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Acte II Scene 5 On ne badine pas avec l'amour commentaire

Publié le 04/04/2011

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amour

Annonce du plan Commentaire littéraire La répartition de la parole : On remarque que c’est Perdican qui monopolise la parole alors que plus haut dans la scène, c’était Camille. Ici, son intervention se résume à une simple question. Perdican lui dicte ici ce qu’elle devra dire aux religieuses, Camille se retrouve à nouveau à répéter la leçon. Ce déséquilibre donne une force considérable à l’argumentation de Perdican. Sur le plan structurel, deux tirades ont des thèmes et des registres communs : - Première tirade : dénonciation du mensonge de l’amour divin => réquisitoire violent. - Seconde tirade : exaltation de l’authenticité de l’amour humain (« le masque de plâtre » = « être factice »). Perdican cherche à faire entendre raison à Camille par la déclaration de son propre credo amoureux. Les 2 tirades jouent donc de la polémique et du lyrisme. Première tirade : l’art de la persuasion : Perdican va ici essayer de persuader Camille de la mauvaise foi des nonnes, pour cela il use de la récurrence des questions oratoires dénonçant le discours des nonnes avec l’anaphore du verbe savoir « savent-elles/sais-tu » qui prend à partie Camille. Les interpellations répétées à Camille « malheureuse fille » et « Eh bien Camille ». De plus le chiasme dénonce l’imposture des religieuses (« l'amour des hommes comme un mensonge […] le mensonge de l'amour divin  ? »). Ici la réaction authentique a été plus forte que la froideur initiale. Le cœur est personnifié « il a oublié sa leçon… ». Le décor est aussi important avec la personnification attendrie de la fontaine (rappel de l’enfance, nostalgie). Le cœur s’oppose à toutes les phrases négatives : « tu voulais partir…/tu reniais les jours… » À « mais ton cœur a battu ». C’est un jeu d’antithèse qui permet à Perdican de détruire les valeurs auxquelles était attaché Camille. On retrouve aussi l’emploi de superlatifs et d’hyperboles (« un crime », « le bonheur de ma vie »…). C’est un réquisitoire virulent contre « le mensonge de l’amour divin ». Perdican veut ouvrir les yeux à sa cousine même avec brutalité. Seconde tirade : le plaidoyer de l’amour : Nous avons ici de très nombreuses figures de rhétoriques et de structures argumentatives. L’exorde (début d’un discours pour capter l’attention) prend forme d’un adieu avec une ultime recommandation avec l’emploi de l’impératif. Perdican dicte alors les paroles que Camille pourra rétorquer comme antidote face aux « récits hideux » des nonnes (présence d’une métaphore), ce qui reflète l’emportement du personnage et de ses propos. Puis nous observons un portrait caricatural des hommes, femmes et du monde avec une accumulation hyperbolique des défauts avec pour dominants la fausseté et la duplicité. Ici Perdican reprend le point de vue pessimiste de Camille, cependant l’adversatif « mais » va renverser l’image péjorative car il va montrer que l’union de ces deux êtres avec l’amour va sublimer leurs défauts. Nous retrouvons alors des antithèses entre « sainte et sublime » et les accumulations précédentes. Sur le plan de l’énonciation « je » va de Perdican à une généralisation (deux dernières phrases). Les deux dernières phrases sont célèbres et sont celles des deux amants Sand et Musset, Perdican est en quelque sorte ici le porte-parole. Enfin la péroraison (dernière partie d’un discours qui appel à la pitié) présente l’amour comme le seul acte capable de donner sens et vérité. « J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé » Cette phrase au rythme ternaire traduit l’émotion de Perdican, des hommes et par extension de l’écrivain. C’est un « je » volontaire et conscient de la souffrance mais qui choisit d’agir. L’Homme est fait pour aimer malgré la souffrance. Conclusion

    Dans cet extrait de la scène 5 de l'acte II, nous avons un réquisitoire puis une plaidoirie qui se complètent. L’amour humain est sacralisé et permet de connaître sa véritable identité. A travers Perdican, Musset reflète ses propres sentiments.

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