, les deux bras passés sur ses épaules, et ses deux mains jointes et étendues qui lui prennent le nez et lui ferment la bouche ; il se retire confus, et va s'agenouiller ailleurs. Il tire un livre pour faire sa prière, et c'est sa pantoufle qu'il a prise pour ses Heures, et qu'il a mise dans sa poche avant que de sortir. […]

La Bruyère, Les Caractères, De l’Homme

Questions d’analyse

Objectifs : analyser un portrait satirique.

 

1. Ce portrait est très long (ici vous avez une version incomplète) : Y décelez-vous une progression ? Comment est-il composé ? Combien de fois y lisez-vous le nom Ménalque ? Ces répétitions étaient-elles nécessaires ? Comment les justifiez-vous ?

 

2. Quelles classes de mots dominent dans ce texte ? Les expansions nominales y sont-elles fréquentes ? Comment l’expliquez-vous ?

3. Quels éléments du texte peuvent apparaître comme références pittoresques à la vie parisienne de la fin du XVIIe siècle ? Ménalque est-il un homme du XVIIe siècle ? 

4. Observez la conjugaison des verbes : quels temps sont employés ? Quelle valeur attribuez-vous à ces temps ?

5.  Quelle figure de style l’auteur emploie-t-il ici de façon répétée dans sa première phrase?  Montrez qu’il a souvent recours à cette figure de style dans ce portrait et expliquez l’effet que cela produit. Plus globalement, montrez que l’auteur tire parti de la parataxe dans ce portrait

6. En quoi ce portrait est-il comique ? De quelle/s forme/s de comique s’agit-il : comique de caractère, de geste, de situation, comique verbal ?

7.  Quel défaut l’auteur critique-t-il à travers ce portrait ? Comment procède-t-il pour orienter le jugement du lecteur ? Intervient-il dans le portrait ? Comment ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Qu’est-ce qui justifie selon vous la renommée de ce portrait encore aujourd’hui ? 

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Giton

 Giton a le teint frais, le visage plein et les joues pendantes, l'œil fixe et assuré, les épaules larges, l'estomac haut1, la démarche ferme et délibérée2. Il parle avec confiance; il fait répéter celui qui l'entretient, et il ne goûte que médiocrement tout ce qu'il lui dit. Il déploie un ample mouchoir et se mouche avec grand bruit; il crache fort loin, et il éternue fort haut. Il dort le jour, il dort la nuit, et profondément; il ronfle en compagnie. Il tient le milieu en se promenant avec ses égaux; il s'arrête et l'on s'arrête, il continue de marcher et l'on marche: tous se règlent sur lui. Il interrompt, il redresse3 ceux qui ont la parole: on ne l'interrompt pas, on l'écoute aussi longtemps qu'il veut parler; on est de son avis, on croit les nouvelles qu'il débite. S'il s'assied, vous le voyez s'enfoncer dans un fauteuil, croiser ses jambes l'une sur l'autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir personne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté et par audace. Il est enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin4, politique5, mystérieux sur les affaires du temps; il se croit des talents et de l'esprit. Il est riche.

La Bruyère, Les Caractères, Des biens de fortune

Et Phédon

Phédon a les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre; il dort peu et d'un sommeil fort léger; il est abstrait, rêveur, et il a avec de l'esprit l'air d'un stupide; il oublie de dire ce qu'il sait ou de parler d'événements qui lui sont connus; et, s'il le fait quelquefois, il s'en tire mal, il croit peser à ceux à qui il parle, il conte brièvement, mais froidement; il ne se fait pas écouter, il ne fait point rire. Il applaudit, il sourit à ce que les autres lui disent, il est de leur avis; il court, il vole pour leur rendre de petits services. Il est complaisant, flatteur, empressé; il est mystérieux sur ses affaires, quelquefois menteur; il est superstitieux, scrupuleux, timide. Il marche doucement et légèrement, il semble craindre de fouler la terre; il marche les yeux baissés, et il n'ose les lever sur ceux qui passent. Il n'est jamais du nombre de ceux qui forment un cercle pour discourir; il se met derrière celui qui parle, recueille furtivement ce qui se dit, et il se retire si on le regarde. Il n'occupe point de lieu, il ne tient point de place; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur les yeux pour n'être point vu; il se replie et se renferme dans son manteau; il n'y a point de rues ni de galeries si embarrassées8 et si remplies de monde, où il ne trouve moyen de passer sans effort et de se couler sans être aperçu. Si on le prie de s'asseoir, il se met à peine sur le bord d'un siège; il parle bas dans la conversation, et il articule mal; libre néanmoins sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère. Il n'ouvre la bouche que pour répondre; il tousse, il se mouche sous son chapeau; il crache presque sur soi, et il attend qu'il soit seul pour éternuer, ou, si cela lui arrive, c'est à l'insu de la compagnie: il n'en coûte à personne ni salut ni compliment. Il est pauvre.

