PRINCIPES GÉNÉRAUX DU DROIT C. E. 9 mars 1951, SOCIÉTÉ DES CONCERTS DU CONSERVATOIRE, Rec. 151 (commentaire)
Publié le 10/01/2012
Extrait du document
Cons. qu'il résulte de l'instruction qu'à la suite de la sanction infligée par le comité de direction de la société des concerts du Conservatoire, conformément aux statuts de celle-ci, à deux membres de cette association qui, au lieu d'assurer leur service dans son orchestre, ont malgré la défense qui leur en avait été faite, prêté leurs concours à un concert organisé à la Radiodiffusion française le 15 janv. 1947, l'administration de la Radiodiffusion française a décidé de suspendre toute retransmission radiophonique des concerts de la société requérante jusqu'à ce que le ministre chargé des Beaux-Arts se soit prononcé sur la demande de sanction qu'elle formulait contre le secrétaire général de ladite société;
«
fonctionnement des services publics et qui donnait à la société requé rante, traitée jusqu'alors comme les autres grandes sociétés philharmo niques, vocation à être appelée, le cas échéant, à prêter son concours
aux émissions de la radiodiffusion; que cette faute engage la responsa bilité de l'État; que, compte tenu des éléments de préjudice dont la
justification est apportée par la société requérante, il sera fait une juste
appréciation des circonstances de la cause en condamnant l'État à
payer
à la société des concerts du Conservatoire une indemnité de 50 000 F avec intérêts au taux légal à compter du 24 févr.
1947, date de
la réception de sa demande de dommages-intérêts par le président du
conseil des ministres; ...
(Annulation; indemnité).
OBSERVATIONS
Des sanctions ayant été prises contre des membres de l'or chestre de la société du Conservatoire parce qu'ils avaient prêté
leur concours à un concert organisé par la Radiodiffusion
française au lieu d'assurer leur service, l'administration de la radiodiffusion en guise de représailles, refusa momentanément
ses antennes à cette société.
Saisi de ce!te affaire par la voie d'un recours en indemnité, le Conseil d'Etat condamna l'admi nistration, en considérant qu'elle avait commis un détourne ment de pouvoir et méconnu le « principe d'égalité qui régit le
fonctionnement des services publics ».
Cet arrêt et les conclusions sur lesquelles il a été rendu
consacrent la théorie des «principes généraux du droit», dont
la jurisprudence antérieure s'était souvent inspiré sans la nom mer expressément, sauf en de rares occasions (cf.
C.
E.
26 oct.
1945, Aramu, Rec.
213; S.
1946 .3.1, concl.
Odent; O.
1946.158,
note Morange; Et.
et Doc.
1947.48, concl.
Odent; - 29 avr.
1949, Bourdeaux, Rec.
188).
Selon la définition du président
Bouffandeau, les principes généraux du droit sont « des règles
de droit non écrites, ayant valeur législative, et qui, par suite,
s'imposent au pouvoir réglementaire et à l'autorité administra tive, tant qu'elles n'ont pas été contredites par une disposition
de loi positive; ...
mais ces règles ne peuvent pas être regardées
comme faisant partie
d'un droit public coutumier, car, pour la plupart, la constatation de leur existence par le juge adminis tratif est relativement récente.
En réalité, il s'agit d'une œuvre
constructive de la jurisprudence, réalisée pour des motifs supé rieurs d'équité, afin d'assurer la sauvegarde des droits indivi duels des citoyens» (cité in : Letourneur, Les «principes géné raux du droit » dans la jurisprudence du Conseil d'État, Et.
et
Doc.
1951.19).
Il s'agit au fond d'une méthode d'interprétation
qui tend à présumer chez le législateur la volonté de respecter
les libertés essentielles de l'individu à une époque où elles se
trouvent particulièrement menacées.
Comme le déclarait le commissaire du gouvernement Letour-.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Droit Administratif, Commentaire du 18 Juin 2008 : La responsabilité administrative, les principes généraux
- Droit public des biens - Commentaire d’arrêt Conseil d'Etat, 18 septembre 2015, société Prest’Air req. N° 387315
- droit, principes généraux du (cours de droit).
- Étudiez ce texte de A. Renaudet (Dictionnaire des Lettres françaises, XVIe siècle, sous la direction de Mgr Grente, Fayard, 1951) : «L'humanisme est une éthique de confiance en la nature humaine. Orienté à la fois vers l'étude et la vie, il prescrit pour but et pour règle, à l'individu comme à la société, de tendre sans cesse vers une existence plus haute. Il commande à l'homme un effort constant pour réaliser en lui le type idéal de l'homme, à la société un effort constant pour réalis
- Commentaire d'arrêt: « Société Tropic travaux-signalisation-Guadeloupe », conseil d'état en assemblée plénière, le 16 juillet 2007. Droit