Objet d’étude : La question de l’homme dans le genre de l’argumentation. Problématique : En quoi peut-on dire que l’Eldorado est une Utopie ? Introduction : François Marie Arouet dit Voltaire est né en 1694 et mort en 1778, il était la figure qui incarne dans sa plénitude le siècle des Lumières, appelé également « siècle de Voltaire », le XVIIIème siècle tenait un génie capable d’être à la fois poète, philosophe, essayiste, historien et dramaturge. En 1759, Voltaire publie « Candide », une de ses œuvres romanesques les plus célèbres et les plus achevées. S'indignant devant l'intolérance, les guerres et les injustices qui pèsent sur l'humanité, il y dénonce la pensée providentialiste et la métaphysique oiseuse. Avec ses pamphlets mordants, Voltaire est un brillant polémiste. Il combat inlassablement pour la liberté et la justice. En 1778, il retourne enfin à Paris, à l'Académie et à la Comédie Française, mais épuisé il y meurt peu de temps après. Ce passage de Candide se situe au chapitre XVIII qui est au centre du conte. Ce passage fait une parenthèse dans la description du monde rongé par le mal et il évoque aussi le monde extraordinaire de l’Eldorado. I- Un univers merveilleux 1- Un monde imaginaire de la démesure Cet univers est associé à la grandeur et à la démesure donc il y a une utilisation du procédé de l’hyperbole. On aperçoit une dimension colossale c’est-à-dire une exagération des chiffres, " deux cent vingt pieds de haut " (l.3), " jusqu’aux nues " (l.16), " mille colonnes " (l.17), " deux mille pas " (l.23). Cet univers apparaît véritablement comme merveilleux on le voit par le carrosse de Candide et Cacambo qui est tiré par des moutons qui volent ! " les six moutons volaient " (l.1). On peut donc dire que c’est un monde improbable, imaginaire qui appartient au genre du conte qui a un caractère irréaliste de ce monde. 2- Un monde parfait et luxueux On observe de nombreux termes élogieux et mélioratifs qui soulignent la perfection du pays et font de lui le meilleur des mondes, un monde qui a une " supériorité prodigieuse " (l.4). Nous remarquons la beauté " belles filles " (l.6), " grâce imaginable " (l.15), ensuite nous avons des mœurs policées comme " poliment " (l.15); puis on aperçoit la pureté et l’abondance donc " eau pure " (l.17), " toute pleine " (l.23). Nous voyons aussi un monde luxueux et raffiné plus précisément nous observons des matières luxe comme " or et pierreries " (l.5), " orné " (l.17), " duvet de colibri " (l.7). Il y a aussi l’enchantement des sens ce qui signifie l’odeur agréable comme " celles de liqueurs de canne de sucre " (l.17-18), " une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle " (l.19-20). On voit la musique " mille musiciens, selon l’usage ordinaire " (l.9). On perçoit un monde merveilleux, idéal, parfait et extraordinaire, dédié au plaisir des sens et au bien-être, mais désigné comme inconcevable " il est impossible d’exprimer quelle en était la matière " (l.3-4), " ce qui le surprit davantage " (l.19-20). On peut donc dire qu’un univers imaginaire et parfait correspond bien à la définition de l’utopie, c’est-à-dire un monde imaginaire et idéal qui se présente comme un modèle. II- Les principes de Thélème 1- Un modèle architectural On observe une description d’une ville parfaite, il y a une facilité de transport " les six moutons volaient " (l.1), on remarque aussi la salubrité publique avec la présence de bains publics " les conduisirent aux bains " (l.6-7), il y a aussi des édifices publiques majestueux " les édifices publics " (l.16), et les marchés et grandes places " les marchés ornés " (l.16-17), " grandes places " (l.18), ainsi que les fontaines à la fois belles et utiles " les fontaines d'eau pure, les fontaines d'eau rose " (l. 17). On peut donc dire que c’est un urbanisme parfait pour une ville où il fait bon à vivre ! 2- Un modèle de convivialité On voit des citoyens accueillants : nous avons l’hospitalité et la générosité " reçurent " (l.6), " les conduisirent " (l.7), " les vêtirent " (l.7), " grâce inimaginable et qui les pria poliment à souper " (l.15), ainsi que la simplicité des rapports de protocole : " L'usage, dit le grand officier, est d'embrasser le roi et de le baiser des deux côtés. " (l.13-14), " Candide et Cacambo sautèrent au cou de Sa Majesté " (l.14). On peut donc dire qu’il n’y a pas de solennité, de codes, de rites c’est une familiarité conviviale.