La Bruyère, Les Caractères, Des biens de fortune

Questions d’analyse

Objectifs : découvrir l’art du portrait satirique.

 

1. Reproduisez puis complétez ce tableau d’observation :

 

 

 

Mots ou passages relevés dans le portrait de Giton

 

Mots ou passages relevés dans le portrait de Phédon

Qui est décrit ?

……………..

 

 

Quel est le champ lexical principal ?

…………………………

 

 

Les connotations sont-elles mélioratives ou péjoratives ?

…………………………..

 

 

Ya t-il des expansions nominales ? de quelle sorte ?

……………………………..

 

 

Les adjectifs qualificatifs sont employés dans quelle(s) fonction (s) ?

………………………….

 

 

Les verbes sont-ils des verbes d’action ou d’état ?

…………………………..

 

 

Quel(s) temps est/sont employé(s) ?

………………………..

 

 

Les adverbes sont-ils nombreux ou rares ?

……………………………

 

 

Quelle(s) figure(s) de style domine(nt) ?

……………………..

 

 

 

2. Comment voit-on que ces deux portraits forment un ensemble ? Quelles relations y a-t-il entre les deux ?

3. Quels sont les caractéristiques qui font de ces portraits des  textes satiriques ? Pour répondre pensez à utiliser les repérages réalisés dans la question 1.

4. L’auteur exprime-t-il un jugement ? Comment oriente-t-il le jugement des lecteurs ?

5. Ces portraits sont-ils représentatifs du XVIIe siècle ou ont-ils une portée universelle ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Quelles sont d’après vous les qualités de ce portrait ?

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Iphis

Iphis voit à l'église un soulier d'une nouvelle mode; il regarde le sien et en rougit; il ne se croit plus habillé. Il était venu à la messe pour s'y montrer, et il se cache; le voilà retenu par le pied dans sa chambre tout le reste du jour. Il a la main douce, et il l'entretient avec une pâte de senteur; il a soin de rire pour montrer ses dents; il fait la petite bouche, et il n'y a guère de moments où il ne veuille sourire; il regarde ses jambes, et se voit au miroir: l'on ne peut être plus content de personne qu'il l'est de lui-même; il s'est acquis une voix claire et délicate, et heureusement il parle gras; il a un mouvement de tête, et je ne sais quel adoucissement dans les yeux, dont il n'oublie pas de s'embellir; il a une démarche molle et le plus joli maintien qu'il est capable de se procurer; il met du rouge, mais rarement, il n'en fait pas habitude. Il est vrai aussi qu'il porte des chausses et un chapeau, et qu'il n'a ni boucles d'oreilles ni collier de perles; aussi ne l'ai-je pas mis dans le chapitre des femmes.

La Bruyère, Les Caractères, De la mode

Questions d’analyse

Objectifs : analyser un portrait satirique.

1. Ce portrait est très bref : Y décelez-vous une progression ? Comment est-il composé ? Combien de phrases y trouvez-vous ?

2. Combien de fois et où y lisez-vous le nom Iphis ? Et son substitut le pronom 3eme personne, combien de fois le rencontrez-vous, sous quelle forme, à quelle place ?  Ces répétitions étaient-elles nécessaires ? Comment les justifiez-vous ?

3. Quels sont les trois champs lexicaux dominants dans ce portrait ? Peut-on déceler des connotations péjoratives ou mélioratives ? Quel défaut l’auteur critique-t-il à travers ce portrait ?

4. Les expansions nominales sont-elles fréquentes ? De quelle sorte sont-elles ? Quel en est l’intérêt ?

5. Quels verbes sont répétés ? Comment l’expliquez-vous ?

6. Quelles figures de style l’auteur emploie-t-il et pour produire quel effet ? Repérez en particulier les interventions et les effets de l’accumulation, de la parataxe, de la litote, de l’antithèse.

