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A quelles conditions la philosophie peut-elle contribuer de nos jours au développement de la démocratie ?

Publié le 09/08/2005

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philosophie

DÉMOCRATIE (gr. dèmos, le peuple; kratos, puissance)

Gén. La démocratie est le régime politique dans lequel la souveraineté appartient à l'ensemble du peuple, c.-à-d. à tous les citoyens sans distinction. Phi. On distingue la démocratie directe (par ex., à Athènes au ve siècle) où le peuple exerce le pouvoir sans intermédiaire, et la démocratie indirecte ou représentative où le peuple gouverne par le truchement de ses représentants (élection dans les démocraties parlementaires modernes). La démocratie suppose pour nous la loi de la majorité, la liberté et l'égalité des citoyens. Or, par égalité le libéralisme entend simplement l'égalité des droits (égalité formelle) alors que le socialisme entend aussi celle des conditions réelles (égalité de fait, égalité matérielle). On peut donc encore distinguer les démocraties libérales ou politiques et les démocraties sociales.

PHILOSOPHIE (gr. philo, désirer; sophia, savoir) Étymologiquement, « amour de la sagesse ». Cependant, la sagesse n'étant qu'un art de vivre, la définition commune de la philosophie comme sagesse" est critiquable. En effet, sophia désigne en fait moins un savoir empirique adapté à la conduite de la vie qu'un savoir abstrait. En ce sens, la philosophie est essentiellement élévation de la pensée, théoria, contemplation. Cependant, comme l'indique l'allégorie de la caverne de Platon, le philosophe ne quitte le monde sensible que pour y redescendre, puisqu'il lui revient de gouverner la cité idéale. S'il s'agit de s'exercer à l'abstraction, il faut ne pas s'y perdre. Or, si la philosophie ancienne reste encore marquée par l'opposition de la contemplation (théoria) et de l'action (praxis"), la philosophie moderne est plutôt soucieuse d'abolir cette distinction, comme le signale le projet cartésien de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Elle cesse alors d'être un savoir désintéressé pour se mettre au service de la construction d'un monde régi par la science". Du coup, elle risque ou bien de devenir une spécialité comme les autres, ou bien, refusant cette spécialisation, de passer pour une activité dilettante réservée à quelques dandys de la pensée. Telle est l'aporie du philosophe contemporain : rester un généraliste sans sombrer dans l'insignifiance. Dès lors, pour éviter ce piège, la philosophie doit affirmer son sérieux par la prudence d'un jugement née de l'accumulation du savoir. Elle devient ainsi histoire de la philosophie, non pas connaissance érudite des doctrines, mais plutôt éveil de la pensée à elle-même à partir de ce qu'ont pensé les autres. Le développement de la philosophie peut alors se comprendre comme celui de la vérité à travers les différents moments nécessaires à son déploiement. Cette définition dialectique, proposée par Hegel, permet de saisir la nécessité rationnelle qui gouverne l'histoire de la philosophie : le philosophe est fils de son temps, et comme ceux d'hier, il lui revient de répondre aux besoins de son époque. La philosophie ne se réduit donc pas à ses oeuvres qui sont comme les tombeaux de la philosophie passée : elle est essentiellement vivante dans l'activité présente de penser, qu'exprime magnifiquement tout enseignement où le maître, à la manière de Socrate, requiert la participation du disciple.

CONDITION

Gén. Ce sans quoi un phénomène ne se produit pas. Syn. de « circonstance nécessaire ». Phi. On distingue condition nécessaire : pour avoir son permis de conduire, il faut connaître le code de la route; et condition suffisante : mais il ne suffit pas de connaître le code. Il est aussi utile de distinguer cause et condition. La cause peut être définie soit comme ensemble des conditions, soit comme condition nécessaire et suffisante. Ainsi, la liberté de la presse est une condition du développement de l'esprit, elle n'en est pas la cause.

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