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TABLEAU DU MONDE EN 1913 SOUS - MODULE N°2: UNE PREMIERE MONDIALISATION CHAPITRE 1: LE TRIOMPHE DU CAPITALISME LIBERAL

Publié le 23/01/2024

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« TABLEAU DU MONDE EN 1913 SOUS - MODULE N°2: UNE PREMIERE MONDIALISATION CHAPITRE 1: LE TRIOMPHE DU CAPITALISME LIBERAL 1 CHAPITRE 1: LE TRIOMPHE DU CAPITALISME LIBERAL Élaborée à la fin du XVIIIe et au début du XIXème siècle, la doctrine libérale exalte la liberté ainsi que la loi du marché, le libre jeu de la concurrence.

Elle prône le« laisser faire, laisser passer» et réduit l'intervention de l'Etat à une fonction d'État-gendarme.

Le libéralisme se révèle porteur de dynamisme et favorise l’investissement, l’innovation, l’industrialisation.

Mais il nourrit aussi un capitalisme sauvage au coût social élevé.

La « Grande Dépression » de la fin du XIXème siècle marque le début de son aménagement.

Le libre-échange recule au profit du protectionnisme.

La mobilisation des syndicats ouvriers et des partis socialistes débouche sur une limitation de la liberté d'emploi et le vote des premières grandes lois sociales.

Seule la liberté d'entreprise est intégralement maintenue. I - Les grands traits de la doctrine libérale A - Trois libertés fondamentales 1) La liberté d’entreprise Philosophe écossais, Adam Smith (1723-1790) est souvent considéré (sans doute avec qq exagération) comme l’auteur du premier grand ouvrage d’économie: Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations.

Il fait figure de premier des économistes dits « classiques ».

Il y défend l’idée que la croissance nécessite le respect absolu de l’initiative privée.

Le libéralisme veut dégager les entrepreneurs et producteurs de biens ou de services de toute autorisation préalable et contrainte.

Adam Smith affirme en effet qu’une « main invisible » fait coïncider et les intérêts particuliers.

Par exemple, le profit réalisé par l’entrepreneur lui permet de développer ses investissements, donc de créer des emplois et de participer à l’enrichissement général. 2) La liberté des échanges Pour que la main invisible fonctionne, il faut une liberté totale des échanges et laisser les prix se former librement en fonction de la loi de l offre et de la demande.

La libération des échanges intérieurs permet la création de grands marchés nationaux La liberté des échanges internationaux permet à chaque pays de se spécialiser dans l’exportation des marchandises qu’il produit à moindre coût par rapport à ses concurrents, ie dans la production où il dispose d’un avantage absolu.

Cette spécialisation provoque une division internationale du travail qui profite à tous.

Les consommateurs sont en effet assurés de trouver les produits les meilleurs et les moins chers.

Les producteurs peuvent élargir considérablement leur marché.

C’est ce que l’on appelle la théorie des avantages absolus. Un autre penseur classique, le philosophe et économiste anglais David Ricardo (17721823), dans ses écrits théoriques comme dans ses engagements politiques, plaide pour le libre-échange.

Il publie notamment en 1815 un Essai sur l’influence des bas prix du blé sur les profits du capital puis en 1817 ses Principes de l’économie politique et de l’impôt. Ricardo reprend et infléchit l’analyse smithienne du commerce international.

La théorie des avantages absolus présente en effet une limite importante: si un pays ne dispose d’aucun avantage absolu, s’il n’est meilleur que les autres dans aucune production, il ne peut donc pas participer au commerce international.

Par son célèbre exemple des échanges de vin et de draps entre le Portugal et l’Angleterre, Ricardo démontre que même un pays qui n’aurait aucun avantage absolu aurait quand même intérêt à s’insérer dans la division internationale du travail, donc dans le commerce mondial, en se spécialisant dans la production où il dispose du moindre désavantage comparatif, autrement dit où il est le moins mauvais. 2 —> ainsi, A.

Smith pose les bases de l’analyse classique du commerce international, avec sa théorie des avantages absolus.

Et Ricardo complète l’analyse de Smith, en soulignant que le libre-échange est favorable même pour un.

Pays sans avantage absolu, avec sa théorie des avantages comparatifs. 3) La revendication de la liberté d'emploi Les libéraux réclament l’abolition du système des corporations, développées depuis la Renaissance, pour permettre la formation d’un véritable marché du travail et éliminer les réglementations étouffantes fixant les conditions d’accès à chaque profession et les statuts respectifs des apprentis, compagnons et maîtres. B - La limitation du rôle de l’Etat 1) Un État uniquement gendarme Les libéraux souhaitent un État minimum qui se cantonne à ses fonctions traditionnelles, défense, police et justice, gestion de la monnaie.