7. Quels sont les adverbes que l’auteur utilise ? Pour produire quel effet ?

8. L’auteur exprime-t-il son jugement ? Comment oriente-t-il celui des lecteurs ?

9. A quel(s) temps les verbes sont-ils conjugués ? Quel effet cela produit-il ?

Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Qu’est-ce qui rend cette satire efficace ?

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Onuphre

Onuphre n'a pour tout lit qu'une housse de serge grise, mais il couche sur le coton et sur le duvet ; de même il est habillé simplement, mais commodément, je veux dire d'une étoffe fort légère en été, et d'une autre fort moelleuse pendant l'hiver ; il porte des chemises très déliées, qu'il a un très grand soin de bien cacher. Il ne dit point : Ma haire et ma discipline, au contraire ; il passerait pour ce qu'il est, pour un hypocrite, et il veut passer pour ce qu'il n'est pas, pour un homme dévot : il est vrai qu'il fait en sorte que l'on croie, sans qu'il le dise, qu'il porte une haire et qu'il se donne la discipline. Il y a quelques livres répandus dans sa chambre indifféremment, ouvrez-les : c'est le Combat spirituel, le Chrétien intérieur, et l'Année sainte ; d'autres livres sont sous la clef.

S'il marche par la ville, et qu'il découvre de loin un homme devant qui il est nécessaire qu'il soit dévot, les yeux baissés, la démarche lente et modeste, l'air recueilli lui sont familiers : il joue son rôle. S'il entre dans une église, il observe d'abord de qui il peut être vu ; et selon la découverte qu'il vient de faire, il se met à genoux et prie, ou il ne songe ni à se mettre à genoux ni à prier. Arrive-t-il vers lui un homme de bien et d'autorité qui le verra et qui peut l'entendre, non seulement il prie, mais il médite, il pousse des élans et des soupirs ; si l'homme de bien se retire, celui-ci, qui le voit partir, s'apaise et ne souffle pas.

Il entre une autre fois dans un lieu saint, perce la foule, choisit un endroit pour se recueillir, et où tout le monde voit qu'il s'humilie : s'il entend des courtisans qui parlent, qui rient, et qui sont à la chapelle avec moins de silence que dans l'antichambre, il fait plus de bruit qu'eux pour les faire taire ; il reprend sa méditation, qui est toujours la comparaison qu'il fait de ces personnes avec lui-même, et où il trouve son compte.

Il évite une église déserte et solitaire, où il pourrait entendre deux messes de suite, le sermon, vêpres et complies, tout cela entre Dieu et lui, et sans que personne lui en sût gré : il aime la paroisse, il fréquente les temples où se fait un grand concours ; on n'y manque point son coup, on y est vu. Il choisit deux ou trois jours dans toute l'année, où à propos de rien il jeûne ou fait abstinence ; mais à la fin de l'hiver il tousse, il a une mauvaise poitrine, il a des vapeurs, il a eu la fièvre : il se fait prier, presser, quereller pour rompre le carême dès son commencement, et il en vient là par complaisance. Si Onuphre est nommé arbitre dans une querelle de parents ou dans un procès de famille, il est pour les plus forts, je veux dire pour les plus riches, et il ne se persuade point que celui ou celle qui a beaucoup de bien puisse avoir tort. […]

La Bruyère, Les Caractères, De la mode

Questions d’analyse

Objectifs : analyser un portrait satirique.

1. Cherchez l’origine du nom Onuphre. Quels rapports le personnage entretient-il avec cette

origine ? Combien de fois et où La Bruyère désigne-t-il son personnage par ce nom ? Quel(s) substitut(s) utilise-t-il par ailleurs pour le désigner ? Combien de fois ? Quelle(s) fonction(s) grammaticale(s) occupe (ent) ce(s) substitut(s) ?

2.  Cherchez des informations sur la pièce de Molière intitulée Tartuffe. Quelles relations peut-on établir entre cette pièce et ce portrait ?  Et entre la réalité historique et ces deux œuvres ? Cherchez ce qu’est à l’époque le parti dévot et vérifiez quelle fut l’influence de la marquise de Maintenon sur Louis XIV.

3. Comment ce portrait est-il structuré ? Y décelez-vous une progression ? Expliquez.

4. Quels sont les principaux champs lexicaux de ce texte ? Pouvez-vous y repérer des connotations péjoratives ou mélioratives ?

