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A une passante - « Tableaux Parisiens » - Baudelaire

Publié le 22/01/2011

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baudelaire

Ce poème est un sonnet qui a été réhabilité par des poètes qui ont pris à contre-pied les romantiques (retour aux anciennes règles : structure rigoureuse et le sonnet permet aux poètes de montrer une certaine virtuosité => ils doivent passer leur message à travers la forme contraignante du sonnet). Ce poème faut parti de la section « Tableaux Parisiens « : scènes de la vie quotidienne prises sur le vif, comme celle-ci qui raconte une rencontre à la fois inattendue et violente avec une femme belle, mystérieuse qu'il aperçoit de façon éphémère relation vite vouée à l'échec avant même qu'elle soit ébauchée.  Problématique : Dans ce poème, il y a la représentation du poète décalé mais dans le monde urbain. Etablir le lien entre le poète et la femme aimée qui lui apparait comme une passante.    Violence de la rencontre :  1°) Le contexte de la rue :  Univers urbain car femme aperçue dans la rue. Cela permet, au passage, au poète de transmettre sa vision de la capitale, plutôt négative : v.1 « bruit insupportable «, « tumulte « (restitué par des sonorités en [r] et en [u]), « rue assourdissante « vacarme assourdissant  Idée de renfermement : « moi « en milieu de vers    2°) Violence du coup de foudre :  La rencontre va ainsi se produire dans un environnement agressif :  Signalé dans le 1er tercet : « éclair « rapidité de la rencontre suivi du terme opposé « nuit «  Expression qui associe deux thèmes opposés : lumière vive de l'éclair suivi du vide, des ténèbres de la « nuit « l'éclair l'a aveuglé  Point d'exclamation qui souligne l'intensité de cette émotion ressentie  Points de suspension qui soulignent le vide de l'éblouissement  Violence aussi représentée dans l'½il de la femme, 2ème quatrain avec « l'ouragan «, le « plaisir qui tue «  Caractérise l'état d'esprit du poète qui subit des tensions opposées (amour / violence)  Oxymores « plaisir qui tue «, « douceur qui fascine « => thèmes de la douleur associée au plaisir (comme souvent chez Baudelaire)  La violence va faire en sorte que le poète sera laissé sans réaction, crispé face au personnage presque idéalisé de la femme dont on met en valeur la beauté.    Image de la femme :  1°) Beauté de la passante :  Beauté restituée par des effets rythmiques, il met en valeur sa silhouette longiligne : « agile, noble «  Groupes de syllabes croissants lui donnant l'air noble, distinguée ; Distinction qui atteint presque la perfection dans le quatrain « jambe de statue « àon la rapproche d'une ½uvre d'art.  Mais d'autres termes mettent en valeur sa légèreté : « balançant «…  Sur le plan vestimentaire : « veston « (quelque chose qu'on va broder, jupe qui va orner sa veste) => met en valeur son raffinement  à « majestueuse « qui rime avec « fougueuse « => considéré comme une reine  à « vêtue de noir « = distinction (dans tous les sens du terme : on la démarque des autres)    2°) Femme mystérieuse et duelle :  Le charme tient à cette identité qui n'est pas dévoilée : « une passante «….utilisation de pronoms indéfinis. On sait seulement qu'elle est en deuil mais on ne connait pas son passé. De la même manière, on ne connait pas son futur (« j'ignore où tu fuis «)  Trouble du poète renforcé par la dualité de la femme :  à « douceur qui fascine «, « plaisir qui tue « expression antithétique dans un même vers, qui renforce alors le mystère de la femme.  Forte contradiction qui définit la femme chez Baudelaire : on retrouve cette contradiction dans l'évocation de l'½il avec la métaphore qui suit « ciel livide où germe l'ouragan « peut être d'humeur changeante( destruction/violence terrible sous l'apparence de la quiétude )  va montrer le pouvoir de vie et de mort de la femme sur le poète : rapport entre l'½il et le corps v.10 : « dont le regard m'a fait soudainement renaître « => seul moment où le poète sprt de sa léthargie, la femme fait plus renaître le poète que l'homme.  femme présentée comme une muse pour le poète.    Echec amoureux du poète qui le conduit au désespoir :  Rencontre vouée à l'échec avant même d'avoir commencée car :  Opposition entre mouvement et immobilité (elle bouge, lui non)  Le titre suggère ce caractère éphémère et bref (« passante « + « passa « au 1er quatrain)  Lexique : « tu fuis «, « fugitive beauté «  elle lui échappe au moment d'instaurer un relation  Effets rythmiques : enjambement v.9-10 « fugitive / beauté dont.. « Effet de fuite  Dans le poème, deux constantes : immobilité du poète qui est crispé(ralentissement du rythme qui souligne l'extravagance du poète), et la femme, caractérisée par sa fuite.  Impression de fatalité qui s'exprime dans ce poème, essentiellement dans le dernier tercet  exprime des regrets et ne trouve aucune réponse à la question posée dans le 1er tercet  2ème tercet : présence d'exclamatives qui donne une tonalité tragique au poème  Présence de conditionnel passé au dernier vers qui met en valeur la fatalité et une condition jamais remplie  Parallélisme de la construction, avec deux hémistiches égales  Désespoir du au fait de perdre la femme à la fois dans le temps et dans l'espace : « jamais « mis en valeur par la typographie (pour le temps), « ailleurs « mis en valeur par la typographie (pour l'espace)    CONCLUSION :    Rencontre amoureuse éphémère  Valeur universelle, sentiments violents, douloureux dans un contexte bruyant et agressif  Confrontation avec la dualité de la femme : à la fois séductrice et destructrice  Mais au-delà de l'échec personnel, on y voit une peinture allégorique, une dimension universelle de la condition humaine qui renvoie chacun à sa solitude et qui sépare les êtres.

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