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« Ah insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! » a écrit Victor Hugo dans la préface des Contemplations. Dans quelle mesure l’expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ?

Publié le 05/05/2013

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DISSERTATION SUJET : « Ah insensé, qui crois que je ne suis pas toi ! « a écrit Victor Hugo dans la préface des Contemplations. Dans quelle mesure l'expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ? Vous fonderez votre réflexion sur les textes du corpus, les oeuvres poétiques étudiées en classe ou celles que vous avez lues. Introduction Longue est la tradition des poèmes lyriques chantant l'amour à travers le nom d'une femme dont le nom est passé à la postérité : Cassandre, Hélène.... La poésie est donc souvent le lieu de l'expression de sentiments personnels. Cependant, Victor Hugo, dans sa préface des Contemplations, écrit « Ah insensé qui crois que je ne suis pas toi ! « Ainsi, dans quelle mesure l'expérience personnelle des poètes peut-elle concerner le lecteur ? Le poète, même s'il exprime des sentiments intimes, ne peut-il pas donner à ses textes une dimension universelle ? Nous montrerons tout d'abord que le poète exprime ses sentiments personnels mais qu'il sait tout de même donner à sa poésie une dimension universelle. I CERTES LE POETE EXPRIME SES SENTIMENTS Les poèmes sont souvent pour leur auteur l'occasion de raconter leur vie, d'épancher leur coeur et apparaissent comme le reflet de leur vie intime. Des poèmes à dimension autobiographique Tout d'abord d...
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« De plus, même lorsqu’il ne raconte pas un épisode de sa vie passée, il dévoile ses sentiments intimes.

Musset fait ainsi le portrait du poète Pélican, donnant à ses lecteurs ses entrailles en pâture (« quand ils parlent ainsi d’espérances trompées,/de tristesse et d’oubli, d’amour et de malheur,/ce n’est pas un concert à dilater le cœur ; /leurs déclamations sont comme des épées : / (..)il y pend toujours quelques gouttes de sang »).

Le poète nourrit donc des textes de ses émotions, de ses sentiments.

Il recourt au registre lyrique pour les mettre en mots et en musique.

La première personne domine alors tout le poème.

Ainsi, dans « non l’amour n’est pas mort » de Robert Desnos, c’est le « je » qui apparaît fréquemment.

Ce sont les sentiments du poète qui sont au cœur du poème.

Ainsi le vocabulaire des sentiments envahit le poème.

Le lexique du regret apparaît en son centre ( « fantôme familier », « regretter ») au cœur du poème.

Enfin, la musique des vers peut faire entendre les émotions intimes du poète.

Ainsi l’emploi d’un vers impair bref, un vers de cinq syllabes, fait entendre l’inquiétude de Verlaine dans « soleils couchants .

Cette impression de déséquilibre de désarroi est renforcée par les enjambements des vers 10-11 et 15-16 (soleils couchants) qui répètent, en le déplaçant, en le mettant en péril entre deux vers, le titre, déjà répété par deux fois, vers4 et 8.

La poésie marque le triomphe du lyrisme : « les poètes disent mois ». Ainsi le poète parle avant tout de lui : il s’écoute, se regarde, et chante ses sentiments.

Pourtant cette mise à nu de l’intimité peut acquérir une portée universelle. II.

CE FAISANT, IL DONNE A SA POESIE UNE DIMENSION UNIVERSELLE En effet, le poète, exprimant ses sentiments, se fait le chantre des sentiments humains, dans lesquels le lecteur peut se reconnaître. a) Du particulier à l’universel Tout d’abord, le plus souvent, l’expression poétique dépasse le particulier pour devenir plus générale.

Ainsi, Verlaine a beau intituler un de ses sonnets « Mon rêve familier », annonçant un poème intime et sentimental, il ne se contente pas de peindre la femme de ses rêves, il convie dans ses vers toutes les femmes (« est-elle brune, blonde ou rousse ? – je l’ignore / son nom ? je me souviens qu’il est doux et sonore / comme ceux des aimés que la vie exila »).

De même, la femme dont parle Ronsard dans « Madrigal » n’est pas explicitement nommée et le poème pourrait se lire comme une adresse à toute femme cruelle.

La femme dont rêve Eluard dans « La Dame de carreau » est à la fois l’écolière (« A l’école, elle est au banc devant moi, en tablier noir) et l’amante infidèle(« Ailleurs, elle me quitte.

Elle monte sur un bateau »).

Le poète lui-même avoue : « ce n’est jamais la même femme ».

Le flou des références, la diversité des portraits laisse le lecteur libre de reconnaître ses propres fantasmes dans les vers du poète. b) Des émotions banales plus que des évènements particuliers En outre, le poète raconte moins d’événements qu’il n’évoque de sentiments ou d’émotions.

Or ces derniers sont universels.

Ainsi, Verlaine dans « soleils couchants » ne décrit pas « la mélancolie » de son être, ses causes et ses manifestations, mais le sentiment de tristesse lié au soleil qui se couche,. »

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