5. Montrez que l’auteur tire très souvent parti des figures d’opposition (antithèses…) dans ce portrait pour dénoncer le défaut qu’incarne son personnage. Dès lors, comment pouvez-vous nommer ce défaut ?

6. L’auteur tire souvent parti du parallélisme de construction et de la répétition dans ce portrait. Montrez-le et expliquez quel est l’effet produit.

7. L’exagération aussi est exploitée par l’auteur pour dénoncer les défauts de son personnage. Trouvez dans ce texte une hyperbole et une gradation et expliquez l’effet de chacune de ces figures.

8. La dernière phrase de cet extrait du portrait d’Onuphre amorce un tournant dans le texte. Que dénonce-t-elle cette fois ?

9. L’auteur intervient-il dans le portrait pour orienter le jugement ? Où ? De quelle façon ?

 Conclusion : Expliquez en quoi on peut ici parler de portrait satirique. Quel effet produit ce texte : fait-il plutôt rire ou plutôt sourire ? Expliquez.

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Diphile

Diphile commence par un oiseau et finit par mille : sa maison n'en est pas égayée, mais empestée. La cour, la salle, l'escalier, le vestibule, les chambres, le cabinet, tout est volière ; ce n'est plus un ramage, c'est un vacarme : les vents d'automne et les eaux dans leurs plus grandes crues ne font pas un bruit si perçant et si aigu ; on ne s'entend non plus parler les uns les autres que dans ces chambres où il faut attendre, pour faire le compliment d'entrée, que les petits chiens aient aboyé. Ce n'est plus pour Diphile un agréable amusement, c'est une affaire laborieuse, et à laquelle à peine il peut suffire. Il passe les jours, ces jours qui échappent et qui ne reviennent plus, à verser du grain et à nettoyer des ordures. Il donne pension à un homme qui n'a point d'autre ministère que de siffler des serins au flageolet et de faire couver des canaris. Il est vrai que ce qu'il dépense d'un côté, il l'épargne de l'autre, car ses enfants sont sans maîtres et sans éducation. Il se renferme le soir, fatigué de son propre plaisir, sans pouvoir jouir du moindre repos que ses oiseaux ne reposent, et que ce petit peuple, qu'il n'aime que parce qu'il chante, ne cesse de chanter. Il retrouve ses oiseaux dans son sommeil : lui-même il est oiseau, il est huppé, il gazouille, il perche ; il rêve la nuit qu'il mue ou qu'il couve.

La Bruyère, Les Caractères, De la mode

Questions d’analyse

Objectifs : analyser un portrait satirique.

 

1. Ce portrait est très bref : Combien de phrases y trouvez-vous ? Y décelez-vous une progression ? Comment est-il composé ?

2. Où et combien de fois le nom du personnage apparaît-il ? Avec quelles fonctions grammaticales ? Quels substituts permettent d’éviter de répéter ce nom ? Où ?  Avec quelle/s fonction/s grammaticales ? Ces mêmes substituts sont-ils également employés pour remplacer d’autres noms ? Quel effet tout cela produit-il ?

3. Quel est le passe-temps favori de Diphile ? Quel champ lexical en témoigne ? Montrez que ce champ lexical est particulièrement développé.

4. Après avoir vérifié l’étymologie du mot passion dans un dictionnaire, expliquez précisément en quoi ce passe-temps est une passion.

5.  Comment l’auteur nous donne-t-il l’impression du caractère envahissant de cette passion ? Relevez les figures de style qui y contribuent (accumulations, gradations, hyperbole et antithèses) analysez leurs effets.

6. Comment l’auteur oriente-t-il le jugement des lecteurs dans ce portrait ? Comment exprime-t-il particulièrement sa désapprobation ? Les connotations sont-elles plus fréquemment mélioratives ou péjoratives ?

7. Quel rôle joue dans le portait l’évocation du rêve de Diphile ?

8. Diphile est-il contemporain de l’auteur ? Qu’est-ce qui peut le faire croire ? Qu’est-ce qui pourtant rend ce portrait intemporel ?

Conclusion : Comment expliquez-vous que ce portrait ait traversé  les siècles ? Peut-on dire que c’est un portait charge ? Quelle réaction peut-il susciter chez les lecteurs ?

 

 

 

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