1970 – 1979 : Musique de la «soul» au «funk».

 Le jazz a toujours été avant tout la forme savante, de plus en plus élaborée, de la musique populaire afro-américaine. Plus encore que le blues, la musique sacrée représentée par les negro spirituals et les gospel songs est pour les Américains de couleur un patrimoine inestimable et une incomparable pépinière de talents_ de Ray Charles à Prince en passant par James Brown, Marvin Gaye, Aretha Franklin, Stevie Wonder ou Michael Jackson, tous les grands novateurs de cette expression essentiellement vocale ont puisé leur inspiration dans les chorales extatiques et les sermons frénétiques des « preachers »qui ont marqué leur enfance. Détournés à des fins profanes, et le plus souvent érotiques, ces chants et ces rythmes irrésistibles, longtemps enfermés dans le ghetto de ce que la presse américaine appelait «race music», ont fini par devenir dans les armées soixante-dix un répertoire universel pour toutes les soirées consacrées à la danse et à la séduction. Sans doute était-ce la plus belle revanche possible pour un peuple déporté à qui l'on avait pu confisquer ses tambours, mais non sa voix_