Protecteur du territoire il est aussi gardien de l’ordre: il doit combattre tout ce qui menace ou fausse l’ordre du marché, comme les coalitions ouvrières ou les ententes entre producteurs.

Il doit veiller à la stabilité de la monnaie, gage de la confiance, et respecter un strict équilibre budgétaire. 2) Pas d'intervention économique Adam Smith et à sa suite tous les théoriciens libéraux n’admettent qu’une intervention de l’Etat en dehors de ses fonctions régaliennes: la création et l’entretien des ouvrages publics trop coûteux et trop peu rentables pour attirer les capitaux privés.

Il s agit surtout des grandes infrastructures nécessaires aux échanges, routes, voies navigables, ports construction du réseau ferroviaire.

Les libéraux condamnent aussi toute politique douanière. 3) Pas d'intervention sociale Autre grand théoricien du libéralisme classique, le pasteur anglican Thomas Robert Malthus (1766-1834).

Dans son Essai sur le principe de population publié en 1796, Malthus combat avec vigueur le courant « égalitariste » qui réclame alors une taxation spécifiques les gens riches pour venir au secours des indigents.

Il affirme que la pauvreté provient d’une croissance démographique très supérieure à la croissance des subsistances et qu'une aide aux pauvres « multiplie les pauvres mais non les richesses».

Seule, la croissance est créatrice de richesses et peut augmenter progressivement le niveau de vie de tous.

Dans l’immédiat, Malthus, qui est pasteur et se préoccupe de moralité prône comme remède à la pauvreté la réduction volontaire du nombre d’enfants et recommande pour y parvenir le mariage tardif et la chasteté dans le mariage. C - La croyance en une régulation spontanée de l’économie 1) La loi des débouchés Doc 1 La loi des débouchés sert de fondement à l’optimisme des libéraux et à leur conviction d’une régulation spontanée de l’économie.

Elle est exposée par la une autre grande figure des économistes classiques, le français Jean-Baptiste Say (1767-1832).

Outre ses travaux théoriques en économie, Say sera un entrepreneur à succès: il crée une filature de coton qui comptera jusqu’à 400 employés et il participe à la création de l’Ecole spéciale de commerce et d’industrie, aujourd’hui connue sous le nom d’ESCP! Dans son Traité d’économie politique publié en 1803, Say énonce ainsi sa célèbre « loi »: « un produit terminé offre, dès cet instant, un débouché à d’autres produits pour tout le montant de sa valeur ».

Toute activité économique qui vise à augmenter l’offre conduit aussi l'entrepreneur à distribuer à distribuer des revenus.

Il doit acheter des matières premières 3 et des équipements et verser des salaires à ses employés.

Le prix final de l offre est donc équivalent à la somme des revenus distribués pour la réaliser : ainsi, « toute offre crée sa propre demande », selon la formule de Jean-Baptiste Say.

Les libéraux en déduisent que la liberté économique permet une croissance optimale et excluent toute crise de surproduction générale.

Les seules surproductions possibles ne peuvent être que sectorielles ; en se portant vers de nouveaux produit la demande crée un déséquilibre temporaire qui fait monter le prix du produit recherché.

La loi du profit pousse immédiatement les investisseurs à abandonner le secteur délaissé au profit du nouveau marché. 2) Des mécanismes auto-régulateurs face aux cycles courts …Doc 2 L'optimisme libéral s est cependant trouvé confronté tout au long du XIXème siècle à des crises économiques cycliques espacées en moyenne d’une dizaine d’années.

A la différence de la crise traditionnelle de subsistances marquée par une flambée des prix alimentaires à la suite de mauvaises récoltes, la crise capitaliste se traduit par une baisse des prix et profits, des faillites d’entreprises, une baisse de la production et une flambée du chômage. Pour les libéraux, ces crises périodiques, qui naissent le plus souvent d’un excès de spéculation financière qui ruine la confiance, sont certes douloureuses mais éphémères.

« Dérangement temporaire du marché », elles sont résolues par des mécanismes correcteurs spontanés.

Elles entraînent en effet une baisse des taux d’intérêt et des salaires qui tendent à reconstituer les profits des entreprises.

Le « laisser faire » est, là aussi, la meilleure des solutions. 3) … comme aux cycles longs Au cours du XIXème siècle, la croissance capitaliste est également marquée par l'alternance de phases de forte croissance et de périodes dépressives ‘ une durée moyenne de 25 à 30 ans.

Ainsi à la prospérité de la phase 1850-1873, succède la « Grande Dépression » de 1873 à 1893 puis une reprise qui s'épanouit durant la Belle Epoque au début du XXème siècle .

Quelle que soit l'origine de ces alternances, les libéraux adoptent la même attitude que face aux crises ponctuelles.

La période de baisse lente des prix favorise la rationalisation et la recherche de nouveaux procédés de production qui assurent à terme la reprise de la croissance. II.... »

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