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Ab la dolchor del temps novel

Publié le 07/02/2012

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temps

Guillaume IX de Poitiers (1071-1137) est le premier poète/troubadour courtois dont l’œuvre nous est parvenue. Le mot troubadour dérive du verbe trobar, le poète est celui qui compose à la fois le poème et la mélodie. Guillaume IX invente les règles du « trobar », il fixe les canons du lyrisme courtois.

Seigneur audacieux et preux, furieux amateur de femmes, Guillaume IX était le poète du pur raffinement  sentimental. Au XIème siècle l’usage du français n’était pas encore définitivement établi. Il existait des dialectes à valeur littéraire (le picard, le normand, le francien c’est-à-dire le français de l’Île de France qui est devenu le français par excellence. L’occitan ou langue d’oc était plus ou moins constitué : cette langue parlée dans le Sud de la France était aussi le commencement d’une langue commune (elle figurait dans les textes littéraire, liturgiques, dans les documents administratifs, dans les actes juridiques)

Guillaume IX a choisi l’occitan pour des raisons politiques et poétiques :sa première femme Philippa était l’héritière du comté de Toulouse et elle cherchait à étendre son empire vers le Sud.

Dans sa production on peut distinguer une large palette de genres suivant le public auquel il s’adresse : il a composé des pièces burlesques ou obscènes aussi bien que des lamentations funèbres. Dans les chansons aux compagnons d’armes et de beuverie on parle de la femme entre hommes comme d’un pur objet sexuel, tandis que dans les poèmes courtois on s’adresse à la femme devenue « domna », objet de crainte et de vénération. Le poème courtois / « fin amor » est davantage la poésie du désir que du plaisir. Ce qui importe est la tension qui permet la création poétique.

Ab la dolçor del temps novel : La structure du poème :les pièces lyriques étaient accompagnées d’une mélodie composée pour la dame (vers / canso / cançon) dont les couplets au nombre de cinq ou de six sont de structure identique.

Le thème : Grâce à la douceur du printemps, les bois se couvrent de feuilles, les oiseaux chantent et chacun en son langage fait entendre les strophes d’un chant nouveau. Guillaume IX compare le temps de la nouvelle poésie au printemps, il établit un parallèle entre les oiseaux et les nouveaux peuples : chaque peuple commence à introduire dans sa vie une nouvelle langue et à suivre le vers d’un nouvel chant. Le thème du printemps apparaît souvent dans l’ouverture des pièces. Mais ici la douceur du temps nouveau n’est pas un retour en arrière en direction d’un âge d’or révolu, mais elle est propice hic et nunc à l’amour courtois / à la fin amor. C’est-à-dire au service du poète qui s’adresse à une dame qui occupe un rang plus élevé que le compositeur. La poésie est le mirroir de son amour : il célèbre l’amour dans un langage nouveau. Il compare le nouveau temps à l’image du matin et le passé cristalisé à l’image de la nuit. La Dame n’est pas mentionnée, mais il utilise un patronyme « Le Bon Voisin ». Il se souvient de ce matin la guerre finie, une femme lui donna l’anneau, symbole de son amour. Que Dieu le garde en vie pour qu’il puisse encore voir cette femme. Le poète ne se soucie pas du langage noble, il est conscient qu’un langage nouveau est sur le point de se répandre : personne ne peut se vanter de son amour, car nous en avons à la fois la pièce et le couteau.

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